Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

jeudi 23 décembre 2010

La liberté du Maître

C'était une tranche de vie heureuse, j'avais tout ce que j'avais désiré. Je venais de rencontrer virtuellement, sur un forum dédié à l'utilisation d'un logiciel —non prévu a priori pour les rencontres privées— un homme au patronyme étranger. Il m'avait expliqué que dans sa langue d'origine, son prénom et son nom signifient "Liberté" et "Maître". Avant cela, comme nous étions dans le monde des pseudos, je lui avais demandé si c'en était un...


On n’invente pas un pseudo pareil, dit-il.

Une nouvelle fois, dans le silence de l’écran informatique, une rencontre. Celle très ponctuelle d’un morceau d’âme avec le fragment d’une autre. À moins que ce ne soit que la rencontre avec un morceau de miroir?

Non, ce ne sont pas de vraies rencontres, il manque tellement d’éléments: le visage de l’autre, son allure, le son de sa voix, sa façon de bouger, son apparence physique…
Apparence.

L’écran d’un ordinateur ou l’écran d’un visage.
Sur le premier, je lis : «cette conversation me trouble»
Qui trouble quoi? Je pense tout de suite au trouble amoureux.
Suis-je troublée, moi aussi?
«Non», répond quelqu’un à ma place. Qui a parlé?

Non, répète la voix.
Je ne m’autorise pas à être troublée. Ma vie est stable, sécurisée et sécurisante, je suis en eaux calmes. Je suis heureuse.

Il est troublé, je ne le suis pas.
Je répondrai plus tard. Je dis : «je vais dormir». Et il en profite.

Nocturne.

Il a fait une capture d’écran et me l’a envoyée par le fil internet. La capture d’un instant. En fond, la photo d’un coing qui retient une rangée de livres sur une étagère. Par-dessus, le chanteur de Led Zeppelin avec sa tignasse blonde, et la fenêtre du courrier qu’il m’écrit où je peux discerner le début du poème : «pendant qu’elle dort…»

Me voilà touchée.
Très nettement, un parfum de coing embaume soudain.
Je lui avais dit : «toi, au moins, tu es vivant».
(Mais qui est mort ?)
«Qu’en sais-tu ? C’est peut-être une intelligence artificielle qui dialogue avec toi.»

Artificielle… Qui ne l’est pas ?
Mon eau se trouble. Un souffle vient rider la surface papier glacé de mon lac intérieur.

Je suis heureuse, c’est vrai. Ce n’est pas une illusion ni un fol espoir. Je suis vraiment heureuse, mais suis-je satisfaite? L’est-on un jour? L’être humain est-il jamais satisfait ou seulement résigné?

Je me rends compte que je commençais à renoncer.
À quoi bon?
À force de ne pas savoir à quoi peut bien servir la vie, j’y renonce. Continuez sans moi, vous tous. Je m’userai dans le quotidien, je me laisserai vieillir, décrépir et manger par les rides et la routine jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Mais là, au milieu des pixels d’un écran lumineux, j’ai aperçu le maître de la liberté et je lui ai dit : «je t’aime bien».
Il m’a répondu : «la vie est tragique».

Où ça, tragique ?
Ah oui, peut-être, là, dehors. Je ne sais pas, je ne sors plus. Mais effectivement, je me rappelle, il y a longtemps, quand j’étais jeune, oui, la vie était tragique et c’était bon.
Intense, dense, vibrant… vivant !

«Quand j’étais jeune» ?! Serais-je déjà vieille ?
Il a soufflé fort, le vent de la liberté! C’est bon, soudain, cet air vif. Quelque chose se réveille en moi. Comme un plaisir douloureux.

Mais faut-il donc impérativement souffrir pour sentir, pour bouger, pour créer? La littérature le dit abondamment: on ne forge un art que sur les braises de la souffrance.

Je suis venue pour prouver que non!
Je voudrais le démontrer de façon éclatante: le bonheur rend heureux ET créatif! C’est mon but, ma mission. «Regardez-moi, frères humains, et faites à mon image: d’abord, on sculpte son bonheur et ensuite, son œuvre.»

Mais le bonheur, c’est la sécurité; la sécurité, c’est le confort, et le confort rend mou. La mémoire collective ne dit jamais d’un homme: «il a vécu parfaitement heureux et serein». Le bonheur ne laisse pas de traces.

Les eaux calmes croupissent.
Et dans ce cas, l’œuvre n’est pas un chef-d’œuvre.

Faux! Ce n’est pas la souffrance qui rend créatif, c’est l’insécurité.

Alors…?
Renoncer au bonheur, cultiver le malheur?
Et ça nous mène où?
Civilisation, décadence, civilisation.
Un engloutissement de l’Atlantide après l’autre, et puis quoi?

Je rêve de nouveau. De jamais vu. Je vibre… J’aspire… J’inspire…

Je m’endormais. Je me laissais glisser dans la grande léthargie collective, j’étais contaminée par le virus de la paresse de l’âme. Confort, sécurité, survie… laisser aller.

Mais alors, c’est quoi, cette perfection qu’on trouve dans l’esthétique japonaise? 
Équilibre, harmonie, zénitude, pureté, …simplénitude me dicte un lapsus.

Ce n’est pas le bonheur, c’est la maîtrise.
Celle du geste, du mental, des émotions. Seul le maître atteint les sommets de l’art.

