Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

samedi 22 janvier 2011

Le monde sous le seuil — II

CHAPITRE 2 : LES SERVICES SOCIAUX, NON SERVIABLES ET INDIFFÉRENTS

Un jour de grand découragement où elle pense qu'elle va finir sous un pont, elle sollicite les Services Sociaux. Elle y va exprès un jour de moral bas et décide que s'il le faut, elle se laissera aller à verser des larmes.

Mais d'abord, elle la joue noble. Elle a réuni papiers, bilans, grand journal, CV, pedigree, bonne volonté, elle montre patte immaculée.

Non.
C'est non.
Il émane d'une dame très comme il faut, qui connaît son travail, calme, mesurée. Elle dit non, rien de prévu pour vous, vous êtes indépendante. Êtes-vous allée au chômage ? Non, bien sûr, vous devez d'abord avoir un emploi. Elle a une voix douce, mais aucune vibration de compassion pour autant. Aucune vibration tout court. Un mur.

Elle insiste, implore. N'avez-vous pas des budgets spéciaux pour cas spéciaux d'aide exceptionnelle ponctuelle juste cette fois pour mes beaux yeux ?
Non.
Alors elle laisse pleurer les beaux yeux, découragée.

Rien.
Personne à l'intérieur. La dame ne peut rien, ne veut pas, n'entre pas en matière. D'ailleurs le temps imparti est écoulé, elle se lève, et la raccompagne poliment, lui souhaitant mécaniquement bonne chance. Aucune vie ne se dégage de cette fonctionnaire qui fait très bien ce pour quoi elle est payée : elle fonctionne. Comme un robot.

« Services sociaux, pense-t-elle. Aucun service et rien de social dans cette officine. Il conviendrait de changer l'enseigne pour quelque chose comme : Attention, Trésor Public bien gardé. » Fin de jour gris, moral au plus bas. Quelle issue ? Comment s'en sortir ? Elle ne rentre pas tout de suite chez elle, elle va se promener dans les vignes, au bord du lac. Elle a besoin de beauté et de paix. Elle a peur soudain. Il lui semble qu'elle pourrait, d'une seconde à l'autre, cesser d'espérer. Renoncer. Se laisser aller à la clochardise ou basculer d'un pont. Ah oui, ne plus lutter, laisser aller le mouvement. Pourquoi ne pas se laisser couper le téléphone, puis expulser de son logement faute de payer ? Une forme de prise de pouvoir en espérant donner la honte aux nantis. Mais les nantis s'en fichent, les nantis ignorent les pauvres. Comment en est-elle arrivée là ?

Elle laisse son esprit vagabonder, à un moment, elle constate : « je n'ai plus les moyens de survivre », et jaillit à la suite ce corollaire morbide : « je n'ai plus qu'à mourir. »

Oula, je vais pas fort moi ! 
Elle respire fort l'air frais de cet hiver qui traine en longueur, elle presse le pas, histoire de faire circuler le sang dans ses veines et de chasser ces miasmes mentaux. Elle rentre se mettre au travail : développer son entreprise est encore sa meilleure chance de s'en sortir en l'état actuel des choses.

Allez. Le printemps va bien finir par pointer le bout de son nez.

Le monde sous le seuil — I

Saga en plusieurs chapitres


CHAPITRE 1 : COMMENT ELLE A FRANCHI LE SEUIL DE PAUVRETÉ

INFO : En Suisse, le seuil statistique de la pauvreté est fixé à un revenu de 2200 francs par mois pour une personne seule et de 3800 francs pour une famille monoparentale avec deux enfants de moins de 16 ans. Pour les couples avec deux enfants, ce seuil est fixé à 4000 francs. Près de 150'000 personnes entrent dans cette catégorie, soit 4,4% de la population active en 2010.


Les faits : début 2008, un mari s'en va, emportant avec lui la moitié d'une petite entreprise —un site marchand sur internet, peu rentable, mais en expansion— qu'il géraient en couple. Un sale coup affectif et financier. Elle fait tout pour tenir le coup moralement, elle doit avant tout trouver de quoi survivre matériellement. Elle commence par continuer à faire seule ce qu'ils faisaient à deux, mais, pas de miracle, elle glisse inéluctablement au-dessous du seuil de pauvreté et débute une galère d'anthologie.

