Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

mardi 30 août 2011

Meetic nerveux


C'était un de ces moments où le moral est à plat. Ça arrive à tout le monde; un coup de mou, l'horizon bouché. J'avais envie d'un géant qui me prendrait dans ses bras. Tiens, oui, un peu de tendresse, dans ma vie, voilà qui serait bien.

J'ai laissé vagabonder mon esprit chagrin et j'ai songé à Robert. Mêêêême Robert a trouvé une nana, il est amoureux, alors pourquoi pas moi, hein? Aline m'a dit qu'il l'avait trouvée sur Meetic. J'ai été étonnée, je pensais pas que c'était son genre, comme méthode de chasse.

C'était au milieu de la nuit, je n'arrivais pas à dormir, j'ai allumé l'ordi et je suis allée faire pareil. Personne ne le saurait, et puis je voulais juste voir sur le trombinoscope si y'aurait pas un amoureux possible dans le coin.

"Inscription gratuite", ils disent.
Alors j'ai remplis leur questionnaire un peu bidon et me suis créé un profil. Pas moyen de faire autrement pour faire son marché. Je dis "bidon", parce que nulle part, tu peux mentionner: caractère épouvantable à mes heures, angoisses et résidus de peur, dépendance affective en voie de guérison avec rechute possible; je veux bien un mec dans ma vie, mais il y a de fortes chances pour qu'il dérouille pour tous les précédents.

Non, tout ce que je peux dire, c'est si j'aime la montagne ou la mer.

Dans la morne nuit, je termine ainsi les dernières réponses un chouïa agacée, parce que je trouvais mon portrait incomplet, —plus tard, le message personnel de la Princesse au Prince potentiel—, et dûment inscrite et profilée, j'allais pouvoir voir les mecs...

Eh ben macache! Tu veux voir les trombines: tu dois payer!
L'inscription est gratuite, pas les rencontres. Et ils se mouchent pas du coude, c'est une mensualité dont j'ai déjà oublié le montant, tellement ma radinerie l'a emporté. — Tiens là non plus: nulle part tu peux mettre que t'es radine!....

LE PIRE: j'avais à peine cliqué sur "envoyer" mon profil que j'avais déjà des demandes pour voir ma photo! Punaise! Comme des mouches sur la fiente! Les mecs sont aux aguets même la nuit! Je me suis sentie très bestiau, sur le coup. "Rhaa, de la viande fraîche!"

J'ai snobé. Payer pour faire une rencontre, pikouahenkoc'h!? (— Robert a payé, lui? Voilà qui me surprend encore plus!)

Et depuis, tous les jours, Isabelle-de-chez-Meetic m'envoie des mails pour me proposer des mecs. Je les vois floutés, je suis sidérée du nombre de voisins qui cherchent une nana. Certains même dans mon quartier! J'essaye de discerner qui en plissant mes yeux sur la photo trouble, mais en vain.

Comme je suis toujours pas casée, Isabelle-de-chez-Meetic me les envoie toujours plus jeunes! Ces jours, ils ont 10 ans de moins que moi. Quand elle m'enverra des mecs de 25 ans, peut-être que je payerai pour voir. Comme au poker(?)



dimanche 28 août 2011

Enfant du présent


Depuis sept heures du matin, elle me guettait derrière la fenêtre, j'avais pourtant annoncé mon arrivée à sa mère en fin de journée. Elle le savait, et même à trois ans, elle pouvait comprendre que c'était beaucoup trop tôt pour que je sois là; n'importe, elle m'attendait. Elle s'enquit ainsi de mon arrivée à plusieurs reprises dans la journée, l'insouciance de son âge ne chassant pas cette idée de son esprit.

Marie et moi ne nous étions jamais rencontrées. Sa mère l'avait tenue au courant de ma visite en précisant que j'allais passer le week-end chez eux, que je dormirai dans la chambre d'amis. Simple babil entre mère et fille… Marie avait demandé qui j'étais pour sa mère.
— Une amie. Nous nous sommes connues sur internet, et puis il me semble que nous devons nous connaître d'une vie antérieure, parce que le courant passe bien entre nous.
Mère branchée, enfant éponge, Maman livre tout haut sa pensée, tant pis si petite fille ne comprend pas tout.

