Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

mardi 19 février 2013

..et fin

Trois jours plus tard, me revoilà à la halle technique. On prend les mêmes et on recommence: ligne blanche à quinze mètre de l'entrée, le nonchalant va-et-vient des hommes en bleu, l'attente. Cette fois, même pas un tsunami ne me pousserait vers l'entrée avant les grands gestes avec les bras.

Je reste concentrée, vigilante à ne pas décrocher mon regard de la porte, là-bas, plus de quelques secondes. Au bout de plusieurs minutes, un homme en bleu, dans la pénombre, semble s'agiter. Oui, c'est cela, ce sont les grands gestes avec les bras, c'est pour moi.

Je démarre Titine, passe la première et avance. Pendant ce temps, l'homme en bleu doit compenser une vocation ratée d'agent de piste en me faisant les mêmes signes avec les mains que l'homme qui dirige les avions sur le tarmac. Je le regarde, lui pas. Il fixe mes roues tout en causant avec un copain à lui. Il lui explique des choses techniques dont il dit qu'il ne peut pas les lui expliquer, pendant que j'avance encore, lentement. Tout d'un coup, l'homme en bleu me fait «stop» avec les mains, et enfin, son regard croise le mien. Je souris.

Je sors de la voiture et lui tend les papiers. Il me dit «bonjour» en guise de virgule dans une phrase toujours destinée à son copain, et puis continue à faire comme si j'étais transparente.

Finalement, le copain s'en va, il a tout compris de ce qui ne pouvait pas être expliqué. L'homme en bleu commente le papier qu'il a dans la main:
—Alors c'est juste le réglage du phare.
—Oui, réponds-je à son dos bleu qui est déjà hors de portée de voix.

J'attends le verdict. Cette fois, j'ai prévu le coup. S'il me dit que ça va pas, je lui dirai qu'il faut qu'il le règle lui-même, ce rontudju de phare, puisque c'est lui l'expert et que personne ne sait faire. Que, hé, ho, je vais tout de même pas repasser une quatrième fois faut pas charrier non mais hé ho!

—Ça ira, mais.... Il est un peu haut.
J'hésite. Il a dit «ça ira», je n'ai pas envie de troubler une eau tranquille. J'exploserais bien, mais je sais que c'est très risqué.
—Ah ben, oui, mais alors on me dit qu'il est trop bas, et puis trop haut... dis-je mollement, un peu plaintivement.
—Je le prends comme ça, mais il faudra aller le faire régler au plus vite, parce qu'il est trop haut.

Alors là, je m'écrase. Je promets. Oh là, comme je promets que j'irai régler le phare, oui, oui, promis, au plus vite. Tu parles, et comment! Alors là, c'est sûr !

Je paye une troisième visite et m'en vais avec ma vieille copine Titine. Dans la soirée, quand j'allume les phares, j'éclate de rire: effectivement elle louche un peu. Je vois le reflet dans la carrosserie de la voiture que je suis et ça éblouit. Pas à droite.

Les hommes en bleu ont encore frappé!


Le pouvoir des hommes en bleu — suite


J'ai hésité.
J'ai songé à zapper la case retour au garage pour faire régler mon phare gauche. Mais comme j'avais un souci avec autre chose sur la voiture, j'y suis quand même allée. Je précise que mon garagiste ne porte pas de bleu, j'ai eu l'occasion de constater qu'ainsi, il semble conserver l'usage de son cerveau. En plus, il est charmant, serviable et pas cher. Eh ben oui, ça existe!

—Au contrôle, ils m'ont dit que mon phare gauche était «beaucoup trop bas».
Sur son visage, le même air que moi, il y a quelques jours, quand l'homme en bleu m'a fait cette affirmation: une expression un rien bovine… J'enchaîne :
—Vous l'avez touché, le phare gauche?
—Non.
—Un phare, ça peut tomber, comme ça?
—Non.
Alors j'explique en termes moins galants que j'ai dû tomber sur un être à l'état d'âme chagrine qui a eu besoin d'extérioser un niveau de frustration trop élevé par rapport à la maîtrise qu'il pouvait avoir sur sa personnalité.

De bonne grâce, lui et son employé vérifient, contrôlent, mesurent.
—Je vois pas vraiment. Je vous l'ai remonté un peu, mais je ne le remonte pas plus, sinon, après, ils vont dire qu'il est trop haut.