Un second divorce à cinquante ans avec le moral à la ligne de flottaison, elle est pourtant prête à accepter n'importe quel job. Un jour, elle va faire l'inventaire du petit supermarché de son bled. Gain net : 93.80 francs. Neuf heures de travail à 10.42 fr de l'heure. C'est quoi ce tarif dans une société où le paquet de clopes est à 7.40 fr ?

Ensuite, c'est du babysitting. Elle garde une petite fille à la sortie de l'école jusqu'au retour du travail de sa mère. La petite est un amour, mais ces quelques heures lui pompent une énergie disproportionnée. C'est qu'il faut être heureux pour s'occuper d'enfants, alors qu'elle est plein deuil de son mariage avec un sentiment d'échec à tenir à distance pour qu'il ne lui mange pas l'âme. La maman et elle ont passé un deal oral. Au bout de la semaine, quand elle réclame son salaire, la maman lui donne en cash une partie seulement de la somme prévue, jouant la fille ingénue qui n'a pas bien compris, non-non, c'est pourtant bien ce qu'on avait conclus. Elle se fâche, réclame la somme complète, l'autre extirpe avec douleur un autre billet de dix balles de son porte-monnaie, emballé dans sa plus grande mauvaise foi.

Voilà qui la fait plonger sous la ligne de flottaison, elle renonce à garder la petite ; et après plusieurs téléphones, lettres et même s'être présentée chez la dame, elle renonce même à récupérer son dû. Trop pesant sur son âme déjà lourde.

Mais il faut aller de l'avant, s'en sortir ! Commence alors la période la plus ubuesque de sa vie. En plus du travail pour sa petite entreprise indépendante, en plus d'accepter des «piges» rémunératrices, elle recherche activement un emploi et, faute d'en trouve un, elle s'adresse aux services sociaux. Pas moyen d'être désoeuvrée, c'est plutôt positif : l'action lui maintient le moral à flot. Sombrer dans la dépression est sa plus grande peur, alors elle met tout en oeuvre pour éviter cela.

Filière du chômage. Logique. Mais impossible.
Elle est indépendante depuis des années, en Suisse la loi est impitoyable, pas de subsides pour les indépendants. Elle doit rentrer dans le système, pour cela, cesser l'exploitation de son entreprise, trouver un emploi salarié et le conserver pendant au minimum deux ans, ensuite, elle aura droit à des indemnités de chômage.

MAIS JUSTEMENT, ELLE N'EN TROUVE PAAAS, DU TRAVAIL, ET ELLE AURAIT BESOIN D'UN REVENU! Voilà le genre de choses qui lui donne envie de mordre, ou de hurler, ou de taper quelqu'un très fort. La bêtise est quelque chose qui l'insupporte depuis toujours.

Néanmoins, elle suit la filière. Elle va voir sur internet comment se présente un CV moderne. Elle se doute que la façon apprise quand elle a débuté sa carrière professionnelle est dépassée, et pas question d'avoir l'air de ne pas être dans la course ! Tous les jours, elle répond à des annonces et envoie des offres spontanées. Les patrons souffrent d'un autisme pratiquement généralisé, elle finit par préférer cela aux lettres de refus polies dont on sent bien qu'elles répondent à la simple lecture de l'année de naissance de la candidate. Un jour, une préposée d'une des nombreuses administrations auxquelles elle s'adresse lui dit :
— Ouiiii, vous n'êtes pas dans la bonne tranche d'âge pour chercher du travail.
Pas de problèmes, elle va changer de tranche...

Un jour, pourtant, miracle, elle est convoquée. Il faut dire qu'elle a mis le paquet, l'annonce a alléchée. Elle a tenté le tout pour le tout et carrément mis son âge en avant en argumentant qu'il est un avantage pour l'entreprise : elle en a fini avec les grossesses et les maladies d'enfants et sera une employée ponctuelle et assidue.

Elle est reçue par un jeune homme peu sûr de lui, mais qui fait tout pour paraître le contraire et un homme plus âgé, faussement sévère. Sa maturité lui permet de capter d'un flash la mise en scène : deux contre une, le gentil et le méchant. Elle éclate de rire intérieurement : comment le monde a changé en si peu de temps ! Il y a une vingtaine d'années, on faisait des ronds de jambes aux candidats. Elle se rappelle avoir changé de job uniquement parce que la tête d'un collègue ne lui revenait pas. ...Allons, foin de nostalgie encombrante, elle joue le jeu. Elle sent qu'avec ce job, elle pourrait aller de l'avant, alors s'il faut courber l'échine pour passer la porte, qu'importe !

