Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

mercredi 4 mars 2015

Jour 99

LE RÊVE

— Mamie, pourquoi tu n'écris pas un livre avec toutes tes mémoires? Ce serait bien que les gens se rappellent de comment c'était avant, pour ne pas y retourner.

Si elle savait, cette enfant... Je ne lui ai pas raconté le dixième de la réalité du passé que je connais. Je lui ai épargné les horreurs de la guerre, j'ai juste dit que c'était horrible. J'ai omis de parler qu'après le dernier armistice en Europe, la guerre s'est étendue sur la planète. Une sale guerre de pouvoir sous des apparences de paix et de pseudo démocratie. Je n'ai pas donné de détails sur le côté sombre de l'âme humaine ni jusqu'où nous sommes collectivement allés, d'abord parce que je ne suis pas sûre d'avoir tout vu.

— Non. Tout cela avait un but, celui de nous faire explorer toutes les facettes de la conscience. Tu as entendu parler du calendrier maya?
— Oui, la fin du monde.
— Je crois plutôt à une fin de parcours. Une très jolie théorie qui avait du sens disait que le calendrier datait l'aventure de la conscience humaine. De fermée à son incarnation dans le physique il y a des millénaires et des millénaires, elle s'est lentement ouverte jusqu'à devenir consciente d'elle-même grâce à l'humain. Un jour, nous avons fait le tour, nous avons exploré tous les possibles dans cette dimension. Forts de nos expériences mémorisées dans notre ADN, il était temps de passer à l'autre niveau, celui de l'amour inconditionnel et de l'unité. Plus de dualité, plus de lumière sans ombre, plus de conditions à l'amour. Nous sommes dans cette transition et je crois nécessaire et indispensable d'oublier pour justement, ne pas y retourner. Tant que nous nous accrochons à nos funestes mémoires, nous conservons un niveau bas de vibration. Pour expérimenter l'amour vrai, même la mémoire doit être effacée en nous. Je parle de la mémoire consciente, la mémoire organique est indélébile. Tout ce que nous avons vécu est inscrit quelque part, il ne nous reste que les leçons apprises. La magistrale leçon des années sombres est que la haine est limitée. Puissante, mais limitée. C'est le jour où j'ai compris cela que j'ai choisi le côté lumineux. Pas par bonté d'âme, par simple calcul. J'ai choisi le camp du plus fort.

Elle me regarde intriguée. Je souris.

— C'est pour rire?
— À moitié. J'avoue que mon choix a été motivé par cela un moment, et puis quand j'ai vu que c'était tout de même bien plus agréable, j'ai tenu bon. Ce n'est pas le plus facile, du moins quand nous étions dans cette densité, mais c'est de loin le plus agréable et le plus fort. On ne peut rien contre l'amour. C'est la force la plus puissante de l'univers, au moins, nous sommes en train de comprendre cela. On verra de quoi nous sommes capables dans cette dimension, nous n'en sommes qu'au début de l'exploration, mais avoue que jusqu'ici, c'est plutôt bien`
— Oui, sauf quand tu me racontes le passé. Tu as raison, c'est mieux d'oublier, je me sentais presque triste. Ça ne m'arrive plus jamais.
— C'est vrai, oublions. Viens, on va se baigner dans l'eau chaude, ça éliminera les vilaines vibrations que nous venons de créer.








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