Dans le silence lumineux de l’internet, l’écran-miroir me renvoie l’image de la «liberté du maître» qui me remet sur ma voie.

Dieu-plage et daiquiri

Un article déjà ancien, écrit en 2003, jailli d'un trait dans un échange de mails. Réflexions philosophico-bâton-rompues encore rudement d'actualité. 

Dieu était assis dans sa plénitude, cool-peinard, un daiquiri à portée de mains, la plage, le soleil, super.... Seul. Uni dans son union unique.

Vraiment peinard, le mec. Bien !
Cool, mais seul. Et seul, c'est long.
Chte rappelle qu'il était aussi assis dans l'éternité. Et que c'est bien connu, l'éternité, c'est long. Surtout à la fin, à ce qu'on dit.... Mais là, je peux pas juger. (Chuis trop jeune !)

Or donc, un jour, probablement vers la fin de l'éternité, Dieu pousse un gros soupir et il constate qu'il s'ennuie. Il se demande ce qu'il va bien pouvoir inventer pour casser l'ennui. «Tiens, et si j'inventais la dualité? Je ne serais plus seul!  Bonne idée, ça la dualité. Je pourrais enfin voir et admirer ma perfection!»

Un peu arrogant, l'intention, mais enfin bon, on lui passe ça. Il s'agit de Dieu, tout de même.
Alors voilà qu'il se sépare, il devient deux, puis, sur la lancée, voyant toujours les choses en grand, il s'éclate en myriades de milliards de millions de petites entités qu'il envoie vivre et expérimenter des trucs aux quatre coins de la troisième dimension qu'il vient juste de créer. Pour le fun, une idée comme ça, pour casser l'ennui.
Il nous baptise : humanité. Oui, il s'agit bien de nous, ces des bouts de Dieu éjéctés loin de leur source pour attraper des leçons de vie.

Ne pouvant tout surveiller par lui-même, Dieu nous rend autonomes. Deux bras, deux jambes, un cerveau, etc... Probablement par paresse et parce que finalement, la plage et le daiquiri, c'est pas si mal, il nous dote même d'un système reproducteur. Comme ça, on se démerde sans lui. Et pour pouvoir retourner à la plage l'esprit tranquille, il nous fait un cadeau: le libre-arbitre.

Tu sais ce que ça veut dire? Ça veut dire que nous sommes libres, chacun de nous, de vivre exactement ce qui nous chante. Et que personne, personne, jamais au monde, même pas Dieu lui-même, ne peut nous obliger à vivre un truc qu'on veut pas.

On croit, des fois, qu'on est victimes, mais c'est pô vrai!! Enfin, si, c'est vrai, mais quelque part, dans notre âme, dans un endroit qu'on ne se remémore pas bien, là tout de suite, on a choisit de vivre des rôles parfois difficiles pour apprendre la Vie. Pour comprendre comment ça fonctionne. On choisit souvent aussi de vivre des trucs sympas, mais dans l'ensemble, on est aussi flemmards que notre créateur, alors il faut se botter le cul pour apprendre nos leçons et ce n'est qu'avec des expériences cuisantes qu'on veut bien se secouer la conscience pour comprendre.

Remarque, y'en a qui ont compris la combine et qui ont décidé de ne pas apprendre dans la douleur. Alors ils observent, ils regardent, ils prévoient, ils dirigent leur embarcation et évitent les écueils avant de se casser la gueule dessus.

Parce que c'est ça, le libre-arbitre: une barque, une petite coquille de noix, monoplace, avec deux rames. Tu peux naviguer de conserve avec d'autres, suivre la même voie, tracer la tienne, choisir un bras de fleuve plus calme, t'arrêter sur la berge, mais pas moyen d'embarquer sur le bateau d'un autre ni l'accueillir dans la tienne. Plus d'une personne sur la barque et elle coule. Pas prévue pour plus d'un.

Tu peux essayer de refiler tes rames aux voisins, mais ça servira à rien qu'à te laisser sans gouvernail. Parce que c'est ça le truc : ramer un peu, mais surtout, gouverner sa barque.

Aide-toi, le ciel t'aidera.
Chte donne un grand secret, sois-en digne. Si tu as besoin de quoi que ce soit: attention, amour, affection, compréhension, tolérance, respect, n'importe quoi : offre-le aux autres. Et tu verras comment ça te revient.

En d'autres termes : on récolte ce qu'on sème. Loi de l'attraction.
Fais bien gaffe à ce que tu sèmes à chaque seconde, parce que la récolte, c'est instantané.

Le cinquième rêve

(Légende indienne)

Au début, le Grand Esprit dormait dans le rien.
Son sommeil durait depuis l'Éternité.
Et puis soudain, nul ne sait pourquoi, dans la nuit, il fit un rêve.
En lui, gonfla un immense désir...
Ce fut le tout premier rêve, la toute première route.

Longtemps, la lumière chercha son accomplissement, son extase. 
Quand finalement elle trouva, elle vit que c'était la transparence.
 Et la transparence régna. Mais voilà qu'à son tour, ayant exploré tous les jeux de couleurs qu'elle pouvait imaginer, la transparence s'emplit du désir d'autre chose.
 À son tour elle fit un rêve. 
Elle qui était si légère, elle rêva d'être lourde. Alors apparut le caillou. Et ce fut le deuxième rêve… La deuxième route.

