Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

dimanche 30 novembre 2014

Jour 8

LE RÊVE

Je dois vivre dans une réalité déjà parallèle, je constate que j’ai zappé un jour. Pourtant, j’étais sûre d’avoir publié chaque jour depuis une semaine. 

Aujourd’hui, c’est dimanche, je me propose de surfer sur le net à la recherche de quelque chose qui ressemble à la maison idéale. Je mettrai plus tard le résultat de mes recherches, mais pour l’instant, je fais un petit saut dans le futur, et je me visualise comme si j’y étais.


Nous voilà donc un dimanche gris de fin novembre. Je me lève, l’humeur un peu maussade; ras-le-bol du brouillard et de la grisaille. Je sors de ma petite maison pour aller prendre un café à la cuisine commune, peut-être qu’une tête sympa me remontera le moral. Effectivement, il y a là Arnaud qui vient de se faire un toast, ça sent bon le pain grillé. Je m’approche de la machine à café et je lui en propose un. Nous nous attablons.
— Ça va?
— Ça va bien, sauf que je n’en peux plus de ce brouillard, je rêve de ciel bleu, réponds-je.
— Ben pourquoi tu vas quelque part où il fait beau?
— Bonne idée, mais mon humeur est un peu à l’hibernation, il me manque le déclic pour boucler mes valises. Et puis j’ai pas envie de partir seule.
— Je pars ce soir pour le Portugal, tu viens avec moi?

Je reste avec ma tasse entre les deux mains, je le regarde fixement pendant que mon mental s’agite.

— Euh, ouais, pourquoi pas? Tu vas où au Portugal, tu vas faire quoi?
— Je vais dans le sud, à Sines. Il y fait divin, en ce moment. Je vais rejoindre la communauté dont Gérad a parlé l’autre jour, ils ont besoin de gens pour la plantation d’olives. Je vais y rester quelques semaines, peut-être même jusqu’au printemps.
— C’est tentant. Tu y vas comment?
— En voiture. Il y a la jeep à ramener à Perpignan, et après, je verrai. Je prends le temps de faire le voyage, je déciderai des étapes en cours de route.
Il a soudain de la lumière dans ses yeux bleus qui pétillent et il ajoute avec un grand sourire et en mordant dans sa tartine:
— Je serais super content d’avoir de la compagnie, 
— Vendu. Je finis mon café et je vais faire ma valise. Je t’accompagne. 

Guillerette, je passe le reste de la journée à rassembler mes affaires personnelles, tout tient dans une valise. J’emporte des habits légers, un seul pull, un imper, des affaires de toilettes pour le voyage, un appareil photo et de quoi écrire. Je rassemble les habits d'hiver pour les mettre dans l'armoire collective. Ceux qui débarqueront ces prochains temps pourront aller se servir. 

Je vérifie que la maison que je quitte soit impeccable pour le suivant, que tous les objets domestiques soient en état de marche. Je signale une ou deux choses qui vont incessamment demander une réparation ou un remplacement, en spécifiant que c’est encore tôt. Le village était au courant du départ d’Arnaud, une petite fête était prévue. L’information que je pars avec lui a fait le tour du village dès après le petit déj. et plusieurs sont déjà venus me dire au revoir alors que je rangeais ma maison. C’est à huit que nous avons fini de faire le ménage, ce fut vite fait et drôlement bien fait, surtout par Sylvain qui est tombé amoureux de l’endroit à son arrivée, et qui va emménager dès que j’aurai tourné les talons. Je suis contente de lui laisser l’endroit, il l’aime autant que moi, la maison va être en de bonnes mains.

