Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

dimanche 13 mars 2016

Circonvolutions matinales

Un de ces jours, il va falloir accepter en masse de sortir de notre zone de confort pour en obtenir un meilleur.

Pourquoi je dis ça? Je lis un article sur la voiture moderne qui redit une énième fois que le moteur électrique, c’est bien, mais comment faire le plein, pas assez d’autonomie, blabla… Une vive discussion démarre dans les couloirs de mon cerveau:

— Ouais, mais y’a pas que la voiture électrique, y’a plein d’autres solutions qui arrivent, le moteur à eau…
— Ben pareil: ça va consommer énormément d’eau alors qu’elle commence à manquer à pas mal d’endroits…
— D’abord, pourquoi ils fabriquent toujours de meilleurs gadgets et le moteur est toujours à essence? Aucune nouveauté de ce côté-là depuis le début alors que tout autre technologie a évolué exponentiellement.
— Ben paske les pétroliers ont la mainmise…

Et voilà. Je me retrouve dans une zone d’impuissance. Qu’est-ce que je peux faire, moi, simple citoyenne, pour cela? Les pétroliers sont hors de mon atteinte, pourtant, c’est très clair pour moi: je veux la voiture silencieuse et non polluante à autonomie illimitée. Comment je fais pour l’obtenir? Je vais sur le toit et je le crie tous les jours?

Les neurones continuent, déshinibés:

— Ce qu’il faudrait, c’est qu’on arrête tous d’acheter des voitures à essence.
— Ouais, mais tu vois comment… Jamais les autres accepteront.
«Les autres». Il me semble que voilà une entitié frustrante qui met souvent les bâtons dans les roues. C’est qui les autres? C’est tout ceux qui ne sont pas au même diapason que moi tout le temps. Autrement dit, le monde entier sauf moi. Faire en sorte que nous soyons tous d’accord tout le temps? Il y a des choses qu’on peut changer, d’autres pas, et je peux pas changer les autres point-barre.

Retour à la case impuissance.

Pourtant… — et là, le rêve se met en marche — pourtant, quand on voit une foule, même pas très grande, marcher vers le même but, Seigneur!, sa puissance est effrayante. Si on arrivait à se mettre d’accord, ne serait-ce qu’un tout petit moment, sur un même but; par exemple, tiens, puisqu’on en parle, la voiture zéro pollution, on pourrait, je ne sais pas, opérer un boycott géant et cesser en masse d’acheter des voitures à essence. Les neurones adorent le rêve, ils en rajoutent:

— Ah ouais, on lancerait le mot sur les réseaux sociaux et on dirait qu’on se débrouillerait entre nous avec les voitures existantes, mais plus personne, plus jamais, n’achèterait une nouvelle voiture à essence!!
— Ben oui, parce des voitures, ce n’est pas ça qui manque. Celui qui en veut une peut toujours acheter une voiture d’occasion.
— Ça marchera jamais.
— Pourquoi?
— Les humains sont les humains, comment tu veux leur faire accepter une telle démarche? Chacun veut sa bagnole.
— Mais je parle de voitures neuves. Je ne dis pas qu’il faut se passer de voiture.
— Ben oui, mais chacun vit sa vie et il s’en fout des autres.

Retour à la case impuissance. Impossible d’opérer un tel changement sans les autres. Ça me rappelle un article que je lisais sur les fameux 1% versus 99%. Il était précisé «le 1% de gens organisés». Ça m’a percuté de plein fouet. Voilà comment une minorité peut avoir le pouvoir sur une masse: parce qu’ils sont or-ga-ni-sés.

— Ah ouais, la théorie du complot…

Même pas. Je ne dis pas qu’ils sont organisés sciemment, ils ont un but, eux, et il est très clair: faire un maximum de pognon. Ce n’est plus un but, c’est une compulsion. En fait, je dis que ce sont des gros addicts qui font tout et n’importe quoi pour avoir leur came. Face à eux, une majorité de gens plus équilibrés, probablement plus éthiques, qui voudraient bien vivre en paix et confortablement. Sauf que le 1% commence à pousser le bouchon un peu loin et qu’un de ces jours, il va falloir qu’on se secoue et qu’on accepte en masse de sortir de notre zone de confort pour en obtenir un meilleur. Pas longtemps, les autres, juste le temps de secouer le cocotier. Juste le temps de dire aux constructeurs de voiture — dans cet exemple mais on peut extrapoler —  que le profit avec le pétrole, c’est fini. Que les pétroliers se recyclent dans des forages, je ne sais pas… d’eau, pourquoi pas? Ça pourrait commencer par transformer leurs déserts en oasis, leur amener du tourisme, le contact avec d’autres cultures, la diversité, la tolérance, le respect…

— C’est de l’utopie.
— Ouiiiii !! C’est l’origine du nouveau. Et cette planète a besoin de nouveau.

La bonne nouvelle, c’est que la conscience augmente et que le nouveau arrive. Que ça nous plaise ou non. Comment je le sais? Parce que Tesla a sorti une voiture électrique et que d’autres constructeurs sont en train de suivre le mouvement.

Au fond, je dis tout ça, mais peut-être que la seule chose dont j’ai besoin pour obtenir mon meilleur confort, c’est de la patience.