Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

samedi 27 janvier 2018

Combattre ses peurs

LES CONSULTATIONS DE PATYJI

Ce matin, c'est une dame d'une cinquantaine d'années qui frappe à la porte de Patyji. Elle a tout de l'adepte new age: des vêtements amples et confortables, des chaussures plates mais cependant élégantes, une chevelure dans laquelle il y avait des fleurs dans les années 70, c'est sûr, et une belle écharpe indienne autour du cou.

— Patyji, grand gourou, tu es mon dernier recours. Je travaille sur mes peurs depuis plus de 25 ans, et elles sont toujours là. Plus aussi grandes, plus les mêmes, mais j'ai toujours des peurs dont je n'arrive pas à me débarrasser. J'ai fait tous les processus connus, je te demande de m'enlever mes peurs une bonne fois pour toutes, je n'en peux plus de les combattre!

— Chère Padawan attachée, je ne peux pas t'enlever tes peurs! Je ne suis pas magicien.

La femme soupire. Elle espérait secrètement qu'il le soit. Le sage continue:

— Arrête de les combattre!
— Ah oui, mais alors elles vont prendre le dessus!
— Pas du tout, elles vont cesser d'exister!

La consultante ouvre de grands yeux. Je crois voir ce qu'elle fantasme à l'idée de baisser les armes: des fantômes noirs et gluants qui la submergent et la phagocytent; ses yeux sont pleins de frayeur. Face à cette stupeur, Patyji enchaîne:

— Combattre, c'est rester dans la même énergie, c'est conserver la présence des peurs. À les combattre ou les qualifier, tu les maintiens réelles au point qu'elles prennent une existence propres et qu'elles génèrent des besoins. Elles prennent de l'appétit, elles ont besoin de se nourrir d'énergie, elles grandissent en toi et t'épuisent. Les analyzer pour en comprendre la provenance, c'est encourager leur existence. Ta mémoire est de toute façon défaillante, tu ne te souviens jamais que d'une partie des événements qui ont contribué à générer ta peur.

— Mais alors, c'est quoi la solution? gémit-elle, de grosses larmes prêtes à éclater au bord des yeux.
— Dépasse-les!

Les larmes coulent sur ses joues.

— Je ne parle pas de refoulement, ça les densifierait encore plus, mais lève-toi et marche! Savoure l'instant présent qui ne contient aucune peur. Elles n'existent que dans une réalité que tu maintiens ou dans laquelle tu te projettes. Focalise ta pensée sur tes forces et tes sécurités et la peur n'existera plus. Prends une grande respiration, sors et va marcher dans la nature. Observe les animaux, respire et respire encore.

Il n'en dira pas plus même si la femme espère encore une réassurance dont elle a déjà compris qu'elle ne viendra pas de l'extérieur, mais que c'est à elle de gérer ses peurs différemment.

La pièce de deux francs fait un très joli bruit métallique quand elle tombe dans la tirelire, ponctuant la nouvelle compréhension.













Réveil

Deux ans que je n'ai pas écrit sur ce blog et j'ai envie de le réveiller. Dernier article le 13 mars 2016, à quelques jours de mon premier voyage à Hawaii dont je ne savais pas encore qu'il allait changer ma vie. Un jour, j'en ai eu totalement marre de cette vie étroite, resteinte et pleine de manques que je vivais depuis presque vingt ans. Je dis totalement marre, car j'ai appris il y a fort longtemps  déjà qu'on ne change que lorsque l'on en a vraiment marre et chaque parcelle de notre corps doit être d'accord avec ça. C'est-à-dire: marre de marre. Stop, plus jamais ça, c'est fini, fini! Seulement à ce moment-là, c'est le point de départ de quelque chose de différent. Donc ce moment-là, je l'ai vécu au sommet du Mont Sinaï en juin 2013. C'est beau, non? «Au sommet du Sinaï» et on avait un guide qui s'appelait Moïse. J'ai donc escaladé le Mont Sinaï avec Moïse et des chaussure trop justes, je me suis esquintée les doigts de pieds (voir le reportage ici), j'ai bien dégusté mais je suis arrivée au sommet avec un putain de sentiment de victoire. Et là, en admirant un lever de soleil inoubliable  — non, mais attends, dans les pas de Jésus, tout de même! —, j'ai senti la même boule orange que j'admirais dans le ciel se placer dans mon ventre et j'ai recommencé à être en-vie... Ce jour-là, je ne le savais pas encore, j'ai passé de victime des événements de ma vie à créatrice de ma bonne vie. Ça s'est fait presque d'un coup, presque inconsciemment.

C'est donc cette envie ou plutôt cette joie de vivre retrouvée qui m'a fait m'inscrire à ce stage dont je rêvais depuis longtemps en avril 2016. J'ai checké trois articles sur ma liste d'envies: stage avec le Crimson Circle, aller à Hawaii et nager avec les dauphins. Je me suis envolée avec une assurance totale, j'ai magistralement loupé l'avion à la première correspondance et j'ai survécu, alors que c'était l'une de mes grandes peurs. Je suis entrée dans ma nouvelle vie de façon royale, souveraine, comme si tout cela était parfaitement normal et que j'avais toujours vécu ainsi. Même pas particulièrement épatée d'avoir changé de monde. J'ai rencontré des gens remarquables, de même vibration et d'intérêts communs, ma famille de l'âme. Je me sentais bien, j'étais enfin arrivé au port. Ma vie prenait enfin tout son sens.

Si javais su! Après cela, j'ai eu le sentiment de régresser. Tout est devenu difficile, ça cafouillait de partout. Ce n'était pas la même misère qu'avant, mais je ramais. Je comprends aujourd'hui ce que j'ai appris récemment au sujet du temps: qu'il n'est pas linéaire.

Je me suis toujours intéressée à ma vie, à la conscience d'être en vie. C'est quoi exactement, comment ça marche? La conscience n'est pas le mental. J'ai entendu récemment que l'évolution suivante de l'humain, c'est l'intégration du corps de lumière ou du corps d'énergie. Là, encore, c'est quoi ça? Selon cette théorie que le temps n'est pas linéaire, ce serait fait: j'aurais déjà mon corps de lumière et je serais en train d'expérimenter comment j'y suis arrivée.

Voilà! C'est exactement ça: je suis partie à Hawaii en 2016 avec mon corps de lumière et j'ai expérimenté Ahmyo (un mot ancien qui signifie «la bonne vie») pendant un court instant. Depuis, j'expérimente comment j'y suis arrivée. Ce n'est donc pas une régression, c'est une balade sur le parcours. Je repars à Hawaii dans cinq jours pour un mois de bonne vie et un stage Ahmyo où je devrais apprendre ce que j'ai déjà expérimenté et comprendre comment je l'ai compris. J'adore!

Mais j'y pense: ma décision de changer de vie au sommet du Sinaï... était-ce le moment précis où j'ai intégré mon corps de lumière quelque part dans le futur? Aie, mes neurones font des noeuds!