Mon amie m'a envoyé un sms pour me dire cela, que Marie a collé son nez derrière la fenêtre tôt ce matin et m'attend. Troublée par ce comportement, j'y pense en faisant la route. Marrant comme cette gamine me guette. Qu'est-ce qu'elle a bien pu lui raconter, Florence?
— Juste cela : qu'on a dû se connaître dans une autre vie, me dira-t-elle plus tard.

Quand j'arrive, je ne sais pas trop à quoi m'attendre. Elle vient comme un chat, valide ma présence, ne fait pas de bisou —ce sera pour plus tard, quand nous serons plus familières—, sourit, fait demi-tour et repart jouer. C'est un courant d'air frais, cette enfant! Un morceau de cristal clair, une gorgée d'eau fraîche quand il fait soif. Je suis instantanément séduite.

Il fait beau, nous prenons nos repas dehors. Mes amis ont installé une table sur une palette de transport. Nous mangeons assis en tailleur à cette table basse, à la japonaise. Marie est à côté de moi, sur une chaise à sa taille. Nos deux têtes sont à la même hauteur et nos regards bien en face. Je ne sais pas pourquoi, mais elle provoque en moi une vraie jubilation. Elle est vive, gentille, amusante, elle a la curiosité de ses trois ans. Elle déclenche le clown en moi et je m'amuse avec elle. Je réponds à ses questions avec des loufoqueries, j'invente des histoires pour voir dans ses yeux qu'elle réfléchit à démêler le vrai du faux. Elle est malicieuse.

À un moment, je lance une clownerie en me tournant vers elle, mon nez presque sur le sien. Elle a des yeux transparent. Non, ils sont bleus. Son regard attrape mes yeux et je plonge en elle, tout comme elle plonge en moi. Je découvre un univers illimité, un espace limpide. Je sais, je sens qu'elle lit en moi. J'ai une fraction de seconde d'angoisse à être ainsi pénétrée, mais je me détends immédiatement : c'est sans violence. Un regard inconditionnel.

Elle me voit.

Dans mon entier, elle voit mon être complet. Je sais que je ne peux rien cacher, mais je sens nettement l'absence totale de jugement. Du moins de sa part, et je sais que je dois m'abstenir de tout auto-jugement, au risque de casser la magie de l'instant. Elle voit en moi. Elle voit partout en moi et je constate que je suis autorisée à la réciproque.

Je la vois.

J'avais entendu parler d'enfants "cristal", je comprends à l'instant pourquoi. C'est effectivement une énergie cristalline que je pénètre et qui m'englobe. Je me sens comme sous une cascade, l'eau et l'air sont purs. C'est doux, c'est gai, c'est stimulant. Cette petite est magique! Une fée, un morceau de bonheur. Je suis remplie de gaieté à son contact, elle rayonne un amour et une joie encore jamais rencontrés. Pendant ce regard qui dure trois secondes d'éternité, nous échangeons …des données. Je ne sais pas dire mieux. Une mise à niveau de nos données respectives. Comme un logiciel qui se met à jour et se synchronise sur deux machines différentes. Etonnant ! Ce n'est pas un donnant-donnant : je prends-je donne, c'est une fusion librement consenties par nous deux.

Hormis ces trois secondes d'intensité hors du temps, Marie sera une petite fille «normale» pendant tout le week-end, très occupée avec ses jouets, dans son monde. Elle m'étonne cependant par la qualité de sa présence aux autres. Le samedi, je m'amuse à l'entendre pousser un cri en jouant et j'en fait la réflexion à Florence, sans même remarquer que Marie a entendu. Le dimanche, elle me rappelle que "j'aime bien quand elle pousse ce cri". Je trouve étonnant qu'elle se souvienne ainsi, à son âge, d'une chose aussi anecdotique de la veille. Trois ans est un âge encore normalement très égocentrique où le reste du monde est accessoire. Mes goûts et mes couleurs, en principe, auraient dû être effacés de sa mémoire pendant la nuit.

Je me rends compte par la suite que nous avons abondamment échangé par télépathie. Sa mère et moi avons discuté sans fin pendant les deux jours de ma visite, Marie a plus d'une fois mis son grain de sel dans nos discussions parfois métaphysiques, manifestant un niveau de compréhension tout à fait étonnant. Pourtant, je ne m'en étonne pas. C'est un être complet en synergie avec son environnement.