En fait, c'est un faux gentil vrai frustré, et un faux méchant silencieux, vrai gentil et profond, mais sans pouvoir de décision. C'est le jeune aux longues canines qui l'interroge. Il est comique de transparence à insister longuement pour lui faire dire qu'elle se sent une vraie vocation pour ce job. Elle discerne pourquoi : une employée dévouée fera plus facilement des heures supps et acceptera des contraintes quand on lui aura rappelé sa vocation. Ou alors, c'est de l'orgueil, et tout aussi minable.

On lui détaille un important cahier des charges pour ce job à temps partiel, elle hoche à tout. D'abord tout accepter, se dit-elle, obtenir le poste, on discutera ensuite. Elle concède un chaud enthousiasme, résiste à la vocation enflammée, avoue son but bassement matériel : gagner de quoi joindre les deux bouts tout en continuant à exploiter son entreprise. Elle se doute que c'est peu en sa faveur, maIs elle n'a pas envie d'être totalement hypocrite. Son assurance déstabilise le petit jeune qui se croyait sûr de son pouvoir. Elle croise le regard du faux méchant silencieux : il a manifestement apprécié son honnêteté et ça lui plaît. Si ça ne tenait qu'à lui, ce serait dans la poche.

L'interview touche à sa fin, on lui demande si elle a des questions. Elle demande comment faire en deux jours par semaine seulement ce qui manifestement requiert un temps complet. Le jeune énervé répond qu'il fait cela en ce moment, en plus de son 150% actuel. Elle voit le tableau : engagée — donc salarieé — à 20% et à «pourriez-vous venir le jeudi soir pour prendre le PV de la réunion hebdomadaire et puisque vous avez la vocation, pourriez-vous venir ce samedi exceptionnellement ? », elle va très vite se retrouver à travailler à 100%, voire plus si affinités. Elle dit bien à for intérieur qu'elle va pas se laisser embobiner.

Sa dernière question, le salaire. Combien ? La réponse l'achève :
— Aaah, oui, mais non. Ah oui, je comprends, vous cherchez un emploi pour gagner votre vie, oui, bien sûr, mais non. C'est le genre d'information qu'on donne au deuxième entretien seulement.

C'est sûr, elle dû changer de planète sans savoir. Une nuit, peut-être, ou à un moment de distraction. C'est quoi cette histoire de deuxième entretien ? Mais qu'est-ce que c'est que ce monde où on traite ainsi les gens ? Est-ce que l'esclavage n'a pas été aboli ?

Elle a décidé d'en rire, mais ne peut s'empêcher de ressentir une sourde révolte. Qu'a-t-elle fait pour être traitée avec si peu de respect ? Oui, oui, elle sait, ce n'est pas elle seulement. C'est peut-être ce qui l'échauffe le plus : c'est que tout semble normal et que sa contestation, si elle l'exprimait, la ferait passer pour idiote ou folle.

Elle merci au revoir messieurs à une prochaine peut-être, et souhaite très très fort être convoquée à un second entretien. Pour connaître le salaire et, à moins qu'il soit de ministre ce qui est peu probable, se faire une joie de refuser le job.

mardi 18 janvier 2011

Samedi matin, la poste, France voisine.

Bonne humeur, ce matin, ce soleil après plusieurs jours gris d’hiver me donne la pêche, l'air est frais et vivifiant. J'ai rendez-vous pour boire l'apéro avec des amis, avant cela, je dois expédier ce paquet. Je franchis la porte, chape de plomb ! Bâtiment ancien, triste. Un petit hall, puis la salle de poste avec deux guichets. Plus de trois personnes qui font la queue et la quatrième se retrouve coincée dans le hall d'entrée, les suivants venant s'agglutiner dans ce petit espace, bouchant le passage aux entrants et aux sortants.

Une seule queue pour les deux guichets, une seule préposée, évidemment, qui répond aux clients avec toute la maîtrise du fonctionnaire : une lenteur soporifique. J'étais guillerette en entrant, me vl'à à faire la gueule.