Les adieux avec les autres, c’est en fin d’après-midi, dans la grande salle commune. Chacun a apporté quelque chose de sympa à grignoter, on a fait du thé, du chocolat chaud. Marie me saute au cou et me dit qu’elle a une bonne nouvelle pour moi; à Sines, je vais retrouver Ana. Je hurle de joie. 
— Mais, quoi, comment? Tu as des nouvelles?
Ana et son homme sont en balade en Angleterre et en Irlande depuis plusieurs mois. Il était prévu qu'ils aillent ensuite en Scandinavie. Je n’avais plus de nouvelles depuis des semaines car ils avaient décidé de vivre en pleine nature, sans communication avec le reste du monde. 
— J’ai reçu un message de Z. hier, ils en ont marre du froid, ils prennent l’avion et seront à Sines demain, ils ont eux aussi entendu l’appel pour les plantations d’olives. Marrant, la coïncidence, non? 
— Génial, oh, comme je suis contente! Arnaud…
Il est un peu plus loin, il se retourne.
— Ana et Z. seront à Sines demain, on leur dit de prendre une maison pour quatre?
— Ça marche!

L’estomac et le coeur pleins de bonne nourriture, nous terminons les salamecs, bisoux et hugs, et j’écrase une larme, évidemment. Arnaud m’attrape la main, il est temps de partir. C’est dans les cris de joie et un vacarme de percussions improvisées que la jeep démarre. Nous allons rouler quelques heures, et dormir …on verra bien où.

Cette journée grise est soudainement radieuse. 

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Jour 7

LE RÊVE

Dans la vraie réalité du jour, je suis une fois de plus confrontée au problème tragique des SDF. L’ami d’un ami se retrouve à la rue après vingt-sept ans de vie commune, viré par sa femme qui est tombée amoureuse d’un autre. Une histoire d’une banalité confondante qui me fait méditer trois secondes supplémentaires sur les relations humaines en général et la vie de couple en particulier; mais ce n’est pas mon propos ici. 

Il était homme au foyer, c’est elle qui faisait bouillir la marmite. C’est souvent le contraire, ç’aurait pu être monsieur qui vire sa femme, d’autres fois, c’est un cadre qui se retrouve au chômage et qui épuise ses droits sociaux ou un quinquagénaire remplacé par un jeune qui coûte moins cher. Sans le sou pour ceux-là, il ne reste plus que la rue. On les connaît, ces témoignages, tous différents et à la fois tous pareils, et moi, à chaque fois, je saigne. 

Les injustices de toutes sortes me révoltent, mais pour une raison que j’ignore, les sans domicile sont ceux qui me révoltent le plus. Pas eux, bien sûr, non… Le fait qu’un être humain n’ait pas de quoi manger ni s’abriter m’est particulièrement intolérable. J’aimerais faire quelque chose pour que ça cesse. 

Je me demande si ça ne pourrait pas faire partie du rêve. Un refuge pour ceux qui n’ont plus rien, qui ne sont plus soutenu par un système qui part tous les jours un peu plus en c…quenouille. Créer une association pour abriter les sans-abris qui, en échange, travailleraient pour le domaine. Restaurer le château qu’on aura trouvé, aménager le terrain, créer un bassin pour les canards, cultiver les légumes qui vont nous nourrir…ce n’est pas le travail qui manque dans un lieu de vie. 

Je sais que d’aucun ont essayé et se sont heurtés, dans certain pays, à des problèmes d’autorisation de travail qu’on considère alors «au noir» quand c’est sous cette forme d’échanges de service. Le système largue les gens au bout d’un moment et refuse des solutions novatrices. Il va falloir qu’on le renverse un jour, ce système qui freine tout. Une remise à zéro pour redémarrer avec bon sens. 

En attendant, ne pas lâcher l’idée. Le rêve est et sera rêvé tous les jours, c’est dit.

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vendredi 28 novembre 2014

Jour 6

LE RÊVE

Quelques photos de constructions dont j'aime l'esthétique. On est loin de mon écovillage idéal, il s'agit ici de la station suisse de Verbier où la densité des chalets est bien trop grande, et puis l'ambiance générale y est un peu trop snob pour moi. Mais par endroits, l'agencement des chalets, des petites rues, des arbres produit une ambiance agréable.









Des belles matières comme ces pierres de taille

Du beau bois






Grandes baies vitrées









Sans oublier le petit peuple,
les esprits dans la pierre,


et nos amis les animaux



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jeudi 27 novembre 2014

Jour 5

LE RÈVE

Le manque d’argent étant un obstacle que je décide d’ignorer, je passe virtuellement à l’acte comme si j’avais des ressources illimitées. Par quoi commencer?

