Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

samedi 25 août 2018

Emergence

Guérir. Gai-rire. Pendant des années, j'ai eu un élan de guérisseuse et de sauveuse jusqu'au jour où j'ai compris que la seule personne qu'on puisse guérir est soi-même. Aujourd'hui, je suis face à quelque chose d'encore plus nouveau: guérir est une farce! Il n'y a rien à guérir, seulement laisser faire.

Je présente des maux de ventre depuis des semaines. J'ai consulté mais pas en médecine traditionnelle. J'ai lâché l'hypnose collective de la vénération de la blouse blanche la première fois que j'ai travaillé dans le monde médical. Un jour que nous discutions de la marche des choses avec le médecin-chef de la centrale où je tapais des rapports médicaux — un être humain normal, lui — je lui ai demandé si on leur dispensait des cours d'arrogance à l'université. Sa non-réponse fut éloquente. Je préfère consulter l'énergéticien inspiré à l'écoute des ressentis qui va m'aider à me rééquilibrer. Du moins, tant que je ne suis pas inquiète d'un diagnostic alarmant.

Pas inquiète, voilà les mots-clefs. Mon corps ne s'affolle pas, la douleur est supportable et intermittente. Je sais que notre organisme est en pleine transformation, je sais vers quoi je vais, je l'ai décidé de longue date, je suis revenue sur Terre en ce moment précisément pour ce qui est en train de se passer: une mutation. C'est troublant, déconcertant mais pas inquiétant.

Je n'ai rien trouvé de plus malin que de me tester là-dessus. J'ai créé l'amie compassionnelle qui m'a conseillé avec une grande bienveillance de peut-être tout de même consulter, des fois que j'aurais un truc sérieux et que je ne me trouve pas embêtée pendant mon voyage. Elle a un ami qui a eu les  mêmes symptômes, c'était une blablabla-ite traitée aux antibiotiques. Et hop, me voilà inquiète!

Je pars dans une semaine. Bonjour pour obtenir un rendez-vous avec un médecin et des résultats d'analyse dans ce délai! Je lutte une bonne partie de la journée avec mois-mêmes:

Humain : — si je me trouve mal pendant le voyage, je vais être mal.
Maître: — je te rappelle que tu aimes tellement voyager que tout se passe généralement mieux dans ta vie dans ces moments. De toute façon, si tu te trouves mal, il y a des hôpitaux partout où tu seras.
Divin: — respire un grand coup et demande-toi ce que tu veux vraiment et ce qui et le mieux pour toi.

Respirer. Toujours un excellent conseil. La clarté se fait en provenance de cette trinité intérieure sacrée. Mon corps d'énergie libre est en train d'émerger et mon ADN ancestral s'en va. J'observe ébahie ce qui est en train de se mettre en place. Aurai-je encore un ADN? Probablement pas. Ces maux de ventre sont plutôt des mots qui révélent ce changement profond. Ce n'est pas vraiment une douleur mais une forte sensation déstabilisante. C'est nouveau, du jamais vu, le corps réagit comme en cas de danger. Il lutte contre quelque chose, il ne sait pas quoi. Souvent, je lui dis de ne pas déclencher les défenses, ce qui se passe est normal. Nouveau, mais normal. Il l'entend et j'ai un répit de quelques jours.

Si je me goinfre d'anti-vies (antiobiotiques), je vais plomber le processus avec des énergies anciennes et ça va être pire. Je sais aussi — mais d'où vient cette certitude? — que rien ne peut plus enrayer le processus. Le corps d'énergie nouvelle est déjà là, je suis juste en train de constater comment il s'est mis en place.

Ne rien faire, permettre. Autoriser l'événement. Ne rien faire: voilà bien le plus gros défi pour l'humain. Encore une grosse hypnose collective. Seuls les faiseux arrivent, s'enrichissent, ont du succès. S'agiter comme une fourmi pour avoir le droit d'exister. «Gagner sa vie» alors qu'elle nous a été donnée gratuitement!

Le mieux, là, en ce moment pour moi, c'est rester allongée et mettre en conscience ce qui est en train de m'arriver. Ecouter mes cellules et les entendre vibrer légèrement différemment. Etre incroyablement sereine parce que je sais parfaitement ce qui se passe, je suis prête. Je sais ce qui est le mieux pour moi et les docteurs ne font pas partie du plan.