Mh... Vais-je autoriser l'administration à gâcher ma belle humeur ? Que nenni ! C'est que je créé ma vie, moi. Je suis des cours et des stages d'évolution personnelle pour cela que de je décide de mettre en pratique illico et ipso facto, dont acte! Je respire, je souris intérieurement, tout va bien, la vie est belle. J'ai de la patience, tout est juste et au juste moment, si je suis plantée là, c'est que j'ai quelque chose à apprendre, à comprendre, à expérimenter.

Je vois alors les gens devant moi, dociles, bien rangés en une file sage. Tiens, il y a une seconde préposée qui revient tranquillement d'être allée chercher ou vérifier je ne sais quoi dans une pièce attenante. D'une voix gentille, elle donne le renseignement à la jeune femme face à elle. Je capte soudain une perturbation dans la torpeur. C'est la collègue qui râle.
— Ah non, on n'a pas de scotch à la poste !
Le client voulait améliorer l'emballage de son paquet, il a demandé un morceau de papier adhésif, cette réponse m'hallucine. Ah bon ? Ils travaillent sans scotch, ces gens-là ?
Client suivant :
— En principe, on n'accepte pas les paquets avec du papier kraft. Le papier peut se déchirer. La prochaine fois, vous ne mettrez pas de papier. Juste du scotch.
Ouf, j’ai bon, mon paquet est conforme. Malgré le scotch, car comment le fermer sans scotch ? Elle me rassure.
— Mettez une adresse retour, on ne sait jamais, si le colis se perd.
La personne suivante a une transaction financière à effectuer. Le monsieur a présenté un récépissé, ça ne lui convient pas:
— La prochaine fois, vous devez apporter votre relevé de comptes. Vous avez dû recevoir un relevé, ceci n'est qu'un récépissé.
Le monsieur argumente d’une voix à peine audible que la dernière fois, on ne le lui a pas demandé, il a pensé que c'était bien ainsi. Elle insiste, ergote. Non-non, ce n'est pas ce qui convient.
Je note qu'elle effectue tout de même les opérations, tant l'expédition du paquet non conforme que la transaction avec le papier non ad hoc, mais en réprimandant les clients. Désagréable.

«Mais, elle est incroyablement de mauvaise humeur !» dis-je à mon for intérieur. Je décide alors de m'amuser à créer un monde différent. Le «Secret», c'est d'émaner la bonne humeur. Je souris extérieurement, cette fois, en envoyant ondes positives, joie, légèreté et amour. Je visualise une onde qui part de mon coeur et qui enveloppe chaque personne ici présentes. Bof ! Ça marche pas des masses. Elle enchaîne avec la cliente suivante qui a également fait faux, mais je n'écoute plus. Depuis que j'émane, mon humeur est montée d'un cran sur l'échelle du bonheur, mais si j'écoute les remontrances de la préposée, je vais dégringoler. Allez, j'insiste à émaner à la cantonade. Je récolte un cordial «pardon, merci» accompagné d'un sourire chaleureux quand je m'efface pour laisser passer un qui veut sortir.

Mon tour. La seconde guichetière est toujours occupée avec la même cliente, je n'ai le choix que de me coltiner la grincheuse.
Je la salue d'un grand sourire doux et sincère. Attention: la grimace affectée ne passe pas, le sourire doit émaner du coeur pour que ça marche. Magique: elle me rend mon sourire, sa voix est douce, elle est charmante. Tiens, mais elle est même jolie !
Je teste, je demande un renseignement. Réponse agréable et circonstanciée. Je n'en attendais pas tant. Voyons si ça tient le coup:
— Je n'ai pas mis d'adresse retour, je crois que ce serait préférable. On ne sait jamais, si le colis se perd.
Elle n'avait même pas vu ma lacune. Je jubile de constater la différence dans son attitude. Fascinant !
— Vous la mettez au dos, et vous la biffez, que le facteur ne se trompe pas.
Tout de même un ordre, mais c'est presque le ton d'un conseil gentil. Yes !  Ça marche ! Le Secret a encore frappé. J'ai réussi à changer le monde dans cette poste.

Je merci au revoir Madame bonne journée et tourne les talons. Avant de franchir la porte, j'ai le temps d'entendre qu'elle a repris un ton acariâtre pour répondre au client suivant. Eh bien ! Je n'aurai pas réussi à changer le monde, mais mon monde seulement.



Que chacun balaye son monde et la planète sera propre !

samedi 15 janvier 2011

I have a dream...