Par trouver l’endroit. Je pars à la recherche de Moulinsart. Une maison de maître, un hameau désaffecté, un terrain… Je cherche pendant des heures sur internet, dans les Cévennes, les Pyrénées, puis plus au sud, en Espagne. Et pourrquoi pas le Portugal?

Nous sommes au mois de novembre, il fait froid et gris, ces visites virtuelles mettent beaucoup de lumière dans ma journée. Inutile de dire que si je trouve quelques bâtisses qui feraient bien l’affaire, je ne peux que rêver, en l’état actuel des choses, vu mon abondance de manque de finances. 

Mais comme la roue de l’univers est en route, une sœur qui partage le même désarroi de vivre du moment met du bois sur le feu de mon désir en me proposant une idée qui pourrait bien être de génie. Laissons-la germer, elle pourrait, à terme, résoudre le problème monétaire. Elle va mettre à contribution un troisième larron qui, s’il est aimanté par l’idée, pourrait confirmer qu’il fait bien partie de l’écofamille. De toute façon, je n'ai aucun doute, le moment venu, les solutions arrivent. À suivre…

Pour l’instant, je fixe un peu mieux les paramètres de l’endroit, « un endroit chaud » étant insuffisant. En plus d’être bucolique, verdoyant, proche de la mer, avec une source d’eau (chaude, de préférence) dans l’écovillage, il faut que ce soit dans un pays où l’administration est en phase avec nous. Un maire de ville ou village sympa et coopératif, des édiles de canton ou département qui favorisent ce genre d’initiatives, afin que toute démarche officielle soit aisée. La synergie entre le projet, l’écofamille et le pays où il s’enracine doit être complète. Autrement dit, le projet doit comporter un avantage à être accueilli dans un endroit, un plus social genre des créations d'emploi pour restaurer la/les maisons, une ouverture à des handicapés, un accueil pour les enfants en créant une crèche ou des ateliers de créativité... Idée à mûrir.

Mon rêve prend forme. La magie est en route, dès demain, je fais « comme si ». Je mettrai des photos pour que l’univers ait une meilleure idée de ce qu’il faut m’apporter.


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mercredi 26 novembre 2014

Jour 4

LE RÈVE

J’aime le neuf, j’aime la technologie moderne. Pas question de vivre dans une pseudo-caverne ni de cuisiner sur un feu de bois sous prétexte de revenir aux racines. La vie moderne nous offre des possiblités infinies, je suis pour en profiter. J’ai envie que l’écovillage soit beau, fonctionnel, équipé. En développement durable, évidemment, mais pas question de se priver des bienfaits du monde moderne. Il y a sur ce site quelques délires qui me font bien envie: http://fr.thevenusproject.com/fr/

Je visualise l’écovillage dans un endroit plutôt chaud, mais pas torride. La mer pas loin, une rivière et un petit lac dans l’écovillage, une forêt voisine, pourquoi pas la montagne proche, aussi. 

Je verrais bien une sorte de village schtroumpf où chacun pourrait trouver son gîte à son goût. Par exemple, moi, je souhaite une petite maison genre case avec une chambre, une salle de bains super confortable, une cuisinette pour des invitations intimes ou les repas que j’ai envie de prendre seule. Une petite terrasse qui donne sur celle des voisins, de laquelle on puisse se saluer joyeusement et la rivière qui chante juste à côté.

Au centre du village, une cuisine commune où on peut partager les repas en commun, cuisiner pour soi et/ou pour les autres. Pourquoi pas une belle cheminée au centre? 

Çà et là, des ateliers de créativité. Et puis les jardins où on cultive la nourriture pour tous. Chacun s’en préoccupe quotidiennement, de façon spontanée, la bonne volonté étant ce qui harmonise et régule les activités.


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mardi 25 novembre 2014

Jour 3

LE RÊVE

La prochaine fois que je déménage, c’est pour vivre avec les pionniers de mon rêve. Je pense en connaître déjà quelques-uns, je sais que d’autres vont me surprendre à se révéler être membres de la famille. Et puis il y a ceux que je n'ai pas encore rencontrés. Ce que je sais avec certitude, c’est que j’avancerai dans ce projet avec des gens qui en auront fini avec les pièges de l’ego. Des maîtres, littéralement, c’est-à-dire des gens qui maîtrisent leurs instincts. 