Longtemps, le caillou chercha son extase, son accomplissement.
 Quand finalement il trouva, il vit que c'était le cristal. Et le cristal régna. 
Mais à son tour ayant exploré tous les jeux lumineux de ses aiguilles de verres, le cristal s'emplit du désir d'autre chose, qui le dépasserait.
 À son tour il se mit à rêver. Lui qui était si solennel, si droit, si dur, il rêva de tendresse, de souplesse et de fragilité.
 Alors apparut la fleur, et ce fut le troisième rêve, la troisième route...

Longtemps la fleur, ce sexe de parfum chercha son accomplissement, son extase. Quand enfin elle trouva, elle vit que c'était l'arbre.
 Et l'arbre régna sur le monde. Mais tu connais les arbres, il n'y a pas plus rêveurs qu'eux (ne t'amuse jamais à pénétrer dans une forêt qui fait un cauchemar!) 
L'arbre, à son tour fit un rêve. Lui qui était si ancré à la terre, il rêva de la parcourir librement, follement, de vagabonder au travers d'elle.
 Alors apparut le vers de terre. Et ce fut le quatrième rêve. La quatrième route…

Longtemps le vers de terre chercha son accomplissement, son extase.
 Dans sa quête, il prit tour à tour la forme du porc-épic, du puma, de l'aigle, du serpent à sonnette. 
Longtemps, il tâtonna et puis un beau jour, dans une immense éclaboussure, au beau milieu de l'océan, un être très étrange surgit, en qui toutes les bêtes de la terre trouvèrent leur accomplissement, et ils virent que c'était la baleine!

Longtemps cette montagne de musique régna sur le monde et tout aurait pu peut-être en rester là, car c'était très beau. 
Seulement voilà... Après avoir chanté pendant des lunes et des lunes, la baleine à son tour ne put s'empêcher de s'emplir d'un désir fou.
 Elle qui vivait fondue dans le monde rêva de s'en détacher.

Alors brusquement, nous sommes apparus, nous les hommes! Car nous sommes le cinquième rêve, la cinquième route, en marche vers le cinquième accomplissement, la cinquième extase...

(Extrait de "Le 5e rêve" de Patrice Van Eersel)

Le néant rêve la lumière qui s'accomplit dans la transparence.
La transparence rêve la couleur et s'accomplit dans le minéral (le caillou)
Le caillou rêve le cristal et s'accomplit dans le végétal (la fleur)
La fleur rêve l'arbre et s'accomplit dans l'animal (le ver)
Le ver rêve la baleine et s'accomplit dans l'humain.
L'humain rêve....? et s'accomplit dans....?

vendredi 17 décembre 2010

Baboum-baboum

Son geste se fige. Il regarde sa main, son bras, soudain étrangers. Qu'était-il en train de faire? Il ne sait déjà plus. Il se lève, quitte une chaise qui se dématérialise, abandonne un bureau devenu invisible et lâche des responsabilités illusoires.

Un tambour éclate en lui, un rythme sourd, chaud, rassurant. Baboum-baboum! Quel est ce son, quelle est cette odeur? Que lui arrive-t-il?

À peine ces questions posées, il se désintéresse des réponses qui lui semblent d'une grande futilité. Mais où était-il à l'instant? Rêvait-il?

Son corps se meut sans sa volonté. Il le suit. Ses jambes fourmillent d'une grande envie de danser, mais ses muscles atrophiés ne répondent pas encore à cet appel.

«Un éléphant qui devient gazelle»
Cinq mots dictés dans sa tête lui font constater, tiens, oui, c'est exactement ça!

Cette onde dans ses jambes atteint son ventre. Le plaisir éclate. Celui de marcher, de sentir …quoi, sous ses pieds? Il constate qu'ils sont nus, qu'il avance sur… mais sur quoi au juste? Il observe. Il y a bien quelque chose sous ses pas, mais il ne saurait le déterminer. En fait, la route, ou le chemin, ou la …chose se concrétise dès qu'il avance une enjambée. C'est doux, c'est souple, organique. Son chemin est vivant et émane de ses jambes, non, de son bassin. De son désir.

Il sourit. «Magique!»
Il s'étonne que ça ne l'étonne pas plus.

Est-ce le vide autour? Non, c'est une sorte de rien. Ou plutôt d'un quelque chose non encore manifesté.

«Est-ce que je rêve?»
Non, au contraire, il sait qu'il se réveille.

Autour de lui ses… comment on disait, déjà? …ses collègues de travail sont toujours penchés avec sérieux sur des dossiers imaginaires. Un fou rire silencieux l'envahit, comme ils sont drôles! Il a presque envie de les secouer pour les réveiller, mais non. Ils se réveilleront à leur heure, quand l'envie leur viendra, quand ils en auront assez de leur rôle sérieux. Ils sont autant de mimes Marceau qui, d'une gestuelle habile, savait créer une prison de verre autour de lui. Ils sont dans leur boîte, ils y sont attachés, c'est leur vie, leur jeu, il respecte. Au théâtre, on assiste à la pièce sans intervenir, on ne va pas suggérer des changements de scénario depuis son fauteuil, quelle idée!