Depuis toujours, je rêve d'un monde idéal, et aucun "il faut être réaliste" n'a réussi à m'en décourager. Dans ce monde, les humains sont frères. Il y règne solidarité, entraide, respect, amour. Dans ce monde, si un humain rencontre des difficultés ou de la tristesse, immédiatement, il se trouve plusieurs êtres pour le soutenir et le consoler. La créativité naturelle de chacun est reconnue et encouragée. On se stimule mutuellement, on se sourit, on se félicite. La vie circule en toute confiance et s'épanouit sans entraves.

Vous savez de quoi je parle : nous avons tous connu cela à un moment ou à un autre dans notre vie. Le temps d'une passion amoureuse où tout est transporté et élevé, le temps d'un voyage merveilleux, de vacances parfaites. Parfois lors d'une soirée entre amis particulièrement réussie.

La bonne volonté a du génie

Ce monde est à notre portée si seulement nous acceptons de lâcher nos peurs. Se donner la main, c'est s'additionner, c'est mulitiplier et augmenter nos talents. Ensemble, nous sommes infiniment plus puissants que seuls, cela est désormais clairement établi. Ensemble, voilà comment nous pouvons créer un nouveau monde. Il est déjà à l'oeuvre dans le chaos actuel de la déconstruction de l'ancien monde.

Des projets novateurs voient le jour. Des Coline Serreau, Pierre Rabbi et autres Sivananda Shiva mettent en place des réseaux où l'on passe le relais. On renverse la pyramide : ce n'est plus la masse qui donne à un égoïste puissant qui capitalise et retient, c'est un être humain généreux qui donne un peu de lui à deux ou trois autres, qui à leur tour donnent un peu d'eux-mêmes à deux ou trois autres, etc…

Dans le film Un monde meilleur, dans un devoir scolaire « pour améliorer le monde », un enfant élabore cette idée de passer le relais. Il rend un service qui le fait se dépasser à trois personnes, et désire être payé non «en retour» mais «en avant». C'est-à-dire que chacun, au moment qu'il sentira juste, rende à son tour un service qui le fait se dépasser à trois autres personnes rencontrées sur sa route. Dans une scène du film, un homme explique ce principe et fait le calcul : «Trois personnes qui donnent à trois personnes, ça fait neuf ; neuf qui donnent à trois personnes, euh… (empêtré dans sa table de 9) …ça fait vite beaucoup !»
Voilà la puissance que nous avons à notre disposition. Ensemble. 
Nous pouvons faire changer le cours des choses en l'espace de quelques heures si nous agissons ensemble, car : ça fait vite beaucoup !

On nous persuade du contraire, on fait tout pour nous garder égoïstes et étriqués, on nous brandit la grande «peur de perdre». Surtout, ne rien changer, garder le peu qu'on possède, on ne sait pas : si on change, si on ose, on va peut-être perdre nos appartements loués, nos voitures à crédit, nos hypothèques, nos emprunts, nos dettes…

Et si nous osions ?
Eric Cantona disait que personne ne veut d'une révolution sanglante, nous avons eu assez de morts. En revanche, si l'on voulait vraiment faire tomber le système, nous devrions tous ensemble aller retirer notre argent à la banque. Idée simpliste ?

Idée simple qui utilise le mot magique du nouveau monde : ensemble
Ensemble, c'est la conception d'un projet que je soutiens depuis deux ans. Là où les uns s'occupent de semer et de restaurer des graines bios, ce jeu s'occupe de réhabiliter l'argent. Pour comprendre le niveau de perversion où nous sommes rendus avec l'argent, je vous engage à regarder : L'argent dette. On y voit comment on fait de l'argent avec de l'argent à grands renforts de manipulations à nos dépends.

Le jeu en question fonctionne selon le concept de passer le relais. Vous trouverez toutes les explications didactiques de ce jeu amusant de plateformes et de straégie sur son site dédié, mais j'aimerais partager ici la vision globale que j'en ai. Voilà un concept qui permet, en jouant, de donner et de gagner. Un jeu dans lequel il faut entrer avec une attitude entièrement nouvelle: un jeu d'argent qui serait une oeuvre de bienfaisance.