Non, non, pas des Bisounours-marshamallows, tout rose-bonbon, paix, amour et namasté, mais des gens honnêtes avec eux-mêmes, désireux de s’adapter, se remettre en question, communiquer authentiquement, des gens désireux tout court. Des gens humbles. 

J’écris ici la charte de mon rêve de communauté, mais le moment venu, il n’y aura pas besoin de règlement ni de comités de gestion, ce sera l’évidence du œeur qui règlera tout. On fera des séances d’admnistraiton seulement si ça nous amuse.


CHARTE

Article premier et unique:
Je m’engage à agir toujours de bonne volonté.


Ça devrait suffire. 

Je publie ici deux textes que je trouve inspirants en cas de besoin d’une piqûre de rappel.


L’HUMILITÉ

«Demandez et l’on vous répondra», a-t-il été écrit. Pour demander, admettez qu’il faut pourtant frapper à la bonne porte, celle qui a pour nom confiance. On ne frappe pas à la porte de mon Père «pour voir si cela marche». On y frappe parce que l’on sait au fond de son cœur que l’on y est déjà accueilli et que l’on possède quelque part la clé de la Maison.

Pour demande, vous l’avez compris, il faut bien sûr que ce bloc de granit qu’on appelle le mental ait découvert le sens de l’humilité. Beaucoup d’entre vous ont encore au fond d’eux-mêmes une vision fausse de cette notion.

L’humilité, qui est un des joyaux de mon Frère le Christ, vous a été dépeinte de telle façon par les Eglises qu’elle en est devenue, pour la majorité, la vertu des faibles, de ceux qui craignent d’élever la tête et acceptent tous les coups. Rien n’est plus faux. Vous devez savoir que ce sont les considérations trop humaines de certains pères de l’Eglise qui ont ancré les bases de cette optique au cœur de votre civilisation. Leur appétit de pouvoir, parfois inconscient, y trouvait leur compte. Il ne s’agit pas de leur jeter la pierre, mais d’admettre que l’immense majorité d’entre eux n’était que de simples hommes, certes gorgés d’érudition, cependant encore recouverts d’écailles.

En empruntant mon corps, mon frère le Christ connaissait ces risques, il savait trop bien que le Soleil qu’il dévoilait au bout de ses pas se plaçait haut dans le ciel. Il savait qu’il œuvrait dans le monde des Poissons, eux aussi recouverts d’écailles, en symbole comme dans les faits. Il n’y a donc pas à être déçu qu’une notion fondamentale, en l’occurrence celle de l’humilité, ait été si polluée par le mental des hommes. Il faut seulement se hâter de la restituer en vérité à la face de ceux qui veulent entendre car le Poisson qui a offert sa substance se fluidifie maintenant. Il devient Boisson dans la coupe du Verseau d’Eau […]

Ainsi, que le monde sache enfin que l’humilité est la lumière des cœurs forts, car il est véritablement fort celui qui ne craint pas le silence et le travail souterrain, celui qui ne redoute pas le coup que l’on veut lui porter et ne nourrit pas de rancœur envers l’être dont la dureté prouve seulement qu’il n’a pas compris et que c’est lui qui souffre vraiment.

L’humilité authentique est de nature à faire se redresser l’échine. Voyez-la comme un sceptre, un pur faisceau de lumière fleurissant dans les yeux de ceux qui ont accepté de recevoir et peuvent réellement commencer à donner. Elle signifie simplicité. Le cœur humble tisse de cette simplicité un vêtement radiant, tout de noblesse, faisant qu’il ne peut craindre davantage de s’adresser aux princes qu’aux hommes du peuple. Il perçoit avant tout l’Etre en chacun et c’est cela qui suffit à lui offrir sa dignité. L’humilité, mes amis, n’est pas de se laisser flageller sans rien dire, ni de se faire dépouiller sans réagir, tout cela peut dans certains cas, être de la faiblesse revêtant les atours de la sagesse.