Cela dit, est-ce que je pourrais cesser de me tester une bonne fois? C'est encore un jeu ancien ça m'énerve quand je me surprends à y jouer encore. Le Maître souffle avec bienveillance que les jeux nouveaux sont encore rares et à inventer. Il a raison. J'imagine le jeu «observer jusque dans les moindres détails en quoi et à quelle vitesse les énergies me servent».

Je ramasse les copies dans trois heures.

mardi 14 août 2018

La marche du monde

Mon mur facebook m'incite ce matin à cliquer sur deux videos. La première, une séquence de 13 minutes sur la conspiration mondiale. J'ai cliqué parce que c'est un ami à moi avec qui je partage certaines vue qui l'a relayée. Il commente avec prudence, précise qu'il n'est pas forcément d'accord avec tout. Je visionne: musique dramatique à fond et voix robotique. D'emblée, mes cellules se crispent. Un réflexe anti lavage de cerveau que j'ai développé cette dernière décennie. Je fais un pas virtuel en arrière, je laisse défiler les images. Les deux tiers du film répètent la théorie du complot avec des images subliminales des gentils et des méchants. Obama fait partie des derniers et dans mes références vibratoires, c'est un «good guy». Pourquoi? Une affaire de tripes, mais ce n'est pas mon propos ici. Je constate un prêt-à-penser supplémentaire. La video se termine en parlant d'un plan auquel il faut faire confiance sur une musique encore plus dramatique et des slogans tournoyants en typographie biseautée et estampée. C'est la conspiration anti-conspiration qui va sauver le monde et God Bless America.

Gros soupir.

La seconde est une séquence enregistrée par un steward d'une compagnie connue pour son low cost qui dénonce les conditions de travail comme l'esclavage du 21e siècle. C'est en effet innommable. Ce qui l'est aussi c'est quand il cherche à me culpabiliser d'acheter mon billet d'avion en low cost. Je m'énerve un peu.

J'ai été d'accord de recycler l'aluminium depuis 40 ans, de trier mes déchets un peu plus tard, de ne plus acheter Made in China, de privilégier le bio et de boycotter les marques jusqu'au moment où je me suis retrouvée paralysée à ne plus savoir quoi faire pour bien faire. J'ai alors décidé de laisser couler l'eau en me brossant les dents parce que j'ai besoin de ce son relaxant et des ions générés pendant trois minutes. Les jérémiades du steward ont donc tendance à me les briser menu ce matin. Je pose la question: lui a-t-on plaqué un pistolet sur la tempe quand il a signé son contrat de travail stipulant qu'on lui payait les heures en vol uniquement? Quelqu'un l'a-t-il obligé à accepter un salaire horaire aussi bas? Il termine en disant qu'il aime son métier (serveur dans un avion! — Pardon, je suis une vilaine jugeuse...) et qu'il ne veut pas en changer. Eh bien qu'il cesse de pleurnicher!

Re-gros soupir.

Je regarde dehors, il fait magnifiquement beau. Je fais un zoom arrière sur la marche du monde depuis que j'y suis. Je ris en pensant que je ne suis pas loin d'être cette vieille schnock qui trouve que «c'était mieux avant» qui m'horripilait plus jeune. Non, avant, c'était différent. Mieux, pas forcément. Il y a plein de bonnes choses en ce moment, notamment l'avancée faramineuse de la technologie. Je me baladais hier avec une copine et nous nous demandions quel était le nom de ces sommets pourtant si familiers de notre paysage. Hop, l'appli du smartphone nous a renseignées en trente secondes. Elle est pas belle, la vie?

Avant, on ne savait pas tout et on croyait que tout allait bien. Aujourd'hui, on en sait trop, il faut discerner le bon grain de l'ivraie et on croit que tout va mal.

La vérité est sûrement à mi-chemin et je me conforte dans ma conviction que la seule conspiration sur la planète en ce moment est celle de la bêtise.