Jamais vu encore.
Un grand jeu de loto où tout acheteur d'un billet serait gagnant. Dans le Karus, impossible à l'égoïste de service ou au petit malin d'utiliser le concept à des fins vénales et avides, car plus on veut gagner, plus on fait gagner les autres:
  • Impossible de gagner seul, impossible de gagner sur le dos des autres.
  • Les nouveaux arrivés dans le jeu gagnent autant que les anciens, mais pas au même moment, ils doivent attendre leur tour.
  • Tout le monde avance au rythme des nouveaux dons qui sont immédiatement redistribués à la fois vers le haut et vers le bas, à la fois dans son propre réservoir de gains et dans celui des joueurs de son réseau.
  • Pas de spéculation possible, pas de tricherie non plus. On donne un jour, on reçoit le lendemain. Plus il y a de joueurs, plus il y a d'énergie et plus le réseau en produit.
  • IMPOSSIBLE DE GAGNER AUTREMENT QU'ENSEMBLE.
Voilà donc un projet simple où tout le monde peut particper à faire changer les choses. J'espère que vous voyez comme moi comment ce projet est de nature à faire changer le système monétaire, de nature à redistribuer équitablement la richesse mondiale.

Déjà près de 100'000 postes dans 237 pays*, et un seul logiciel impartial qui distribue les gains sans discrimination ni possiblité de soudoiement. Peut-être est-ce pour cela que ce jeu dérange ? Car ici, c'en est fait de nos bas instincts! Ils ne peuvent s'y insinuer. 

C'est un projet du nouveau monde qui fonctionne grâce à la bonne volonté. 
Le monde bouge, et au milieu du chaos ambiant émerge ce genre de projets et je voulais vous le faire savoir. C'est une mise en oeuvre planétaire du nouveau monde et on ne peut y participer que le coeur ouvert et la solidarité à l'âme. C'est un jeu réservé à ceux qui ont une vision aimante sur l'avenir et qui ont le culot de co-créer ce nouveau monde, MAINTENANT!

Vous en êtes ?
J'applique l'éthique du jeu avec ferveur dans mon coin de réseau, il y existe déjà plusieurs postes dont les gains vont à des oeuvres de bienfaisance. Contactez-moi pour plus de d'informations.


*Le nombre des postes augmente tous les jours : 95400 au moment où j'écris, je tâcherai de garder ces chiffres à jour. Sachez encore que le jeu n'est en ligne que depuis mi-octobre 2010 et que le nombre de positions a passé de 16'000 à presque 100'000 en un mois et demi. 
Vous attendez quoi pour vous joindre ? :)

dimanche 9 janvier 2011

2011 : La Vague

Il se sent mal, en ce début 2011.

"Il" est un citoyen lambda adulte, dans la vie active depuis quelques années grâce aux diplômes ad hoc requis pour cela. Il a un emploi qui le règle comme un pantin depuis deux décennies, il a gravi les échelons parce que c'est ainsi programmé, il est marié, deux enfants: un garçon, une fille à trois ans d'intervalle, un appartement à la montagne, une villa au bord de la mer, une voiture en rapport avec son standing.
Il y a quelques années, il a perdu son emploi, il a choisi de le vivre en victime. Puis il a retrouvé un emploi, il a considéré cela comme normal, vu son niveau d'études et l'opinion qu'il a de lui. "Le système lui doit bien cela". Son mariage n'a pas duré, ses relations avec ses enfants sont mauvaises, il ne sait pas communiquer. Il a rencontré puis quitté d'autres femmes, il n'a jamais remis en question quoi que ce soit, tout ce qu'il vit, il le fait rentrer dans ce qu'il croit être la norme. Rien ne dépasse, tout est conforme, il se croix* heureux.
Il a peur de se poser des questions. Il a peur du changement.

*À relecture, je constate cette faute d'orthographe. Lapsus claviae que je conserve, il est trop éloquent :)

Il a peur que tout ce qu'il a construit et à quoi il s'identifie s'écroule et qu'il ne reste rien de lui. Alors il n'écoute pas, il ne regarde pas, il s'abrutit dans le travail pour ne pas penser. Il est contenu.
Il est malade. Un taux de cholestérol qui s'aggrave. Il le traite avec une hygiène de vie inchangée et une demi-poignée de pilules qu'il avale, convaincu des vertus de la médecine.
En 2010, alors que tout était pourtant resté au même endroit, il a senti que ça s'écroulait à l'intérieur au point d'être bien obligé de le constater, le seuil de tolérance de douleur ne pouvant plus être ignoré. Il n'a rien laissé paraître, mais le malaise prenait désormais toute la place. Le mal de vivre nié qui lui mangeait la joie de vivre depuis longtemps est monté d'un octave; en réaction, il s'est agrippé à ses certitudes et dogmes imprimés dans l'enfance, ça lui a rendu l'humeur méchamment chagrine. Comme tout le monde, il a entendu parler de 2012, du calendrier maya. Comme beaucoup, il snobe l'info, il en sourit avec mépris. Il est cartésien, il croit en ce qu'il voit.