L’humilité ne signifie pas se sentir «sous» l’autre, mais voir en l’autre un être à aimer, en égal, malgré tout, un être se présentant aussi comme une partie de nous-mêmes et qui peut-être se cherche d’une façon différente de la nôtre. 

Chaque homme part à sa propre rechercher à travers chaque homme. La vie lui renvoie mille facettes de lui-même qu’il n’a ni à redouter, ni à admirer orgueilleusement mais qui doivent juste le remettre à sa légitime place: un simple petit point suspendu dans la Lumière et qui fait corps avec elle.

Extrait de Par l’Esprit du Soleil
Anne et Daniel Meurois-Givaudan





Recommandations de Compassion et d’Amour de l’Ordre d’Avallon (archives druidiques)

1. Notre façon de vivre est notre seule prédication.

2. Celui qui est plein d’amour se garde de tuer et de provoquer la souffrance.

3. Nous n’avons ni maison ni pays ni langue, ni croyance, ni bannière aucune à défendre pas même l’existence de notre ordre ni sa renommée.

4. Chaque chose à nous confiée appartient à celui qui en a plus besoin que nous ; qu’il demande, qu’il prenne ; que ce soit à lui sans demander s’il préfère.

5. Nous ne sommes pas habilités à élever ni à enseigner ceux qui n’éprouvent pas le désir de savoir.

6. Nous n’avons aucun droit sauf sur la compassion et l’amour.

7. Nous n’avons aucun but sauf celui de semer, sur la parcelle de territoire sur laquelle nous nous trouvons, la compassion et l’amour.

8. Devenir de plus en plus compatissants et aimants voilà notre salaire.

9. Si l’un de nous tient à porter un insigne, que cet insigne parle à son cœur de compassion et d’amour.

10. La compassion ne légifère pas, l’amour ne juge pas.

11. Nous n’avouons pas le mot «ennemi».

12. Quand au plus profond de moi-même, il y a conflit entre mon cerveau et mon cœur, que mon cœur triomphe !

13. Si ta parole fait souffrir, tais-toi !

14. Si ta parole fait plaisir, parle !

15. Si ton écrit fait souffrir, arrête !

16. S’il s’élève de l’inimitié au cœur d’un autre du fait de te fréquenter, fuis !

17. Si tu tiens à vivre d’aumône que ce soit celle qui fait fleurir vraie pitié et amour au cœur de celui qui te fait cette aumône.

lundi 24 novembre 2014

Jour 2

LE RÊVE

Mon rêve est grand. Moulinsart n’est pas seulement un écovillage avec une écofamille, c’est un rêve d’écoplanète et d’écosociété. C’est vrai, pourquoi se limiter? Rêver, c’est gratuit, c’est infini; en rêve, tout est permis. 

Je commence à partir de là où j’en suis. Les racines enfoncées dans le concret du présent. À partir de là, délire illimité. 

Pour situer le présent, un flashback rapide. Ma vie jusqu’ici a été du genre intense. Je me suis donc habituée à être secouée par le flot tempêtueux du torrent que fut mon parcours jusqu’à des récents rapides qui m’ont fait boire une bonne grosse tasse. Depuis, c’est un fleuve tranquille. J’ai mis des mois à naviguer dans la brume, pas sûre de ne pas avoir à affronter encore d’autres rapides au détour d’un prochain méandre, mais le brouillard se lève et je peux voir la rivière s’écouler tout droit. Je me détends enfin et une confiance nouvelle m'envahit. En revanche, autour, sur les rives, ça chahute. 

Cette métaphore pour dire que si j’atteinds une maîtrise et une paix intérieures certaines, autour de moi, je vois les gens et les choses être bien bousculés. J’en suis parfois éclaboussée, mais rien ne vient vraiment troubler cette paix enfin solidifiée. Je prends note et je prends confiance un peu plus tous les jours que «tout est bien dans toute la création». Bref, je suis en eaux calmes. 