La bonne nouvelle, c'est que ça peut changer.












samedi 28 juillet 2018

Prophétie désastre

LES CONSULTATIONS DE PATYJI

C'est par une après-midi de canicule que l'homme pousse la porte de l'échoppe où Patyji donne ses consultations. Il n'a pas pris rendez-vous. Par chance et en raison de la chaleur, la salle d'attente est vide et Patyji le reçoit immédiatement.

L'homme est grand, il doit avoir la trentaine. «C'est une très ancienne âme» me dira ensuite le gourou.

— Je ne sais pas ce qui m'a pris d'entrer ici, dit l'homme, manifestement agacé, je suis contre les bondieuseries et les fadaises new age, et votre toge orange m'énerve, c'est pas comme ça qu'on s'habille chez nous...

Il s'arrête pile et reste en apnée. Patyji ne bronche pas.

— Pardon, enchaîne le visiteur, je ne sais pas ce que j'ai, je suis énervé. La chaleur, la pleine Lune et cette éclipse ce soir avec Mars en plus... On nous prédit des catastrophes et des misères, comme s'il n'y en avait pas assez en ce moment. Mais où va le monde, vous vous rendez compte? Tout s'écroule, plus rien ne fonctionne correctement, la politique, les administrations, le système complet est en vrille, et je ne vous parle pas de ma vie... Alors si l'éclipse nous en rajoute une couche, ça va donner quoi? Ça fait peur, tout ça!

— Le monde est tel qu'il doit être, déclare posément Patyji.
— Quoi ?

Il ne s'attendait pas à ça. Je crains une seconde qu'il n'agresse le Sage et je me dis que des fois, il devrait fermer sa grande bouche de prêcheur, l'enturbanné! Mais non, le gars se calme au contact du doux hindou qui le regarde de ses grands yeux bienveillants. Le Maître a toujours cet effet lénifiant sur ses consultants.

— As-tu une question précise, Padawan impromptu?
— Beuh... balbutie l'homme. Oui, non, je ne sais pas... En fait, je me demande... Je ne sais pas ce que je me demande... Je me pose des questions. Je viens d'être licencié de mon job au bout de treize ans. Je n'ai pas peur pour la suite, j'ai déjà trois propositions intéressantes, mais il m'a semblé il que ce serait bien que je prenne quelques jours de vacances et trois mois ont déjà passés. Je n'arrive pas à me faire à l'idée de continuer comme ça. Je crois... je ne sais pas... il me semble qu'il y mieux à vivre que ça.
— Quoi, «ça» ? demande Patyji avec candeur.
— Ça... tout ça... Boulot-métro-dodo, la vie de couple, les enfants, l'école, les vacances, la vie réglée comme du papier à musique. On va vers quoi avec ça? C'est quoi le but?
— Ce sont des bonnes questions.
— Et les réponses ? dit l'homme d'un ton sec.
— Qu'attends-tu de moi ?

Quand Patyji répond à une question par une autre question, c'est là que la séance commence à être intéressante. Il m'a dit que depuis quelques temps, il en avait marre de répondre aux questions des consultants qui de toute façon n'écoutent pas et ne suivent pas ses conseils. «Tu sais, a-t-il ajouté, ils ont toutes les réponses, ce sont les questions qui leur manquent».

— J'attends qu'en tant que gourou indien, vous me prédisiez mon avenir, répond l'homme d'un ton déterminé. Qu'est-ce qui est écrit pour moi dans les astres? Quelle est ma destinée, quelle est ma mission?
— Je n'en ai aucune idée, mon pauvre ami, s'exclame Patyji! Comment veux-tu que je le sache? Je ne suis pas dans ta peau, le créateur de ta vie, c'est toi et toi seul. Les astres n'y sont pour rien. La destinée n'existe pas; ta mission, si tu l'acceptes, c'est toi qui la détermines, mais elle peut aussi s'auto-détruire dans les cinq secondes!...

