Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

jeudi 5 mars 2015

Jour 100

LE RÊVE

Me voilà au soir du centième jour, défi relevé!

Un de ces jours, je m’amuserai sûrement à relire ma prose, mais de mémoire, je sais que je suis contente du monde que je viens créer. Je pense avoir peint la toile de fond et disposé quelques les grandes lignes dans une belle perspective. Ça tient debout. Il manque le fignolage, les petits détails, et puis surtout… il manque vous. Les autres. Sans vous, mon monde n'est rien.

Et comme je ne suis que cocréatrice et que la suite dépend aussi de vous, la suite va forcément être mille fois plus jolie.

Rendez-vous donc dans la réalité.
Je me réjouis déjà.


Fin.


mercredi 4 mars 2015

Jour 99

LE RÊVE

— Mamie, pourquoi tu n'écris pas un livre avec toutes tes mémoires? Ce serait bien que les gens se rappellent de comment c'était avant, pour ne pas y retourner.

Si elle savait, cette enfant... Je ne lui ai pas raconté le dixième de la réalité du passé que je connais. Je lui ai épargné les horreurs de la guerre, j'ai juste dit que c'était horrible. J'ai omis de parler qu'après le dernier armistice en Europe, la guerre s'est étendue sur la planète. Une sale guerre de pouvoir sous des apparences de paix et de pseudo démocratie. Je n'ai pas donné de détails sur le côté sombre de l'âme humaine ni jusqu'où nous sommes collectivement allés, d'abord parce que je ne suis pas sûre d'avoir tout vu.

— Non. Tout cela avait un but, celui de nous faire explorer toutes les facettes de la conscience. Tu as entendu parler du calendrier maya?
— Oui, la fin du monde.
— Je crois plutôt à une fin de parcours. Une très jolie théorie qui avait du sens disait que le calendrier datait l'aventure de la conscience humaine. De fermée à son incarnation dans le physique il y a des millénaires et des millénaires, elle s'est lentement ouverte jusqu'à devenir consciente d'elle-même grâce à l'humain. Un jour, nous avons fait le tour, nous avons exploré tous les possibles dans cette dimension. Forts de nos expériences mémorisées dans notre ADN, il était temps de passer à l'autre niveau, celui de l'amour inconditionnel et de l'unité. Plus de dualité, plus de lumière sans ombre, plus de conditions à l'amour. Nous sommes dans cette transition et je crois nécessaire et indispensable d'oublier pour justement, ne pas y retourner. Tant que nous nous accrochons à nos funestes mémoires, nous conservons un niveau bas de vibration. Pour expérimenter l'amour vrai, même la mémoire doit être effacée en nous. Je parle de la mémoire consciente, la mémoire organique est indélébile. Tout ce que nous avons vécu est inscrit quelque part, il ne nous reste que les leçons apprises. La magistrale leçon des années sombres est que la haine est limitée. Puissante, mais limitée. C'est le jour où j'ai compris cela que j'ai choisi le côté lumineux. Pas par bonté d'âme, par simple calcul. J'ai choisi le camp du plus fort.

Elle me regarde intriguée. Je souris.

— C'est pour rire?
— À moitié. J'avoue que mon choix a été motivé par cela un moment, et puis quand j'ai vu que c'était tout de même bien plus agréable, j'ai tenu bon. Ce n'est pas le plus facile, du moins quand nous étions dans cette densité, mais c'est de loin le plus agréable et le plus fort. On ne peut rien contre l'amour. C'est la force la plus puissante de l'univers, au moins, nous sommes en train de comprendre cela. On verra de quoi nous sommes capables dans cette dimension, nous n'en sommes qu'au début de l'exploration, mais avoue que jusqu'ici, c'est plutôt bien`
— Oui, sauf quand tu me racontes le passé. Tu as raison, c'est mieux d'oublier, je me sentais presque triste. Ça ne m'arrive plus jamais.
— C'est vrai, oublions. Viens, on va se baigner dans l'eau chaude, ça éliminera les vilaines vibrations que nous venons de créer.








mardi 3 mars 2015

Jour 98

LE RÊVE

— Mamie, c'est quoi, le Réseau? me demande mon arrière petite-fille de douze ans. 

Je suis surprise de sa question, elle vit dedans!

— C'est ça, lui réponds-je en faisant un geste qui désigne alentour. C'est notre façon de vivre, les maisons, les gens, les déplacements, les partages... Le Réseau, c'est le nom qu'on a donné au début où ça a commencé.

— Ah bon, c'était comment avant le Réseau?

Je lui raconte alors le passé. Je remonte dix ans après la guerre, mon année de naissance. Une époque que je n'ai pas vraiment connue, et ensuite les années soixante et septante, mon adolescence. Peace and love, les trente glorieuses et puis la lente glissade dans un chaos de fin de civilisation. On s'y laissait glisser comme dans une torpeur, on n'y croyait pas, on se disait qu'on allait se réveiller, c'est sûr. Qu'après les horreurs de la guerre, il n'y aurait «plus jamais cela», mais «cela» a duré longtemps: les horreurs et le déni des horreurs. Et puis ce ne fut plus possible de ne pas voir, parce que tout est venu tranquillement au grand jour. Un peu trop tranquillement, d'ailleurs, on banalisait au fur et à mesure. 