Le minimum vital est assuré, mais j’ignore pour combien de temps. Au début, j’angoissais et je cherchais d’autres solutions de survie matérielle, en vain jusqu’ici. Je cherche toujours, mais je n’angoisse plus, mon chemin de vie m’a enseigné qu’une solution se présente toujours dès qu’un problème survient. Et comme, pour l’instant, il n’y a pas de problèmes, j’ai lâché l’angoisse. 

Pleine de gratitude pour ceux grâce à qui cette sécurité est possible, j’ai choisi de mettre de la créativité dans ma recherche. Convaincue par la parabole des talents  — un des rares morceaux de la Bible que je trouve intérssant — et après avoir compris que la recherche d’un job «normal» était désormais une perte d’énergie, vu que mon métier n’existe plus et que ma date de naissance est rhédibitoire sur un CV, je me suis mise en quête d’un talent à exploiter. Si j’avais un seul talent, le choix serait simple. 

J’ai finalement décidé d’écrire. C’est un exercice que je pratique depuis toujours, mais là, j’ai décidé de tout canaliser par l’écriture. Ça a donné un premier roman que j’ai fabriqué de A à Z. Puis un essai, actuellement chez les éditeurs, deux blogs en ligne, des échanges sur Facebook et des forums, des centaines de pages de journal personnel, des phrases, des pensées, des idées, des plans… et cette rubrique de blog Le rêve.

Une idée, une utopie, un rêve, c’est bien, mais c’est encore mieux quand ça devient réalité. Des âges que j’aspire à cette vie de rêve et ça m’énerve que rien ne bouge. Une fois de plus frustrée par ce sentiment récurrent d’impuissance, je décide de secouer le cocotier et je mets en action. N’importe quoi, mais je mets en action, bon sang! Par l’écriture, avec une discipline quotidienne. Je ne ferai rien d’autre dans la journée, désormais, avant d’avoir publié un article sur le blog. Décision incontournable. Ça finira par donner quelque chose, c'est obligé!

Le rêve, au présent, il est lumineux, joyeux, mais flou et désincarné. Il va prendre corps, jour après jour, avec des mots, des phrases, des descriptions, des sentiments et des émotions accrochés entre le lignes. C’est ça l’idée. Ecrire pour attirer le rêve dans le présent. Mettre le rêve au programme de la journée pour l'attirer et qu’il s’incarne. Je vais tricoter mon rêve, une maille de concret, une maille d’utopie. Je vais embarquer le rêve dans ma réalité, faire «comme si»…

Je sais déjà que la réalité dépassera un jour la fiction parce que c’est comme ça que ça marche.



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dimanche 23 novembre 2014

Jour 1

LE RÊVE

Je crois que je suis née avec ce rêve, mais il m’est chevillé au corps depuis …un rêve que j’ai fait, une nuit, ça devait être en 2000. 

Je suis accompagnée de mon âme-soeur (sic) et nous arrivons en vue d’une magnifique maison de maître qui ressemble au château de Moulinsart. Devant, une grande pelouse verte, et partout, du monde. L’accueil est chaleureux. 

Ici, chacun vaque à ses occupations selon ses désirs et son plaisir. Là, certains jardinent, ailleurs on cuisine, à d’autres endroits, on cause, tout simplement. D’aucuns font des travaux d’entretien sur la maison, tandis qu’à côté, on peint, on sculpte… 

L’endroit est plein de monde partout, mais aucune impression de cohue, aucune tension, l’ambiance générale est bienveillante. Un Club Med d’une fréquence élevée. La bonne humeur règne, ainsi que la considération, la bonne volonté. 

À notre arrivée, nous nous séparons, mon âme-soeur et moi, chacun attiré par sa place particulière dans cette maison. Je trouve la mienne le long d’un couloir où je croise toujours plein de monde qui me sourit avec chaleur. Je passe à côté d’une petite chambre où se trouvent trois lits, dont deux sont superposés. Deux personnes sont là, qui discutent. J’aperçois ce troisième lit vide et je déclare: «voilà ma place» et j’installe mes affaires avec l’approbation des deux autres, de la pièce, du lit, comme si rendez-vous avait été pris de longue date.