Il respire. Il aère ses poumons en grand.
Ça sent bon. Une odeur nouvelle, impossible à décrire. Pourquoi la décrire, d'ailleurs? Les mots se taisent dans sa tête, il n'est que jouissance. Il continue à avancer sur ce drôle de chemin vivant qui fait partie de son corps. La joie est pleine dans son ventre.

Toujours ce tambour…

Son corps est au diapason de ce baboum-baboum qui semble décider de chaque pas. Il est conscient de son sang qui circule dans ses veines, de la vie dans ses organes et ses muscles: il en observe la chaleur, la souplesse, l'aisance. Jamais il n'a à ce point habité son corps. L'espace d'une fugace seconde il se dit qu'il s'est privé d'un grand plaisir, c'est très amusant et très confortable, un corps humain! Une ribambelle de mots qui déjà s'estompent et laissent à nouveau la place aux seules sensations, sa pensée n'étant maintenant focalisée que sur sa respiration qu'il discipline ample et gourmande.

Les autres autour deviennent transparents.

C'est quoi ce tambour?

Le chemin est de plus en plus lumineux. Un peu plus loin devant, quelque chose apparaît, radieux. Une énorme silhouette jaune, rayonnante. Quand il approche, il distingue un être humain, de taille normale, pourtant. Ça brille ainsi, un être humain? Non, brillance n'est pas le bon mot. Rayonnement, émanation, plutôt.

Baboum-baboum-baboum. Un autre tambour.
Un autre chemin qui se matérialise sous des pieds qui progressent.

Ils sont maintenant face à face, aimantés l'un par l'autre. Leurs regards se connectent.
«Je te vois.»

BABOUM-BABOUM!
Les tambours à l'unisson.

Puis chacun repart, additionné de l'autre.

D'autres êtres se réveillent et se lèvent de loin en loin. Ces pieds qui tracent des chemins créent une grille lumineuse. Certains s'amusent alors à dessiner de conserve des arabesques irisées, colorées sur simple intention. Ceux qui esquissent des pas de danse produisent de la musique.

Émerveillement collectif.
Le même plaisir que les enfants dans la première neige.

Baboum-baboum.

Mais c'est quoi, ce tambour?!

…C'est son coeur, qu'il entend pour la première fois.




dimanche 12 décembre 2010

Tic tac toe

Dans le film War Games, en pleine guerre froide, un adolescent, croyant télécharger un jeu video, pirate sans le savoir le système informatique militaire américain : le NORAD. Ce système est géré par une intelligence artificielle appelée WOPR (pour War Operation Plan Response) et manque de déclencher, en faisant passer le niveau de sécurité américain à DEFCON 1, une guerre thermonucléaire globale contre le bloc de l'Est.

Le but est alors de trouver comment faire comprendre à ce logiciel intelligent que l'attaque est virtuelle, et qu'il ne doit pas déclencher la riposte. Ce dernier est prévu pour envisager toutes les stratégies, il apprend de ses expériences, et une fois mis en route, rien ne peut l'arrêter.

Le savant qui l'a mis au point est appelé à la rescousse pour trouver une solution. Puisqu'on ne peut arrêter la machine, il faut arriver à la convaincre d'arrêter cette guerre. Comment ?

— Pourquoi est-ce tu ne joues plus au tic-tac-toe ? demande le savant.
— Parce qu'il n'y a jamais de gagnant, répond le jeune.

Effectivement, il suffit d'une dizaine de parties de morpion pour constater cela, tous les enfants de plus de 10 ans l'ont compris.

L'idée lumineuse est donc de proposer ce jeu au NORAD pour qu'il arrive à la même constatation. L'adolescent commence à jouer au morion, avec l'ordinateur, mais c'est trop lent. Pour aller plus vite, on fait jouer l'ordinateur contre lui-même. On voit les parties se succéder de plus en plus vite, on n'arrive plus à suivre, jusqu'au moment où il percute et abandonne le jeu.

Dans la scène suivante, l'ordinateur fait de même avec le "jeu" de la guerre thermonucléaire globale. On voit les différentes stratégies défiler à une vitesse vertigineuse : attaques, ripostes, analyse des dégâts réciproques, tout cela en animations virtuelles et en couleurs qui explosent sur le grand écran de la salle informatique façon NASA et au bout d'un temps d'éblouissement et de vacarme, tout s'arrête. Grand silence.

Avec la même voix que HAL dans 2001, l'Odyssée de l'espace, l'ordinateur constate que "parfois, pour gagner, il est préférable de ne pas jouer".

J'ai l'impression que nous vivons cela en ce moment.

Accélération globale. Recrudescence d'égoïsmes, de prises de pouvoir, violences et brutalités, on répète, on rejoue les mêmes scènes, encore et encore, dans tous les registres et de plus en plus vite. Toujours les mêmes mensonges, les mêmes manipulations, les mêmes stratégies pour gagner sur l'autre, nous absorbons les données à vitesse exponentielle, nous enregistrons les résultats. Encore des guerres, des tortures, des luttes, pour obtenir quoi, au juste ? Qui gagne ? Et que gagne-t-il ?

Quand j'observe avec recul ce que nous sommes en train de vivre, je me retrouve dans cette scène où l'ordinateur absorbe boulimiquement les données de jeu pour arriver, une fois saturé, à trouver la meilleure stratégie gagnante : celle d'arrêter ce jeu-là.