J'édulcore un peu pour Ayla, une enfant des temps nouveaux, j'estime qu'il n'est pas indispensable de savoir jusqu'où nous avons osé aller. C'est inscrit dans son ADN avec la programmation «ça, c'est fait», les générations futures n'y retourneront pas. 

— C'est affreux, ça devait être horrible à vivre, me dit Ayla.
— Oui, aujourd'hui on trouve cela innommable, mais c'était notre quotidien, on était habitué.
— Comment peut-on s'habituer à cela? C'était dur. Tu crois que ça pourrait nous arriver à nous?
— Je suis convaincue que non. L'humain est configuré pour progresser. Les horreurs, on les a longuement expérimentées, mais l'amour, c'est très nouveau. On va en avoir pour quelques millénaires à en faire le tour, je pense, et c'est tellement bon qu'à mon avis, personne ne voudra ni ne pourra retourner dans les basses vibrations. La conscience ne retourne pas en arrière. 

Je lui raconte aussi tout ce qui était bien alors. Le fait de vivre dans un monde difficile nous a obligés à explorer toutes nos facettes intérieures, à faire des choix conscients. La générosité n'était pas partout comme aujourd'hui, alors quand on la rencontrait, c'était du bonheur! Les gens devaient lutter pour être bons. Aujourd'hui, ce qui choque, c'est quand la générosité est faible. Plus jamais on ne rencontre des gens purement égoïstes qui n'ont aucune considération pour les autres.

— Comment ça, égoïstes?
— Une personne qui se croit le centre de tout, qui pense que les autres doivent subvenir à ses besoins à elle. Quelqu'un qui ne sait pas partager, qui ne comprend pas les problèmes des autres, qui a besoin qu'on s'occupe d'elle.
— Ah, un bébé.
— Oui, un bébé. L'égoïsme est naturel à trois ans, quand l'enfant comprend qu'il est un individu distinct des autres. Quand il prend un jouet, il le considère à lui et c'est une atteinte à son intégrité que de le lui enlever. Mais le parent bienveillant va lui enseigner que le jouet n'est pas lui et qu'il peut non seulement le prêter, mais qu'il va gagner quelque chose à le faire.
— Oui, il ouvre son cœur.
— Voilà. Alors il y avait des gens, avant, qui n'avait pas compris cela et qui restaient égoïstes en grandissant. 
— Ils étaient malades, alors... dit-elle avec tristesse.

Je la regarde avec tendresse. Que suis-je en train de lui raconter? 

— Tu sais, ce monde difficile, c'était parce que nous étions en train de changer, de grandir. Comme un enfant, mais pour tout une société. Nous cherchions les limites, les valeurs. Il y a eu une période de grand n'importe quoi pendant laquelle une grande partie des gens ont pu mettre en place autre chose, une façon de vivre qui corresponde à nos besoins essentiels. Des gens qui avaient compris que les humains sont tous pareils et nos besoins sont tous les mêmes. Alors le Réseau s'est créé grâce aux gens qui voulaient vivre en paix les uns avec les autres. Et voilà. Aujourd'hui, tout le monde vit ainsi. Tout le monde est heureux. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a plus de problèmes ni de conflits, mais il n'y a plus de haine. 

Elle a soif de savoir, alors je lui raconte encore l'ancien monde. Les gouvernements, les lois, la police, la prison. Elle s'étonne, s'attriste et puis se réjouit quand elle comprend que la vie qu'elle vit aujourd'hui émerge de l'humus puant mais fertile de mon passé. 

— Tu as été très malheureuse, Mamie?
— Très! lui dis-je en éclatant de rire. 

Elle fait des yeux ronds.

— Ah oui, j'ai été très malheureuse, mais tu sais, j'ai longtemps aimé le drame, alors j'étais servie. Et puis tout ce drame a servi à me faire aimer l'amour. Et puis j'ai été très heureuse, aussi. Un jour, j'ai décidé d'être en paix, et je l'ai été, et pourtant, c'était pendant la période la plus chaotique d'avant le changement. Les gens étaient fous! La logique avait disparu, on faisait et on disait tout et n'importe quoi. J'étais à la fois fascinée et amusée. D'avoir choisi la paix m'a permis de traverser cette période avec du recul. Je restais chez moi, je créais. Plus le monde hurlait, plus je parlais bas. Je continuais à faire ma part, avec une étrange confiance que tout cela allait déboucher sur l'âge d'or prophétisé.