Cette maison, qui n’appartient à personne, fait partie d’un réseau de maisons du même genre. Elle est entretenue par ses occupants. Certains restent longtemps, mais dans l’ensemble, tous les gens présents ne font que passer. Chaque jour, des gens arrivent, ils sont congratulés, on s’intéresse à eux, on est avide d’entendre leurs expériences, on veut savoir qui ils sont. Chaque jour, des gens repartent, on les salue avec joie, on leur souhaite le meilleur. J’ai l’impression d’être sur un circuit de compagnonnage, et tous ces gens sont cela: des compagnons.

Mon rêve est très court, et quand je me réveille, j’ai une sensation étrange que je mets longtemps à discerner. Qu’est-ce qui m’a tellement émerveillée dans ce rêve, au point qu’il me colle à la peau? Je finis par trouver au bout de trois jours à y repenser avec récurrence: ce monde est exempt de peurs.

J’observe ce sentiment en moi, il est nouveau. Non seulement, il n’y a aucune peur pour sa vie physique, tout le monde est si bienveillant, mais il n’existe aucune peur émotionnelle, et ça, c’est incroyable, comme ressenti! Personne pour juger l’autre, personne pour critiquer. Pas de trahison, pas de mensonge, pas d’hypocrisie, seulement du coeur, de la bonne volonté. 

Après avoir ressenti cette paix-là, incommensurable, j’ai observé mon état d’âme au cours d’une journée «normale». Le nombre de fois que le plexus se serre pour des petites peurs que nous avons tous fini par intégrer et gommer! La peur du regard de l’autre sur mon choix vestimentaire du jour, la peur d’être en retard, la peur du feu qui passe au rouge, la peur de me faire piquer sa place dans la file d’attente,…

Rien de tout cela, dans mon «Moulinsart». 

Alors voilà, je vais commencer par cela: aimanter une famille vibratoire qui ait la même envie que moi de vivre sans peurs, dans l'amour et la bonne volonté.


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samedi 22 novembre 2014

Jour 0

LE RÊVE

Un moment que je rêve d’une vie idéale, en commun avec ma famille vibratoire. Une écofamille dans un écovillage. Un rêve de longue date, toujours un peu flou, terriblement dépendant des autres. Un rêve toujours remis à plus tard.

En l’état, mon rêve est en jachère. Flou, changeant, vague et diffus, c’est ma «petite maison du bonheur». Celle sur l’entrée de laquelle il est écrit: «Ah, si seulement j’avais cela!», un fol espoir qui est là pour être tout sauf réalisé car alors, où serait mon rêve?

— Tu en ferais un autre, encore plus merveilleux, souffle la Voix. La grande, celle de ma sagesse intérieure, celle qui a toujours raison.

Or, depuis quelques temps, une étincelle en moi grandit, un désir qui aspire à la concrétisation. Le rêve qui veut devenir réalité. Un moment que je l’attendais, cette étincelle, cette flamme initiale!

Me trouvant plutôt dans une période solitaire avec des moyens financiers abondants en manque, je me suis une fois de plus heurtée à mon obstacle préféré: l’impuissance.

— Pas de fric, pas de famille vibratoire dispo à l’horizon, le rêve est impossible, dit la voix de la raison-boulet.

Mais l’étincelle n’est pas dupe. Elle ne se laisse pas avoir par ce fallacieux prétexte, l’étincelle voit au-delà de mes petites manœuvres de sabotage. L’étincelle a soif de réalisation.

— OK, lui réponds-je, tu veux de l’action? Je vais t’en donner.

Je décide de commencer par le commencement: la décision. Celle incontournable de mettre quelque chose — n’importe quoi — en action pour réaliser mon rêve, parce qu’il ne va pas se réaliser tout seul. Il lui faut un moteur et ce moteur ne peut être personne que moi.

Aujourd’hui, je mets la clef dans le contact et je démarre. Et pour ne pas caler, je prends la décision de mettre un peu de gaz tous les jours.

Le jour zéro, c’est le jour où je décide que ce rêve-là devient réalité et pour ce faire, je vais commencer par le plan. Le dessiner avec précision, fignoler le décor, choisir les détails, bref, je vais prendre le temps, tous les jours, de faire un plan précis de mon rêve.

Le jour zéro, c’est aujourd’hui.