J'étouffe un grand éclat de rire. Il a fait exprès? On a regardé la série des "Mission Impossible" l'autre soir et je vois dans le regard qu'il me jette en biais que oui, il a fait exprès, mais il le camoufle bien derrière une expression tout à fait naïve. Il fait maintenant semblant de s'échauffer et le consultant est penaud. Il enchaîne :

— Comprends une chose importante, Padawan satellisé, c'est que la nature humaine est une grosse feignante. C'est bien plus facile de s'en remettre aux astres et de les accuser de tous les désastres, mais la vérité, c'est que le coupable de ta vie qui va de travers, ce n'est personne d'autre que toi. Et maintenant, je vais te donner le joyau pour lequel tu es venu consulter: que ta vie s'écroule, c'est le meilleur cadeau que tu es en train de te faire. C'est ton âme, dans un carcan trop étroit depuis trop longtemps, qui se rebelle et qui brise le cadre. Tu vas te sentir très seul et très vulnérable dans les semaines qui viennent, c'est parce que ton armure s'est désintégrée. Le cadeau, c'est la liberté que tu es en train de t'offrir. Savoure-la et jouis-en. Décide. Choisis. Que veux-tu? Qu'est-ce qui te branche?

Je me demande s'il ne regarde pas un peu trop la télé, mon co-loc. Il a parfois des expressions qui tranchent avec son discours.

Il en restera là. Il a joint les mains, fermé les yeux et murmuré «Namasté» en signe de fin de discours.

Je trouve qu'il a été particulièrement loquace aujourd'hui. J'ai envie de lui demander si ce ne serait pas à cause de la pleine Lune; ça le ferait rigoler mais je me retiens car le visiteur me jette un regard troublé et je lui fais signe que la consultation est terminée.

Je le sens encore perturbé quand il glisse ses deux balles dans la tirelire.








jeudi 8 mars 2018

4h44, nouvelle énergie

4h44. Je sors du sommeil avec la sensation que mon corps se trouve encore à Hawaii. Etonnant. Ça fait quatre jours que j'ai quitté l'île, et pourtant, au réveil, je m'y crois encore. C'est la première fois que ça m'arrive, comme si une facette de moi me disait «n'oublie pas».

— N'oublie pas quoi? demande l'humain.
— N'oublie pas la nouvelle énergie qui t'a atteinte là-bas, murmure le Maître.
— Mh... Alors c'est vrai, il y a bien une nouvelle énergie arrivée sur Terre?
— Je te retourne la question: qu'en penses-tu?

C'est au-delà de penser ou de croire, j'ai bel et bien ressenti une vibration nouvelle. Rien de spectaculaire, une fréquence très douce, unifiée. Difficile de la qualifier... elle est nouvelle. Le nouveau, c'est du jamais vu, alors il n'y a pas de référence et pour en parler, on va forcément l'assimiler à quelque chose de connu et ça sera inexact. Le meilleur mot qui me vient c'est «unifiée». La nouvelle énergie n'est plus duelle. On n'en fait pas le tour, elle n'a pas d'opposé, pas de reflet. La meilleure comparaison est que ce n'est plus une médaille à deux faces mais une sphère et le dire ainsi est encore en-deçà de ce que je ressens. Quand je focalise sur elle pour la capter, je ressens un bien-être et une détente encore jamais expérimentés et il me faut déjà arrêter d'en parler parce que ces mots l'alourdissent. Je vais la dessiner.

J'ai relu la transcription de la médiation du moment où cette fréquence nous a touchés, je n'y ai pas retrouvé les mots dont je me souviens. Qui les a prononcés, je n'en sais rien. J'étais en alpha, presque endormie, les propos de Geoff m'échappaient par moments, mais cette phrase m'est arrivée commen surlignée en fluorescent: «... il y a un groupe de gens, il y a longtemps, qui s'est engagé [à atteindre sa réalisation] et qui a accepté de recevoir un jour cette nouvelle énergie, et ce jour est arrivé.» Et c'est là qu'elle m'a enveloppée pour la première fois.

— Ah bon? Je me suis engagée, moi? Je suis la première à recevoir la nouvelle énergie, moi, si petite, si anonyme, si rien?
— Qui vient de parler?

