Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

samedi 30 juillet 2011

Grattavache - 3

SAMEDI

Réveillée tôt, —6h15—, je vais ouvrir le poulailler et retourne sous la couette avec un bon café. Plus tard, je vais faire la tournée du matin, et j'ai un choc ! Retour de Poulette ! Elle est installée sur un lit de paille, cool, relax.

Tant mieux ! Je préfère ! J'ai une pensée de compassion pour la nuit qu'elle a passée dehors, mais tout est bien qui finit bien.

Tourabi me tourne autour, je comprends qu'elle veut que je donne des croquettes à ses petits. OK, message reçu. Quand je pose la gamelle, c'est elle qui se précipite pour les manger. Ah bravo ! Mais elle me répond télépathiquement qu'elle montre l'exemple à ses petits. Bon, d'accord.

Dans la matinée, je trouve Poulette dans la grange. En fait, c'est une soupente remplie de foin pour les chevaux où les poules font leurs oeufs et où la famille chat Delagrange habite temporairement, jusqu'à la majorité des enfants. Comment est-elle montée là-haut ? Cette poule boiteuse a des dons de teletransportation, c'est pas possible autrement !

Dans l'après-midi, comme il fait beau, je nettoie la terrasse et demande instamment à la famille Poulaille de ne plus s'y promener, et d'aller déjecter ailleurs. Ça marche moyennement, mais comme je le demande à haute voix plusieurs fois, elles s'en vont à chaque fois, apeurée par le niveau sonore, et non pas accédant à ma demande…

Tournée du soir : je récupère Poulette. Manifestement, elle n'a pas réussi à descendre seule, elle a passé l'après-midi là-haut, — elles ont l'habitude, après avoir pondu, de hurler un bon coup tout en volant de la soupente sur la terrasse. Je lui colle une couche d'argile sur sa patte, et la met dans le poulailler.

Quand je donne à manger aux Delagrange, Willy se rue dessus. Il a son gros ventre, est-il toujours bourré de vers? Ou est-ce le retard de nutrition? Normalement, avec l'injection vermifuge du vétérinaire, il aurait dû les évacuer déjà. Comme il se laisse approcher, je lui remets de la pommade dans les yeux. Il proteste un peu, mais fonce à nouveau sur la gamelle dès que je le lâche. Il a nettement plus de force pour se débattre.

Je récolte 4 oeufs, remercie la famille Poulaille et souhaite une bonne nuit à tout le monde.

Dans la soirée, dans ma chambre, j'ai droit à une courte visite de Tigrou. Ce chat ne m'encadre pas depuis le début. Je dors dans le lit qu'il occupait, il ne semble pas lui venir à l'idée qu'on puisse partager... Il boude, je crois. Ma tête ne lui revient pas. Il vit ailleurs la journée, il ne dort plus dans cette chambre, et je ne suis pas sûre que ce soit bien lui qui mange la viande que je lui met dans sa gamelle. Ça me fait rire... Dommage, j'ai plein d'affection pour ce magnifique chat léonin.

Ce matin, j'ai surpris un membre de la famille Sauvage qui s'est tiré en quatrième vitesse du salon quand je suis descendue. Ce soir, je pense à fermer la porte. Il peut bien venir dans la cuisine, mais le salon, hé, ho… chat "sauvage" on a dit. Pas pantouflard. — Pis  quoi, encore, la télé, peut-être ?

La nuit descend sur ce petit coin de paradis animalier.

vendredi 29 juillet 2011

Grattavache - 2

JEUDI MATIN

Famille Delagrange :
Des prénoms sont venus spontanément. Pour la petite chatte : Lady, et Willy pour le mâle. Alors que je donne à manger aux chats adultes sur la table, Willy vient miauler au bord de la terrasse. "J'ai faim". Ouééé. Il va mieux. Je lui donne pâtée et médicaments, et Lady s'approche, alléchée par l'odeur. Elle ne se laisse pas attraper, mais je vois que ses yeux vont mieux, bien qu'ils coulent encore. Depuis le début, je leur répète que s'ils veulent des soins, ils doivent se laisser attraper. Plus tard, je vois que Lady mange aussi la pâtée médicamentée, mais Willy, affamé, va plus vite et mange sa part. Mais j'ai approché et elle s'est réfugiée sous des poutres. Je lui prépare une pâtée à son attention que je lui glisse sous la poutre. Willy se laisse caresser et je lui demande s'il veut vivre. Il entend la question, ne se l'était pas posée, et la réponse est plutôt positive. Je sens que de l'avoir posée lui insuffle un meilleur désir de vivre.

Réserves de croquettes et de granules dans l'eau, et hop, la famille Delagrange est parée pour la journée. 

Famille Poulaille :
Oups, je me rends compte que j'ai totalement oublié les poules voisines hier soir, et je vois que la porte est fermée ce matin. Bon. Ce soir, j'y penserai !