Parfois, la logique des choses lui échappe, surtout quand cette dernière est très "ancien monde". Quand ce sont nos peurs ou nos programmations qui parlent, plutôt que notre âme. Je capte qu'elle s'adapte à sa vie comme si elle était une étrangère en visite dans un pays dont elle apprend les coutumes et s'y plie. Elle viendrait d'une autre planète que je n'en serais pas étonnée.

Je retourne chez moi avec l'empreinte indélébile de Marie. Les jours suivants, je penserai souvent à elle avec la certitude qu'à l'autre bout, elle pense aussi à moi.

Cette visite à mes amis a eu lieu il y a déjà des mois et nous nous sommes peu recontactés depuis. Pourquoi j'ai repensé à Marie ces jours ? je l'ignore, mais sa présence est aussi vivante que lorsque nous avons échangé ce regard.

Il paraît qu'ils sont tous les jours un peu plus nombreux parmi nous, ces enfants cristal.
Quelle chance !

Quelle chance aussi pour Marie d'avoir trouvé des parents ouverts et accueillants. Ces enfants, parfois, ne sont pas compris, car ils ne rentrent pas dans nos moules, beaucoup trop petits pour eux. Au lieu de les reconnaître "hypercréatifs", on les appelle parfois "hyperactifs". Alors, il se taisent. Dans ce cas, on les appelle "autistes".
Mais c'est une autre histoire...








samedi 20 août 2011

Ensemble


C'est la mutation. Ils ont d'abord pensé à une crise supplémentaire. Jeudis noirs qu'on a banalisés, puisqu'on s'était sorti du premier, là, avant… "La grande crise", la première, celle qui a tellement secoué le monde établi que ceux qui ne l'ont pas vécue en ressentent tout de même la peur. Celle qui a emmené le monde vers des sommets d'horreur, celle qui a montré de quoi de quoi l'humain est capable dans l'horreur et qui fait frémir encore les générations suivantes.

Aujourd'hui, certains pensent que c'est une autre crise de genre, qu'on va paniquer, on va manquer, il faut faire des réserves. Du sucre, de l'huile. Marrant comme dans les moments de panique, on fait des réserves de choses idiotes. Pourquoi pas des réserves de chocolat ? Ce serait moins déprimant à consommer que de l'huile sucrée dans les tréfonds des caves noires dans lesquelles on va se réfugier quand ce sera sauvage, dehors.

Non, cette fois, c'est différent. Pas de panique, pas de casse à grande échelle, pas de sauvagerie. On a déjà donné, merci, on a vu ce que ça donne. Rien de bon. Des millions de cadavres qui pèsent très lourd sur la conscience collective. Le collectif ne se laissera pas piéger une autre fois, c'est déjà établi.

Non, aujourd'hui, c'est autre chose, c'est nouveau, c'est la mutation. L'écroulement d'un système inique dès le départ. D'un système stupide, surtout ! Il faut peu de bon sens pour prévoir qu'un système pyramidal basé uniquement sur la croissance est perdu d'avance. La monnaie qui s'écroule, c'est pas grave, parce que voyons les choses en face : c'est pas avec des billets de banque qu'on se nourrit. — Le chocolat est bien plus nutritif.

La partie de Manipuly est finie, ils sont tous en banqueroute, et c'est grave seulement pour les joueurs qui avaient pris le jeu au sérieux. Et qui sont mauvais perdants, en plus. Tellement mauvais perdants qu'ils tentent de nous faire croire que c'est de notre faute s'ils ont perdu, qu'ils jouaient "pour nous" et que c'est à nous de payer, maintenant.

Ben tiens !

Pendant leur ennuyeuse et souvent hermétique partie de Manipuly, certains d'entre nous, ont inventé des jeux. Celui du développement durable, des énergies libres. Celui de l'écologie, de la solidarité. Et puis on a mis en place un grand jeu qu'on a appelé Ensemble. Un jeu gagnant-gagnant où le but, c'est l'imagination, la créativité, l'inventivité. Mettre nos ressources en commun pour construire une société idéale. Un jeu très amusant au cours duquel on s'est rendu compte qu'à oeuvrer ainsi, —ensemble—, on décuplait nos possibilités. Comme si certaines idées ne pouvaient naître que des idées d'abord rassemblées. Et puis ça dégageait de l'amour ! Une puissance peu commune. Ça créait de la force et de la guérison.