Fin 2010, la vague de conscience en marche depuis le big bang s'accélère. Ce qui a pris plus d'un milliard d'années à être intégré à cette époque lointaine a mis vingt fois moins de temps pendant le cycle suivant. Ainsi, de marche en marche, la conscience a évolué dans la matière. Depuis début 1775, chaque journée de la conscience durait vingt ans. Dès 1999, ce que nos parents ont mis en conscience et intégré par tranches de vingt ans, nous l'avons absorbé en 360 jours.
Dès février 2011, le début du cycle calculé par les Mayas aura des jours et des nuits de vingt jours. Autrement dit, ce que nous venons de mettre en conscience et d'intégrer en un an le sera en vingt jours dès le mois prochain. Un tsunami de conscience. Un raz-de-marée d'infos que nous absorbons à raison de 24 formes-pensées par seconde.

La vague n'est pas visible.

La vague va en s'amplifiant depuis quelques années, elle emporte tout et, en 2010, il fallait vraiment être autruche pour nier que le monde bouge.
En 2011, elle atteint son paroxysme, en 2012, un cycle final de vingt jours où chaque journée aura vingt-quatre heures. La conscience avancera d'une étape en un jour : un embrasement de conscience.

Dès février 2011, plombé par ses certitudes et ses peurs, il est englouti par la vague.  Il boit la tasse lamentablement. Il étouffe, il tousse, il crache, il patauge. Il est ballotté comme un sac de patates, il racle le fond, il se cogne et s'écorche. La vague s'insinue en lui par toutes les ouvertures, par le moindre pore de sa peau.
Il résiste tant qu'il peut, et puis il lâche. Son coeur, longtemps englué par l'hypnose collective, se manifeste par des palpitations qu'il prend pour une crise cardiaque. Allongé dans un lit d'hôpital, branché à divers moniteurs, asymptomatique mais inquiet, enfin, il l'entend et il la voit : la voix, la voie de son âme. La vague a brisé ses résistances, il sort de son carcan et, dans les semaines qui suivent, il devient celui qu'il est : un être de lumière. Il guérit, il rajeunit, il rayonne, il sourit. Il créé ce qu'il est venu créer: des ponts de lumière entre les êtres, des liens entre des tribus, il rassemble.

En 2010, cet autre a eu 60 ans. Un homme raide dans son corps, dans ses principes, dans son coeur, dans son apparence. En 2010, son masque est tombé. On a pu constater qu'il s'est laissé mener par une avidité mesquine plutôt que par les valeurs morales dogmatiques qu'il enseignait sévèrement dans son jeune temps. Des secrets ont été dévoilés, sa petitesse aussi. C'est un homme qui sait tout sur tout et qui a toujours raison, qui a beaucoup travaillé et peu produit. Cette attitude l'a vite coupé des autres. Il n'a pas d'amis, car il use de son charme pour manipuler le monde et alimenter son arrogance. Il ignore tout de ses enfants et petits-enfants, il n'a jamais dit "je t'aime" à cette femme qui lui est dévouée depuis cinquante ans.
Quand la vague l'a submergé, il a cru que sa seule volonté pourrait l'arrêter. Devant l'évidence, il a cessé de respirer et n'a rien absorbé de cette énergie pourtant alchimique. Il a rendu un dernier soupir et tourné le dos à la lumière.