Je vois les gens et les choses tourbillonner, s'accélérer. La leçon non comprise est représentée, dans la  journée, dans l'heure. Butter cent fois sur la même impasse et comprendre enfin que la solution, c'est de changer de direction. Je vois le film passer en accéléré, pas vous ?

À se battre les uns contre les autres, qu'a-t-on à gagner ? 
Hormis des plaies et des bosses. 

Encore un peu, et on va arriver à la même conclusion : poser les armes est la seule façon de gagner ce jeu-là.

Mais alors..., à quoi va-t-on jouer ?


samedi 11 décembre 2010

Channeling

J'hésite à rendre cela public, j'ai une certaine pudeur. (Bon, mais pour les quatre lecteurs qui suivent, ça va… je me lance.)

Je suis capable de channeling. C'est un don que j'ai aiguisé avec le temps, et je peux « téléphoner » à mon ange avec beaucoup de clarté.

Ces derniers temps, j'ai beaucoup appelé. Subissant une précarité financière et une solitude affective depuis un temps que je trouve à commencer bien trop long, j'ai recommencé un intense travail personnel pour tenter de comprendre. Cette fois, je vais nettoyer mes casseroles à fond !

Batterie d'outils d'évolution personnelle, consultations, tarots et autres oracles : tout est bon. Je suis vigilante aux messages de la vie qui viennent au travers du pékin moyen avec un mot ou une phrase semblant surlignés au stabilo boss pour moi. J'analyse, je réfléchis, je tilte, j'intègre,...et j'avance.

L'autre jour, j'en suis arrivée à en avoir vraiment, mais alors vraiment marre de ce dénuement et j'ai appelé mon ange pour une bonne conversation du genre définitif. Je retranscris ici :

— Allo ?
— Allo ! Salut Monange ! A l'aide : j'ai besoin de comprendre une bonne fois ! J'ai vraiment besoin que tu sois clair, percutant, parce que je n'en peux plus de cette situation, cette fois, c'est sûr, ça DOIT changer !
Je résume : j'ai expérimenté au moins 17 ou 18 méthodes différentes pour créer ma prospérité, j'ai lu Le Secret, appliqué intensément la méthode Ho'oponopono, j'ai visualisé positivo-créatif en auto-hypnose presque jusqu'au coma, j'ai marché dans la terre en tapant des pieds et en scandant des mantras, j'ai exécuté des rituels pour chasser les mauvais sorts, les intentions malfaisantes que les méchants ont fomentées contre moi (si, si, c'est pas possible autrement !), j'ai suivi des stages, rencontré des gens formidables, suivi des gourous, reçu des enseignements et des initiations de tous les bords, des chamanes bantous aux grands sachems indiens en passant par les droïdes celtes et les yogis tibétains. J'ai vécu en recluse, j'ai vécu en communauté. J'ai vécu en couple, en famille, j'ai vécu seule, j'ai tout fait pour comprendre, et ça ne change pas, c'est toujours la dèche et la solitude !!
…Oui, bon, d'accord, j'en rajoute un peu, mais j'ai tendance à être emphatique quand je sature. Bref, je ne vois pas quel cours ni quel enseignement je pourrais encore suivre, mais toi, dis-moi donc…? Qu'est-ce qui cloche avec moi ?
— Rien

Mon ange est toujours d'une douceur infinie et d'une ample présence bienveillante. Ce simple mot me calme, et je descends déjà les tours.
— Ai-je encore quelque chose à apprendre de la pauvreté ?
— Non
— Ah, mais aide-moi, s'il-te-plaît ! Est-ce que je fais quelque chose de faux ?
— Non

Les réponse me rassurent. Je sens la confiance en moi qui remonte. L'estime aussi. Le formatage social pèse sur moi : si je n'ai pas d'argent c'est que je suis une ratée. Je sais que ce n'est pas vrai, je lutte contre ce genre de croyances induites par les autres.
— Mais quoi, alors, est-ce que l'extérieur chaotique influe sur moi ? La société qui s'écroule, le système qui s'effondre… Et j'en pâtis malgré moi ?
— Non

Je sens que la leçon est proche. Généralement, quand je ne comprends plus rien, c'est que je suis face à la paroi de papier. Le tigre qui y est dessiné m'effraye, mais je commence à discerner que ce n'est qu'un dessin. En revanche, je ne reçois toujours pas le message…
— Bon alors, quoi, c'est karmique ? Je paye une vie de dépensière, ou de malhonnête ?
— Non

Il m'agace, ce soir, Monange. D'habitude, il est plus loquace. J'appelle du renfort. Je demande à toute mon équipe médicale de s'amener, et tiens, pour faire bon poids, j'appelle Dieu, sur ce coup-là ! Ai-je dit que j'en avais VRAIMENT marre ? Je veux que ça change ! Je veux la richesse, je veux rompre cette solitude, vivre et partager des aventures avec plein d'amis !!! JE VEUX MAINTENAAANT !
— Bon, alors en fait, ma situation, c'est pour apprendre à recevoir, apprendre à être reconnaissante, cultiver la gratitude, être humble ?
— Peut-être

Ah ! Une piste… J'explore.
— Est-ce pour rendre service à quelqu'un qui me doit quelque chose, l'aide à brûler son un karma ?
— Peut-être
On n'avance guère.
A peine ai-je formulé cette pensée que je la trouve grotesque. Ben tiens : je suis pauvre pour enseigner à mon prochain à être généreux. L'instrument de son destin, la brave fille qui se sacrifie pour le karma d'un autre. Sauveuse, quoi ! Toujours pas guérie !
— Alors c'est parce que j'ai encore trop d'orgueil !?