Hier, Poulette est vite retournée s'installer dans le poulailler. Dans l'après-midi, je lui ai mis l'argile, elle a trouvé cela surprenant, rigolo et soulageant. Ce matin, je la sors, le coq lui saute dessus, et elle rentre assez vite à nouveau dans le poulailler. Je la mets dans son panier et j'ai une petite conversation avec elle. Je demande si "cette poule veut vivre". Je ne sais pas pourquoi je ne lui demande pas directement, je demande à la Vie, je crois. Réponse : oui. OK, alors je sens de faire un soin vibratoire. J'appelle St-Germain, St François d'Assise, la déva des poules et je créé un vortex sur son panier. Je demande juste la dose pour l'aider et c'est un joli filet mauve-violet qui apparaît. J'ancre le vortex et l'intention, je dis à Poulette qu'elle doit manger et boire, et bouger un peu. 

Un moment plus tard, je jette un oeil, je la vois manger. Ah bon! Je craignais qu'elle ne se laisse dépérir. Et plus tard encore, je la vois nettement plus en forme, redressée, le cou droit. L'impression d'une nouvelle force en elle. A la tournée du soir, Poulette semble se maintenir, je lui remets de l'argile et elle rentre dans le poulailler. Je vérifier les poules de la voisine, la porte est fermée. Parfait, tout est en ordre.

Willy se rue sur la nourriture, je peux ainsi vérifier qu'il mange toute la dose de médicaments avec sa pâtée. Idem pour Lady un peu plus tard. C'est bien, c'est encore une journée de gagnée à pouvoir leur prodiguer des soins.

Pim et Pam Dumanoir sont encore très patauds pour jouer, néanmoins, je les stimule un moment. Tourabi me regarde de travers, elle ne sait pas si elle est énervée ou contente de ma présence. Quand je la gratifie d'un gros câlin, elle décide qu'elle est contente. Je discute avec elle et lui demande de me dire clairement à quel moment il faudra compléter la nourriture de ses petits. Elle me dit "qu'elle s'occupe très bien d'eux". Bon !
Ce sera tout pour aujourd'hui.

VENDREDI

Les chatons Delagrange sont bien plus vaillants et il me vient "qu'ils sont sortis d'affaire". Leur mère leur pique les croquettes Junior sans vergogne, tant pis, il y en a assez, je remplis les gamelles tout au long de la journée. Il a plu hier, et ce matin, un rayon de soleil vient faire rayonner les flaques d'eau. Ce matin, pas de pommade dans les yeux. Ils sont encore un peu vitreux, mais Willy tremble tellement quand je le traite que je décide de lui ficher la paix. Quant à Lady, impossible de l'attraper. J'arrive cependant à lui glisser une gamelle particulière avec dose de vitamines que je peux vérifier qu'elle mange bien.

Je sors Poulette qui semble de plus en plus inerte. Je la stimule un peu, la pose dans l'herbe fraîche. Elle se tient sur une patte et garde l'autre repliée. Elle est figée sur place, je suis inquiète, je me demande si elle souffre… Soudain, elle pose un gros caca et s'en va en boitillant. Elle suit les autres poules. Jusqu'ici, dès qu'elle était dehors, elle n'avait qu'un but : retourner au poulailler. Le coq la saute un petit coup, je lui fais abréger, l'engueule un peu, vilain macho, tu vois pas qu'elle est mal en point ? En même temps, on dirait que c'est une marque de considération, alors bon. Que sais-je au juste du comportement de la volaille ? En tous cas, elle bouge, et il me semble que c'est bon signe. Elle se met même à picorer l'herbe saturée de rosée.

Dans l'après-midi, Poulette est retournée au poulailler. J'ai laissé la porte de côté ouverte pour qu'elle ait de la lumière, il me semble que c'est plus guérisseur. 

Fin de journée, trois oeufs dans le fond de la grange. Merci la famille Poulaille ! Une nouvelle pâtée individuelle pour Willy, mais pas moyen d'atteindre Lady. Willy n'a pas peur du tout, il mange pendant que je le regarde. Ce qui fait fuir sa mère qui se rue sur sa portion de nourriture. Elle doit avoir faim et elle aussi, pourtant, je remplis régulièrement les croquettes pour les chats sauvages. Qui ne vont plus l'être si je continue à les nourrir ainsi ! Il faut dire qu'ils sont nombreux et que la nature alentour ne doit pas regorger de petits animaux en suffisance pour eux tous…  Willy et Lady vont nettement mieux, il s'agit pour eux de rattraper leur retard, désormais. 

Devant la table de la terrasse, il y a une chaise avec un placet en tissu. Quand tout est tranquille, les chatons du dehors se pelotonnent à plusieurs, et fuient à toute vitesse dès que j'arrive pour ouvrir la porte. C'est à mourir de rire !