Sa femme a eu très peur. Affronter seule la vague, elle a cru mourir, d'autant qu'elle ne se doutait de rien! En 2010, une grosse épreuve avait justifié une année pénible de sa vie. Elle croyait en un hypothétique paradis terrestre après la mort, tout en angoissant de n'y trouver que le néant, sa foi étant encore une programmation et non une vraie ferveur. Quand elle a vu son mari décliner, elle a prévu le malheur, la tristesse, le cercueil, le deuil.
Quand la vague l'a frappée, elle se croyait prête, elle attendait de voir comment elle allait tenir le coup. Elle ne s'est pas crispée, parce qu'au fond, ça lui était égal de mourir. Elle n'a vécu que pour lui toute sa vie, alors le rejoindre très vite? Pourquoi pas.
Avec si peu de résistance, la vague l'a pénétrée d'une violente douceur. Ce fut pour elle un éblouissement, une révélation. Elle s'attendait à tout sauf à ça. Elle a cru qu'elle devenait folle, elle a protesté une seconde, et puis a trouvé que la folie, c'était sûrement mieux que la mort. Ce qu'elle découvrait était tellement plus beau que le paradis qu'elle s'était imaginé et il était bien réel et terrestre!
Elle a vite intégré les bienfaits de la vague, elle a  rajeuni, embelli, rayonné, et elle a commencé à faire ce qu'elle était venue faire : enseigner. Transmettre son savoir, ses talents, sa notion des valeurs morales universelles. Elle a retrouvé joie de vivre et humour, légèreté et insouciance.

Cette autre, à cinquante ans, a l'impression d'être à côté de ses godasses depuis toujours. Elle ne trouve pas sa voie, elle fait du cabotage de métier en occupation, sans s'y arrêter longtemps. Elle s'est mariée, a eu deux enfants, une fille et un garçon à deux ans d'intervalle, des couches-culottes, des vacances au club-med, un divorce avec, en corollaire, une marginalisation de la société. Elle a même glissé sous le seuil de pauvreté un temps et aux limites de la dépression, démotivée, ne se sentant pas "de cette planète".
Sa double vie a débuté à l'âge de trente ans, dans les livres et l'internet spirituels. Quand elle a su qu'elle n'était pas seule à se sentir ainsi étrangère, elle a cultivé son être essentiel en toute discrétion. Elle l'avait d'abord affiché, mais on a cru qu'elle était sous l'emprise d'une secte, alors pour avoir la paix, elle a tu ce côté d'elle. C'est en développant une foi vigoureuse et lucide qu'elle a tenu le coup, en écoutant les connaissances déposées dans son ADN.
En 2010, bien qu'avertie de ce qui arrivait, elle a subi de plein fouet les énergies de déconstruction. Elle a mobilisé toutes ses ressources pour traverser l'année sans sombrer dans l'angoisse et la déprime. Par moments, elle croyait qu'elle se berçait d'illusions et que c'était bel et bien la fin du monde. Elle a trouvé son courage dans cette lumière qu'elle savait en elle.
Quand la vague est arrivée, elle a pris une grande respiration et elle a surfé dessus. Elle n'avait jamais fait cela auparavant, ce ne fut pas une réussite du premier coup. Quand l'étau a serré son plexus d'angoisse, elle a pris une grande inspiration et ordonné à son corps: «avale, c'est de l'énergie.» Elle sort, elle va marcher dans la forêt pour se connecter à la nature pour éviter de se laisser manger par la colère ou par les peurs. Elle cultive la pensée positive jusqu'à retrouver la sérénité.
Et là, au sommet de la vague, elle rejoint les siens, en grand nombre, également campés sur leur surf, emportés par la vague dans toute sa puissance, accompagnant le mouvement, profitant du momentum. La joie de se constater si nombreux !
Elle se laisse aller, ignorant tout de sa destination, sachant qu'elle n'est venue que pour cet instant. Elle lâche sciemment les programmes, les conventions. Dans le vacarme ambiant, elle n'écoute que son coeur.
Au milieu du chaos grandissant en 2011, elle fait enfin ce pour quoi elle est configurée. Se laissant guider par son âme, elle suit les signes, se retrouve avec surprise dans des endroits avec des gens sans savoir pourquoi jusqu'au moment où, en disant ou en faisant quelque chose, elle note un frémissement dans l'éther lui faisant comprendre la signification de l'épisode. Elle apporte un mot, un message, un sentiment, une consolation ou une guérison, indispensables parfois, utiles toujours. Un sentiment d'accomplissement l'envahit alors, la payant de ses services mille fois mieux que n'importe quelle somme d'argent.

Le 10 février 2011, nous entrerons dans le cycle universel de co-création prophétisé par les Mayas.

http://www.letransmuteur.net/calendrier-maya-ian-xel-lungold-et-johan-calleman/

dimanche 2 janvier 2011