Silence.
A l'extérieur et à l'intérieur de moi. J'ignore si c'est le silence d'avant révélation ou d'avant découragement puis renoncement.

Et là, soudain, je sens une vague m'envahir. Une vibration, un sentiment qui me pénètre le ventre et le coeur. Je visualise la haute silhouette de Monange et je sens sa présence presque palpable. Je fermes les yeux, submergée. Outch ! Rarement il a été aussi proche et sa réponse arrive, ample, totale. Nette et claire en provenance indubitable de la Source, je la reçois en plein plexus :

Vois-tu, Ayla, y'a quelque chose en toi qui m'agace… !



mardi 7 décembre 2010

Ensemble

Quand facebook est apparu, j'ai pensé : voilà bien quelque chose d'inutile. Nous avons déjà les mails et les messageries instantanées pour communiquer avec nos amis, quel besoin d'une nouvelle interface ? J'ai observé, comme je le fais de tout ce qui m'entoure.

Sont arrivées les flashmobs. On s'inscrit à un groupe et un jour, on reçoit un mail qui nous invite à nous rendre à 10h30 avec un oreiller, place du Trocadéro, pour une gigantesque bataille de coussins.
J'adore !

Et je capte.
Ah-ha. Voilà ce qui est en train de se mettre en place : un moyen d'agir collectivement et vite. Mh.. Intéressant.

Aujourd'hui, un appel est lancé sur internet pour aller retirer notre argent de la banque. Sera-t-il suivi ?
Pour ceux qui auraient manqué l'info :
http://www.bankrun2010.com/

Je participe. Je vais aujourd'hui retirer mes sous de la banque.
Pour voir. Pour tester. Je peux seulement imaginer le pouvoir que nous avons collectivement. J'aimerais bien voir ce qui se passerait si nous étions beaucoup à nous rassembler dans une action collective. Quand je dis beaucoup…. Je parle de milliers et de millions de personnes.

Je sais envoyer de la lumière ou de la guérison à distance. Seule, c'est déjà efficace. J'ai expérimenté des soins à deux. Pfou, efficace au carré ! J'expérimente des soins collectifs, nous sommes entre 10 et 60 personnes à envoyer des soins sur demande. Efficacité exponentielle. Hélas, pas de retour circonstancié systématique, c'est donc difficile de mesurer l'impact. Mais à l'occasion, une guérison magique est annoncée qui valide le travail. Et nous savons qu'il y a toujours un effet.

Alors oui, quand ce genre de mouvement est lancé : bataille d'oreiller ou vider mon compte en banque, je participe. Juste pour prendre la mesure de notre pouvoir collectif.

Je crois qu'il est de taille à changer radicalement les choses en l'espace d'une journée.

Mais je crois aussi que nous avons encore peur du mot "ensemble". Sûrement qu'il évoque avant tout un mouvement de moutons. J'ai l'image des populations entières déportées dans des camps sous la menace de quelques fusils. Pourquoi ces gens n'ont-ils pas dit non ? Pourquoi ensemble n'ont-ils pas défié les armes ? Peu importe, il ne l'ont pas fait, et nous en restons traumatisés, persuadés qu'une minorité peut tenir en joue une grande masse.

C'est mathématiquement faux.

Et c'est ensemble que nous allons créer le nouveau. Pas moyen autrement. Le pas bien haut, mais tout seul est fini. Justement, parce que « pas bien haut ». Aujourd'hui, ce sont les hauteurs qui nous attirent et nous ne pouvons les atteindre qu'ensemble.

La solidarité, l'unité ne veut pas dire être dilué dans une masse et perdre sa personnalité.

La bataille d'oreiller : le temps d'un grand chahut, nous sommes moutons. Mais de notre plein gré, sans perdre quoi que ce soit. Pas de menace pour nous amener au centre de Paris. Chacun y va entier, avec toute sa personnalité intacte, chacun quitte l'endroit à sa convenance. Pas de perte de soi au milieu d'un tel événement. En revanche, un gain énorme : la notion d'une puissance commune peu ordinaire. L'espace d'un quart d'heure : le boxon intégral au Trocadéro dans un immense éclat de rire contagieux.

Il y a eu aussi un « freeze » en gare de Londres, ou une comédie musicale dans la gare d'Oslo, je crois. Autant de pas en direction d'un mouvement plus grand, d'événements-éclairs de nature à nous faire prendre conscience de notre pouvoir collectif.

Je crois que nous testons, nous vérifions si nous pouvons compter les uns sur les autres.

Irez-vous retirer votre argent de la banque ?

lundi 6 décembre 2010

Contractions

J'ai fini par appeler ça des contractions. Tellement similaires à celles d'un accouchement. La douleur s'annonce, incontournable. Elle monte en intensité, impossible de lutter contre, il faut l'accompagner. La vivre.

Pourtant situé à un point précis, elle irradie dans tout le corps. Ici, ce n'est pas une douleur physique, mais plutôt vibratoire. Cette densité rappelle celle de l'angoisse, alors j'y colle ma plus grande peur. Ou ma peur du moment.