Jour 97

LE RÊVE

Aie, la rubrique de cet article devrait être "le défi". Je suis face à mon plus grand défi: aboutir. J'avais dit cent jours, le terme est si proche qu'une impatiente en moi renonce à passer la ligne d'arrivée parce qu'elle est en vue et que l'action est inéluctable. Ben non! Tant que je ne l'ai pas passée, le défi n'est pas relevé. J'ai encore manqué le rendez-vous d'hier, embarqué par mille choses à faire qui, toutes, participent à ma vie en train de réaliser mon rêve. 

C'est au moins ce que ce défi m'aura clairement révélé: tous les jours, je réalise mon rêve. Tous les jours, je dédie ma vie à faire ce que j'ai à faire, à être qui je suis. 

dimanche 1 mars 2015

Jour 96

LE RÊVE

J'arrive au bout de mon défi des cent jours, et je mesure le chemin parcouru en peu de temps, finalement. D'un fol espoir désincarné que j'avais peur de partager, mon rêve devient réalité. D'une utopie dont je craignais qu'on se moque, il est devenu un projet que rien ni personne ne peut m'empêcher de réaliser. 

À devoir le mettre en mots, je me suis forcée à faire la netteté sur mon désir. Mission accomplie. Ce qui me fait le plus de bien, c'est d'enraciner en moi un possible. J'ai publié mon rêve sur un blog public. Au début, je craignais qu'on le lise. Et puis au fil des jours, j'ai eu envie de le partager avec des proches. Un jour, j'ai osé mettre le lien sur facebook où les amis de mes amis peuvent lire. Il ne s'est rien passé, j'ai survécu. Personne ne m'a lancé des cailloux... Ben oui, j'avais peur qu'on me casse mon rêve. L'exercice des cent jours m'aura démontré qu'il est incassable. Bonne nouvelle.

Aujourd'hui, il y a en moi une nana un peu arrogante et sarcastique qui dit: «NA!». Une qui attend encore un peu le jour où j'irai rejoindre le Réseau devenu réalité et qui s'adressera à tous ceux qui me disent utopiste, naïve, idéaliste ou carrément folle pour leur dire: «Je vous l'avais bien dit! J'avais raison!».

Ça, c'est le premier bénéfice de mon défi. Faire de mon rêve une réalité. Un autre point positif, c'est mon envie redoublée de (re)donner espoir à tous ceux qui souffrent dans le chaos actuel. Je pense surtout et souvent aux jeunes. Pas les petits enfants qui sont d'une autre race, mais les ados du moment. J'imagine qu'il doit être difficile pour certains d'avoir la big picture. Le système est en vrille mais personne ne l'admet. Il n'y a jamais eu autant de différence entre les paroles et les actes. Le bon sens a disparu, et les jeunes n'ont plus de modèle. C'est à la fois une bonne et une mauvaise chose. Ça les oblige à aiguiser très vite leur discernement et à acquérir de la maturité, mais comment, s'il n'y a aucune référence nulle part? Plus de religion pour inculquer la morale, plus de règles de société pour garder le cap, plus d'anciens sages auprès de qui s'abreuver...

Je généralise, c'est une erreur. Les sages, il y en a eu de tout temps. Aujourd'hui, il y a tellement de bruit que c'est bien difficile de les entendre et de plus, il y a beaucoup de faux gourous décevants.

Alors moi, comme le colibri de l'histoire, je fais ma part. Je distille ma lumière, ma foi. Je continue à dire que le monde où nous allons, malgré qu'il soit bien difficile d'y croire, est un monde d'amour et de lumière. Je partage ma certitude, je le ferai jusqu'à mon dernier souffle. A vous, les jeunes qui savez que vous ne voulez pas du monde actuel mais qui ne voyez pas d'autre alternative, je vous dis que je suis un peu en avance dans le temps et de là où je suis, je vois ce que vous ne voyez pas. Gardez espoir, gardez vos rêves. Ils sont en train de devenir réalité. 

Je connais quelques ados rebelles qui font la douleur de leurs parents, démunis devant le monde actuel. Je prends un exemple tout bête: passer le permis de conduire. Ça coûte bonbon, c'est un budget lourd. L'examen théorique est horriblement rébarbatif, il faut se mettre dans la tête des règles qu'on oubliera dès la sortie de la salle d'examens. Le test en soi tient plus de la loterie que de la restitution de connaissance, la pédagogie est un sommet de nullité: celui qui a échoué ne peut même pas apprendre de son échec puisqu'on ne lui donne pas le détail de ses fautes. Quand le jeune qui vient d'échouer pète un plomb et déclare qu'il va conduire sans permis, comment lui dire avec conviction que c'est inacceptable? On ne cherche plus à faire passer un permis de conduire mais à encaisser de l'argent à tous les niveaux. 

Le système est en vrille, il s'écroule. Le mieux, c'est d'attendre que la poussière soit retombée et porter un masque jusque-là. Tenez bon, les jeunes. On va se faire un joli monde quand on aura balayé la poussière. Je ne quitte pas la planète tant qu'on n'y est pas!