Vrai de vrai : les malades, tellement enthousiasmés par le jeu, oubliaient leurs maux et leurs douleurs et finissaient par totalement guérir. Gai-rire !! Qu'est-ce qu'on riait !

Alors quand, à côté, à la table du Manipuly, ils ont commencé à pleurnicher qu'ils perdaient, quand ils ont voulu nous faire quitter notre jeu pour aller les aider à regagner le leur, personne ne les a écoutés. On avait bien trop de fun à jouer à Ensemble: le Manipuly, c'est chacun pour soi en écrasant les autres. Nul, comme jeu !

Oh, ça s'est pas passé sans grincements de dents. Ça les a fait râler, ça, qu'on s'amuse sans eux… Perdre le pouvoir, ça les a mis de mauvaise humeur, ceux du Manipuly!  Ils se sont mal conduits, ils ont coupé l'électricité, coupé les vivres. Alors il s'est passé un truc bizarre, on a vu que les joueurs de ce jeu nouveau irradiaient de la lumière. C'était beau… Ce jeu était tellement riche qu'on n'avait plus ni faim ni soif. On se nourrissait du bonheur de jouer à Ensemble. 

Il y a eu sécession chez ceux du Manipuly. Certains, vraiment en colère, sont partis sur d'autres plans vibratoires, plus bas, pour retrouver des gens à manipuler. C'était plus possible sur cette planète, le taux vibratoire était trop élevé. Les autres ont renoncé. Ils se sont approché de la table du nouveau jeu et ils ont été contaminé. Ils ont fini, eux aussi, par jouer à Ensemble. 

Et la cerise sur le gâteau : il n'y a qu'une seule partie, à ce jeu, et elle est éternelle…



mercredi 3 août 2011

Gratttavache - 5

LUNDI

RAS à la tournée du matin, le petit monde animalier se porte bien. Je me mets au travail à l'ordinateur, et soudain, qu'est-ce que j'aperçois-je ?? Une chèvre sur la route ! Mais-mais-mais, qu'est-ce que c'est que ça, petit Cabri ? Je sors sans trop savoir que faire. Ce ne sont même pas "mes" chèvres, mais je ne peux pas la laisser là, des voitures passent qui déjà freinent interrogativement…

Je la pousse en direction du pré de la voisine et vais pour ouvrir le portail et la faire rentrer dans l'enclos. Mais le portail est organisé pour résister aux tentatives caprines de passer, et du temps que je décroche, déverrouille, pousse, tire et tente d'ouvrir, la petite chèvre a grimpé sur les marches de la cabane en bois, pris son élan sur un bloc de bois et hop, elle sauté la barrière et la voilà de retour avec ses congénères. Bon, très bien. Pas besoin de se fâcher… Encore un sauvetage. Facile, celui-là !

Le soir, je glisse un œil dans le poulailler, je compte les poules sur le perchoir, et…Poulette manque à nouveau à l'appel. Personne dans la litière du fond. Rhooo. Je fais le tour du pré, et puis tant pis, je ferme, souhaitant que Goupil ait choisi un restaurant de l'autre côté de la forêt.

Catherine appelle du sud de la France pour donner et prendre des nouvelles. À la fin de mon récit circonstancié, elle me demande : "Et Tigrou?" J'explique qu'entre lui et moi, c'est la défiance depuis le début. Il boude ou il snobe, je ne sais pas trop. J'en conclus que je devrais peut-être lui spécifier très clairement que je suis temporaire, que les maîtres du domaine vont revenir et surtout, que son royaume à lui est inchangé, qu'il en est toujours le chat superbe et généreux. On plaisante sur ce sujet, je raconte le bal qu'il fait en voyant que j'occupe "son" lit. Manifestement contrarié, il grimpe sur la mezzanine et en redescendant en tapant du pied, je le jurerais. Puis il passe la nuit je ne sais où, il me montre ostensiblement que c'est "lui ou moi". Je déclare à Catherine que, pour ma part, je l'aime beaucoup, je le trouve très beau, je lui trouve un air léonin, un roi-chat…

Plus tard, voilà Tigrou qui vient se coller près de moi pour un câlin. J'ai droit à un grand moment d'affection. Il a entendu notre conversation, c'est pas possible autrement ! Je le nourris, je le câline encore, et puis il va dormir dans son coin. Copains, mais tout de même pas au point de partager la chambre !
Bon.