Qui accentue le malaise. Défilent alors les idées les plus noires, les sentiments les plus extrêmes. Il m'arrive d'avoir réellement envie de quitter ce corps. Pas de mourir, non. Rien de morbide. Juste m'extraire de cette enveloppe douloureuse pour trouver le soulagement.

Quand je me crispe contre cette douleur, elle devient transfixiante. C'est la panique dans l'ordinateur central, le mental s'affole. Parce que tout cela est nouveau, c'est du jamais vu, les neurones et les synapses s'emmêlent. Besoin d'analyser pour avoir le sentiment de contrôler… Mais aucune référence valable pour le faire.

Les intestins noués, je respire profondément, j'accueille. J'accompagne la douleur qui augmente et je l'observe. Allure, vibration, couleur, forme… Rien de précis ne se manifeste, c'est une vague. Une énergie. Elle vient toucher chacune de mes cellules et pousse en fort sur ce qui est encore rigide en moi.

J'entends dire que notre ADN change, nos cellules, notre structure. Peut-être. Je colle cette étiquette sur ce moment, elle me rassure. Sentiment vite balayé par la douleur de replonger dans l'ancien monde : celui des étiquettes et des analyses.

Oui, respirer, accompagner, ne pas penser. Aimer.
J'appelle l'amour et le soulagement se produit. L'intensité persiste, je me sens tendue comme la corde d'un violon, et pourtant, je suis totalement abandonnée, allongée sur mon lit.

Si j'arrive à conserver un mental minimum, c'est-à-dire focalisé sur un ou deux mantras simples, je discerne un peu mieux ce qui m'arrive sous la forme d'une brume grisâtre.

Un monde. L'unité.
A la fois terrifiant et rassurant.
Je sens que je ne peux pas encore y entrer, il y a ce processus à terminer. Ces contractions. En finir avec l'ancien, expulser ce qui est devenu inutile. Je ne peux pénétrer le prochain monde que débarrassée des basses fréquences.

Mais comment lâcher ce qui me protège ? Je m'accroche à ce que je connais, c'est rassurant. Pénible, obsolète, étriqué, mais rassurant…

Je respire encore. De longues inspirations, je remplis jusqu'à la dernière alvéole pulmonaire, et j'expire, lentement aussi. « Je suis un être d'amour et de lumière. Ce corps accueille plus de lumière ».

Le paroxysme atteint, le calme revient qui révèle que ce n'est que lutte interne. Un corps à corps avec moi-même. L'ancien et le nouveau qui luttent pour l'emporter.

Je suis à cheval entre deux mondes. Comment harmoniser cette transition ? Le quotidien est là, chargé de la journée précédente, programmé pour avancer linéairement. Aujourd'hui est la suite d'hier et demain sera la suite de ce jour. Ainsi va le monde depuis des éons.

Vivre ainsi me devient lourd et pesant. Je me sens un boulet qui se traîne sur un rail qui n'existe plus. Je me sens bien quand je m'évade mentalement en regardant un film. Je ne suis plus dans mon corps, je vis une fiction heureuse.

J'ai perdu la motivation. A quoi bon me démener pour travailler, gagner péniblement de quoi payer la nourriture et les factures ? J'ai déjà quitté ce monde. Je suis prête pour le nouveau, du moins j'y aspire intensément. Je sais que je ne suis dans cette incarnation que pour cela.

Chaque « contraction » m'en approche un peu plus. Je me fiche qu'on me regarde de travers, je ne peux plus faire autrement que de dire ce que je vois, ce que je sens. Un grand changement. Et qui se produit maintenant, et non pas sur plusieurs générations. Qui nous amène vers une société nouvelle, totalement repensée, entièrement reconfigurée. C'est en cours maintenant.

La contraction passée, il persiste un doux malaise qui maintient la nouvelle empreinte. Qui m'empêche de retourner dans le connu, qui confirme la métamorphose.

Une certitude, une nouvelle conscience qui s'installe un peu mieux à chaque fois. Le nouveau qui vibre dans mes cellules, les agite, les secoue, les empêche de ressentir un confort anesthésiant. Une vibration qui m'oblige à la vigilance de chaque instant.

Alors la paix arrive.
Une paix nouvelle, légèrement oppressante.

Le jour se lève, et il faut affronter la journée dans l'ancien monde. Je fais de mon mieux pour harmoniser ces énergies contradictoires en moi.

Jusqu'à la prochaine contraction.

mercredi 1 décembre 2010

Le nouveau monde

Vous aussi, vous trouvez, n'est-ce pas, que le monde bouge ?
C'est le chaos, la grande folie du grand n'importe quoi. 

Le bon sens n'a plus de sens ! Tout est sens-dessus-dessous.
Cul par-dessus tête, quatre fers en l'air, pirouettes, cacahuètes !
Pas de panique, c'est une bonne nouvelle !

Déjà s'ouvrent les portes du nouveau monde. 
Combien de temps avant que cela soit manifeste pour la plupart, surtout ceux qui mettent frénétiquement la tête dans le sable et refusent de regarder ? Mais le sable glisse et s'écoule en même temps que l'ancien monde se déconstruit, l'autruche va muer et devenir un bel albatros, peut-être ?