Et pour finir d'enchanter ma journée et me rendre ma bonne humeur, il a effectué ces petites réparations gracieusement, et c'est bien le cas de le dire.

dimanche 17 février 2013

Nos émotions comme enseignant


Nos sentiments sont un feedback pour mesurer si nous sommes sur les rails, si nous sommes sur la bonne voie si nous faisons fausse route.

Rappelez-vous que vos pensées sont à l'origine de tout. Quand vous avez une pensée soutenue, elle est immédiatement envoyée dans l'Univers. Cette pensée se fixe magnétiquement à une fréquence analogue, puis, en quelques secondes, elle vous renvoie cette même fréquence via vos sentiments. En d'autres termes, vos sentiments sont le retour de l'Univers qui reflète la fréquence à laquelle vous vous trouvez actuellement. Vos sentiments sont votre feedback de fréquence.

Lorsque vous vous sentez bien, c'est l'Univers qui vous dit: «Vous avez de bonnes pensées». Et quand vous vous sentez mal, vous recevez la communication en retour de l'Univers signifiant: «Vous avez de mauvaises pensées».

Dès lors, quand vous vous sentez mal, c'est l'Univers qui envoie un signal: «Alerte, enregistrement de fréquence négative, il est temps de changer de fréquence! Avertissement: compte à rebours avant manifestation négative! Attention, alerte!».

La prochaine fois que vous vous sentez mal ou vivez une émotion négative, écoutez le signal que vous recevez de l'Univers qui vous dit que vous êtes en train d'empêcher le positif de vous arriver, car vous émanez une fréquence négative. Changez immédiatement vos pensées pour quelque chose d'agréable, et quand les bons ressentis se présentent, vous saurez que c'est parce que vous avez changé de fréquence et l'univers l'a confirmé avec de meilleurs sentiments.

Angela Peregoff



FEELINGS AS OUR TEACHER

"Our feelings are a feedback mechanism to us about whether we're on track or not, whether we're on course or off course."

Remember your thoughts are the primary cause of everything. So when you think a sustained thought it is immediately sent out into the Universe. That thought magnetically attaches itself to the like frequency, and then within seconds sends the reading of that frequency back to you through your feelings. Put another way, your feelings are communication back to you from the Universe, telling you what frequency you are currently on. Your feelings are your frequency feedback mechanism!

When you are feeling good feelings, it is communication back from the Universe saying, "You are thinking good thoughts." Likewise, when you are feeling bad, you are receiving communication back from the Universe saying, "You are thinking bad thoughts."

So when you are feeling bad it is communication from the Universe, and in effect it is saying, "Warning! Change thinking now. Negative frequency recording. Change frequency. Counting down to manifestation. Warning!"

The next time you are feeling bad or feeling any negative emotion, listen to the signal you are receiving from the Universe. In that moment you are blocking your own good from coming to you because you are on a negative frequency. Change your thoughts and think about something good, and when the good feelings start to come you will know it was because You shifted yourself on to a new frequency, and the Universe has confirmed it with better feelings.

Angela Peregoff

mardi 12 février 2013

Le pouvoir des hommes en bleu


Contrôle technique de ma voiture, ce jour. En fait, un seconde contrôle, car Titine a raté son premier examen, il y a un mois. J'ai donc consulté le docteur-voiture, elle a été dûment opérée, et je viens montrer les cicactrices.

Je m'arrête dans la file prévue. À quinze mètres de l'entrée du hangar, j'attends qu'un préposé me fasse signe. Ils sont là, les hommes en bleu (de travail), très lents, très concentrés le nez dans les écrans, très occupés à poser un papier sur le bureau, puis l'amener dans le bureau d'à côté, l'ambiance est douce et feutrée, soporifique, comme dans toutes les administrations. Moi, j'attends en respirant amplement, car je sais, depuis le temps, que je dois juguler mon bon sens dans ces mondes-là. Je me récite des mantras, je me visualise dans mon lieu privilégié, près d'une cascade, avec des fleurs partout. Tout et n'importe quoi pour rester zen.