MARDI

Boiteuse est là ! Vraiment, cette poule a un don d'ubiquité.
Ou alors c'est moi qui hallucine.

En fin de journée, je la descends de la grange, elle gambade avec les autres. Au moment de fermer le poulailler, je constate qu'elle est sur le perchoir avec les autres. Ah ben c'était moi, alors! Je m'attendais tellement à ce qu'elle soit au sol que je n'ai pas compté le nombre de poules perchées, et pourtant, elles étaient toutes là!

MERCREDI

RAS. Tout va pour le mieux dans le petit monde de Grattavache. Les poules picorent les croquettes pour chat, les chatons boivent l'eau des poules, c'est la grande solidarité, le grand partage. Je surveille le repas de Willy, ils préfèrent tous la pâtée aux croquettes, mais ça, personne ne disputera sa ration à Willy, j'y veille! Il se goinfre toujours en grande vitesse, j'imagine que dans son ventre, il doit y avoir des séquelles de malnutrition et une bonne dose d'aérophagie. Espérons qu'avec le temps, ça va s'arranger. J'en profite pour une petite séance de magnétisme pendant qu'il mange, il est tout à fait réceptif.

lundi 1 août 2011

Grattavache - 4

DIMANCHE

Journée sauvetages, ce dimanche.
Deux amies sont venues passer la journée, et je leur fait voir la maison. Dans le WC du rez-de-chaussée, il y a une énooooooOOOOoooorme araignée dans le lavabo depuis hier soir. J'ai eu beau lui demander de s'en aller, elle est toujours là ce matin et me fait remarquer qu'elle a pas réussi à s'extirper de cette endroit glissant. Bon. Je me décide à la retirer, quand je me rappelle que Françoise a crâné récemment qu'elle était cap de faire ça. D'entrée, je l'invite à me rendre ce service et deux minutes plus tard, Madame Araignée gambade joyeusement sur la pelouse dehors.

Il me semble que le poulailler d'Isabella est encore fermé, nous allons toutes les trois l'ouvrir. Ah ben non, c'est ouvert. On en profite pour dire bonjour aux chèvres et on s'en retourne manger sur la terrasse. Plus tard, une chèvre mène le bal et attire notre attention. Françoise pense que la chèvre qui nous a saluées tout à l'heure semble coincée dans le grillage. On décide qu'on ira après le café. Encore un moment, et la petite chèvre grimpe sur la barrière entre les parcelles des maisons voisines et bêle à tue-tête. OK, on y va, on y va !

Biquette a passé sa tête dans un trou du grillage et les cornes l'empêchent de se retirer. Elle est comme dans un joug, seule occupation possible : raser la végétation jusqu'à la terre sur 20 cm2, ce qu'elle a fait. A trois, nous la dégageons, et elle nous remercie en tournant autour de nous pendant quelques minutes.

Sinon, les familles félines et volaille vont bien. Tout rentre dans l'ordre. Willy m'attend au bord de la grange aux heures des repas et mange goulûment. Je remplis régulièrement les gamelles.

Poulette a à nouveau pondu son œuf et n'ose pas descendre. En fin de journée, je vais la chercher et la pose avec ses copines. La blonde s'affole et part en courant. Cette poule-là est bête : elle sort en dernier et court comme une folle pour rejoindre les autres en se trompant de côté de la barrière, par exemple, ou elle part dans l'autre sens quand je jette des graines. A la première de ces attitudes, j'ai pensé en rigolant : "Qu'est-ce qu'elle est blonde, celle-là !" C'est celle qui courra devant une voiture à perdre haleine sans avoir l'idée de se mettre de côté…

A l'étage, Pim et Pam commencent à jouer et à manger dans leur gamelle. Ils sont mignons à croquer, roux avec des yeux bleus.