Avec l'ancien se dilue la peur. Tout s'écroule, et pourtant : même pas peur !
Si, si je vous assure. Prenez une grande respiration, vous verrez : vous croyez que vous avez peur, mais en fait, vous commencer à entendre la petite voix de celui que vous étiez enfant et qui croyait si fort et si bien au Père Noël.

Ce qui fait peur, c'est à quel point nous nous sommes éloignées de qui nous sommes.

On a voulu nous faire croire qu'il n'existait pas, le père Noël, mais IL EXISTE !
Tout ce qu'on a claquemuré en nous ou tenté de nous enlever, nos rêves, nos idéaux, ils sont là, intacts. Nous croyions qu'ils étaient morts, emportés par les "il faut être adulte et responsable !" et autres "mais ça n'est pas raisonnable !"

Mais non. Ils dormaient seulement. En profonde léthargie pour certains, carrément cryogénisés pour d'autres.

Aujourd'hui, c'est le réchauffement planétaire, c'est la débâcle. Les glaces fondent, le coeur et l'espoir se réchauffent. La confiance aussi. 

Ah oui, pour l'instant, c'est de la "slash" partout, de la "papotsh", on patauge, c'est mouillé, gris, sale… Mais ça fond et ça libère des énergies qui étaient paralysées par le froid. C'est la débattue dans les extrémités, le sang qui revient circuler. C'est douloureux, mais ça va vite passer.

C'est le moment de nous reconnecter à nos rêves d'enfants, nos envies de monde idéal, de paix, de douceur, de respect. C'est le moment de traverser la douleur de retrouver une mémoire heureuse après tant de peine.

Le coeur quand ça s'ouvre, ça fait mal à cause des courbatures.

Oui, j'ai très mal, par moments, et le bonheur qui se profile semble être encore plus douloureux.
Envie d'enfoncer la tête dans le sable encore plus profondément pour fuir la douleur de constater où nous étions rendus : dans quel froid, dans quelle solitude ?
Pourquoi nous être infligé autant de mal mutuellement ? J'ai mal à mon humanité. 

Plus moyen de revenir en arrière, il est désormais plus facile de faire face à cet inconnu inquiétant que de retourner dans ma prison formatée.

Mon coeur réclame désormais l'amour du prochain exclusivement.

"Je permets".

J'ouvre ma porte au nouveau, je me rends perméable.



Je permets

Après la nuit, quand le cerveau s'est promené à sa guise sans ma surveillance, mes premières pensées au réveil sont souvent fertiles.

Brouillonnes, pêle-mêle, encombrées, précipitées, comme pour rattraper tout le pensé sans moi du sommeil, mais fertiles, souvent.

Ce matin, une idée vient s'allumer comme une ampoule qui sourit !

"J'autorise à l'univers à m'enrichir".

Ben oui, en ce moment, c'est un peu la dèche, et je cherche à comprendre pourquoi et comment changer cela. Intenses, les moyens mis en oeuvre, car j'en ai vraiment marre ! Je découvre des choses très intéressantes, des programmations personnelles, collectives. Ainsi, au détour de mes recherches, j'apprends que seule une petite partie de nos pensées conscientes nous mènent, le reste, les inconscientes, sont à la barre.

Ah bon ?
Et comment fait-on pour prendre consciemment la barre ?
Comme on peut.

Ce matin, cette affirmation émerge au-dessus de la mêlée.
"Je permets…"

Je rends perméable à la richesse. Quelle qu'elle soit, et d'ailleurs, vous pouvez remplacer "richesse" par la chose dont vous avez besoin en ce moment. 

Ça ouvre une porte en moi.
Tiens, oui… Grâce à une collec de programmations —conscientes ou non—, je sens que j'ai un gros imperméable sur le dos en ce qui concerne ce domaine. Pas besoin d'aller chercher très loin : les dogmes judeo-crétins qui induisent qu'être riche, c'est forcément être malhonnête. Tous les Madoffs viennent le confirmer. 

— Celui-là, j'avoue, j'ai de la peine à le décoller de mon épiderme. J'ai pas vraiment rencontré des riches nobles. Un ou deux, dans mon collimateur, bien nantis et qui me font envie de leur serrer la pogne, mais qui sont si hermétiques quant à leur richesse que je me demande ce que ça cache. En tous cas, je n'ai encore jamais rencontré un riche ou un bien nanti qui soit disert sur sa façon de gagner de l'argent et qui en parle ouvertement. Quand c'est le cas, c'est une vantardise qui s'avère la plupart du temps être un désir de convaincre d'une honnêteté discutable et couvrir quelques magouilles tranquilles. Un besoin de reconnaissance : "Voyez comme je suis bon, car je suis riche, et en plus, si, si, je vous l'assure, je suis honnête."
Bref, le sujet est universellement tabou. 

Du moins, c'est ce qui m'habite.

Je disais…
Avec toutes ces méfiances, sans m'en rendre compte, je ferme la porte à la richesse. Et ça marche.

Ce matin, en affirmant : "Je permets à l'univers de me rendre riche", j'ai soudain vu arriver et j'ai ressenti une onde d'abondance, de puissance. Enfin la richesse me touche, m'atteint. Quelque chose qui s'ouvre en moi, qui respire, qui communique. 

Tiens, tiens, pendant tout ce temps, c'était juste une histoire de porte intérieure fermée ?