Plus tard, je vais pour fermer le poulailler, surprise : Poulette manque à l'appel. Je fais le tour des alentours, rien ! Volaille volatilisée ! C'est à n'y rien comprendre ! Je fais plusieurs fois le tour, et une fois encore en début de soirée : rien de rien. Je ne vais pas m'affoler, je crois qu'elle a choisi son destin, bien que je n'arrive pas du tout à me figurer ce qui a pu lui arriver. Nous avions convenu avec mon amie que si son heure arrivait, je n'irai pas payer un vétérinaire pour l'euthanasier, mais plutôt offrir au voisin de la déguster sur sa table familiale. Ici, bien sûr, impossible de la manger après lui avoir donné des soins. Ce n'est pas très attachant, une poule, mais tout de même…

Je m'endors tout de même perplexe quant à ce qui a pu lui arriver. 


jeudi 28 juillet 2011

Grattavache - 1

Des amis sont partis en vacances et je garde la maison, les poules et les chats. Il y a cinq poules blanches et un coq, l'une d'entre elle s'est blessé une patte et on tente un sauvetage pour lui éviter la casserole. — Si on devait en arriver là, c'est sûr qu'elle irait dans une casserole voisine, après quelques heures, l'idée de la manger m'est déjà insupportable.

Il y a une ribambelle de chat semi-sauvages : ils courent autour de la ferme, les mâles ont été castrés, on leur donne des croquettes sur une table de la terrasse prévue pour les animaux, mais c'est évidemment pas assez pour tout le monde. Comme c'est la saison, il y a des chatons.

Trois familles félines :

1. Famille Tadebois (ils sont nés sur le tas de bois), ils sont adorables, tout le monde va bien.

2. Famille Delagrange —devinez où ils sont nés?— et là, c'est une autre histoire. Un frère et une soeur, malades comme des chiens. Coryza, malnutrition. Leur mère est une très jeune chatte d'un an qui semble n'avoir déjà plus de lait. Visite chez le vétérinaire juste avant le départ de mon amie, injections d'antibiotiques, vaccin et cocktail de vitamines, on les encourage. Ce qui serait bien, ces prochains jours, c'est de pouvoir leur mettre de la pommade dans les yeux et médecine et vitamines dans la nourriture. Ces chats sont sauvages, il a fallu qu'ils soient vraiment mal en point pour qu'on les attrape pour aller chez le vétérinaire. Donc, je ferai mon possible en espérant qu'il ne soit impossible.

3. Famille Dumanoir. Un couple de chats domestiques, Tigrou, mâle castré, et Tourabi, femelle coureuse qui vient de donner naissance à trois chatons dont un mort-né. Ils sont dans une chambre de la maison et viennent de sortir du cartons par la porte coupée dans un des panneaux.

Ma mission, puisque je l'ai acceptée : Ouvrir et fermer le poulailler matin et soir —et aussi celui de la voisine si elle n'est pas là— nourrir les poules et traiter la patte blessée de Poulette. Nettoyer le poulailler quand il sera trop crade. Remplir les mangeoires des chats, vérifier que tout le monde ait à boire. Traiter les petits Delagrange et câliner les petits Dumanoir tous les jours pour les habituer à la présence humaine en vue d'adoption ultérieure. Nourrir Lord et Lady Dumanoir dans la cuisine, récolter les oeufs, les manger.

Vivent les vacances !
Après un dernier tour de coaching, mes amis embarquent dans leur voiture, me voilà aux commandes.Capable de communication avec les animaux, je vais pouvoir expérimenter pendant trois semaines...

MERCREDI APRÈS-MIDI

J'ai réussi à attraper le petit Delagrange pour le nourrir et lui mettre la pommade dans les yeux, mais sa soeur s'enfuit dès que j'approche. Je leur dit clairement à tous deux que s'ils veulent des soins, ils doivent se laisser attraper.

Je vais voir au fond de la grange : 7 oeufs offerts par la famille Poulaille. Merci !!

Plus tard, je sens exactement à quelle heure les poules rentrent. J'ai capté ce moment de la course du soleil… Je ne sais pas ce qui m'a alertée, une impression de bascule. Etait-ce pile le moment où le soleil passait derrière l'horizon ? Possible. Pas pu vérifier, c'était couvert. Je suis allée voir, effectivement, Monsieur Coq appelait ses cocottes. Comme c'était pas dans la minute qu'elles ont répondu à l'appel, j'ai remis à plus tard de fermer le poulailler. J'y ai repensé un peu tard et j'ai failli oublier Poulette (malade) dehors. J'y ai pensé alors qu'il ne faisait pas encore nuit. Ouf.

PS : Grattavache est le nom du village où se déroulent les événements