Soudain, une dame qui fait la queue derrière moi tape à ma vitre. Une très jolie jeune femme avec la coupe carrée et les mèches blondes typiques de toutes les femmes coiffées par Dessange, vêtue de l'uniforme traditionnel: habits de marques, chaussures élégantes qui révèlent sa classe sociale. Un accent slave de surcroît et propriétaire d'une Mercedes. Elle me dit d'avancer et d'entrer dans le hangar. J'hésite: la dernière fois, il me semblait avoir compris le règlement, mais j'ai un doute, tout d'un coup. Et quand elle me dit d'un air assuré:
—Oui, oui, il faut avancer, parce que la queue s'allonge, voilà qu'un réflexe de petite fille bien obéissante se déclenche.
Bon. J'avance. Sauf que je n'arrive pas à entrer complètement, alors je bouche le passage. Bah, après tout, «yzonka» s'occuper de moi.

Mais les hommes en bleu, n'est-ce pas, ont le pouvoir. C'est à leur chemise bleue qu'on le sait. Ce sont eux qui décident quoi et quand dans les travées, c'est leur royaume. Ils continuent leur lente chorégraphie mais certains me regardent de travers. J'ai dû intruser, je sais pas, j'ai dû pénétrer un cercle sacré invisible sans le savoir, je ne fais pas partie du ballet à ce moment-là.

Un grand mou m'adresse soudain la parole.
—On s'occupe de vous?
Quand je réponds «non», je ne sais pas ce qui lui prend, il devient grognon et me fait remarquer que j'aurais dû attendre qu'on me fasse signe. Oui, c'est ça! Il me semblait bien, la dernière fois, que j'avais compris cela: il faut attendre à son volant, là-bas, sur la ligne blanche peinte sur le sol, guetter les hommes en bleu qui bougent à quinze mètres, et quand l'un s'agite et fait des grands gestes avec les bras comme sur le quai de la gare, c'est le signe qu'il faut amener la voiture dans le hangar.

Alors je me justifie, je lui dis oui, peut-être, mais la queue s'allongeait et les gens s'impatientaient, et la dame m'a dit d'avancer parce que la queue s'allongeait, alors j'ai avancé, et de toute façon, n'est-ce pas, ce n'est pas très clair, leur organisation, alors je fais quoi, maintenant, je recule?

Non, l'homme en bleu va s'occuper de ma voiture, mais ça ne semblait pas faire partie de ses plans immédiats et je le sens contrarié. Il allait peut-être traverser encore une ou deux fois les travées avant de faire des grands gestes avec les bras devant la porte. Je l'ai peut-être privé du plaisir de faire des grands gestes avec les bras, comment savoir? Bref. C'est bon, il s'occupe de Titine et m'envoie attendre dans la salle d'attente. Il vérifie que les réparations qui devaient être faites sont bien faites, je l'observe à travers les vitres, il descend voir dessous la voiture, et puis il se met au volant et fait le tour du bâtiment pour la ramener sur le parking devant. Il reluque mes phares. J'ai un mauvais sentiment.

Il revient et me dit :
—Bon, c'est bon, mais tout de même, votre phare gauche, il est bien trop bas.
Aussi bas que son air pour me le dire. Il faut le faire régler.
—Il vous l'a pas réglé?
Je réponds pas. Sa question m'énerve, tout comme son attitude. Qu'est-ce que j'en sais, moi, qu'est-ce que j'y connais en voiture et j'étais pas à côté de mon garagiste pour vérifier ce qu'il faisait! Et puis quoi: le phare s'est effondré entre le premier contrôle technique et aujourd'hui? Ça se peut, ça? Ou alors les hommes en bleu de l'autre fois n'ont pas remarqué ce strasbisme? Mais je suppute que, bien plus probablement, le grinchieur du jour n'a trouvé que ça pour affirmer son pouvoir que j'ai usurpé en franchissant la porte sans y être invitée avec les grands gestes avec les bras. Je ne vois que ça.

—Alors quoi, je dois revenir encore une fois ?
—Ben oui !
—Et payer encore une fois ?
Ce sont ses yeux et un haussement de l'épaule droite qui répondent encore «ben oui». Et comme je reste bouche bée, (surtout ne pas reprendre mon souffle, ma colère en profiterait pour s'exhaler), il me plante là et me dit :
—Allez, Madame, bonne journée".
Je plante dans son dos bleu un regard assassin et je réponds agressivement et assez vulgairement:
—Ouais! Merci, ouais !!!!!

Tout ça, parce que j'ai écouté la dame blonde de la classe sociale au-dessus de la mienne! M'en fous, la prochaine fois, je l'envoie baigner, la classe sociale en Mercedes et je suis le règlement. Au service des automobiles, ce n'est pas elle qui commande, ce sont les hommes en bleu.