Tout mon être est doucement pénétré par cette nouvelle vibration qui demande poliment avant de rentrer, qui ne s'impose pas, qui s'insinue avec le plus profond des respects dans cette place de chacune de mes cellule qui semblait l'attendre depuis la nuit des temps. J'aurais une nano réaction de défense qu'elle se tiendrait à distance mais rien en moi ne résiste. Tiens, oui, il y avait ce vide  depuis toujours qui vient d'être comblé. Comme la pièce d'un puzzle qui trouve naturellement sa place. Ça vient de se faire sans tambours ni trompettes dans un silence et une tranquillité encore jamais vus, sur la terrasse d'une magnifique propriété avec vue sur l'océan, au milieu d'une nature luxuriante avec les oiseaux qui chantent au diapason et les alizés qui carressent la peau. Un moment d'une volupté subtile qui ne m'atteint vraiment qu'à l'instant, alors que je la mets en mots. Sur le moment, c'était juste «une bonne médiation» dont les effets semblaient durer.

— Est-ce que ça vient vraiment d'arriver ou est-ce que je me raconte des grosses histoires?
— Qui vient de parler?

Mais quelle est cette voix irritante qui vient régulièrement saboter les meilleurs moments? L'humaine en moi? Non, on est devenu vraiment copines, ces dernières années, elle est embarquée avec moi sur cette voie de réalisation. Elle et le Maître sont en train de joliment s'apprivoiser, ils sont en train de devenir de solides complices, ces deux-là. Non, cette voix n'est pas à moi. C'est l'hypnose collective, la voix de la conscience de masse. Un nuage poisseux et lourd qui flotte tout autour et qui importune sans vergogne plus souvent qu'à son tour. Dans une précédente méditation, nous venions de consciemment nous extraire de cette conscience de masse. De fait, elle n'atteint à l'instant que la frontière de mon mental avec une question nasillarde que je néglige de considérer. Entre la pesanteur de cette fréquence-ci et la limpidité de la nouvelle énergie, il n'y a pas photo!

N'empêche, merci la question nasillarde, elle me permet de revenir à moi et d'enregistrer ce qui vient d'arriver. Grâce à cela, je peux le mettre en mots et en conscience claire.

4h44 ce matin, mon corps flotte à Hawaii, pas loin de cette terrasse, pour me rappeler mon choix. Depuis quatre jours que je suis de retour dans l'hiver européen, je suis aux prises avec le décalage horaire qui m'impose de manger et de dormir à des heures indues, avec le délai pour rendre ma déclaration d'impôts, celui de faire mes paiements mensuels et la roue de la routine qui me plombent, malgré que je dispose d'encore quelques jours de vacances. J'ai un peu le cafard, bien sûr, alors c'est pain béni pour la conscience de masse qui se régale de cette fréquence qui est la sienne, d'autant que le contact avec la planète des singes est rude. Je viens de passer un mois avec des amies de haute fréquence, le contraste avec la vie normale — entendez banale et limitée — est douloureux.

Mais mes cellules ont goûté à la nouvelle énergie et elles en veulent encore. C'est ce que je comprends en me réveillant. Elle est partout, cette nouvelle énergie. Il faut faire un peu de silence et de calme en soi pour la capter et la savourer consciemment mais ça ne l'empêche pas de se répandre. Mon corps m'envoie l'image d'Hawaii à toutes fins de compréhension par mon petit mental limité mais je la reçois ici et maintenant et tout le monde peut en faire autant.

Maintenant, il va falloir composer. D'une part, j'avance en territoires inexplorés — parce que NOUVELLE énergie — et d'autre part, je suis encore sur cette planète en pleine mutation, dans un chaos dont nous ne prenons pas la complète mesure. Je suis dans ce monde, mais plus de ce monde. Aucune envie de m'enduire l'ego d'arrogance et de condescendance, ça me couperait les ailes et j'ai une furieuse envie de voler, moi! Donc, il va falloir trouver comment conserver la nouvelle énergie dans ma vie sans me couper des autres et sans me laisser happer par eux.

— Pourquoi? demande quelqu'un.
— Pourquoi quoi?
— Pourquoi ne pas se couper des autres?

Bonne question. Je pense qu'il faut définir «les autres», parce qu'il y a tout une collection de primates dont je peux me couper sans hésiter, comme un certain président fantoche et néanmoins américain avec tout ce qu'il représente, mais ce sont les autres qui sont proches de mon coeur et qui ne partagent pas ma quête dont je n'ai pas envie de me couper. Chacun sa route, on peut se parler quand même et passer des bons moments ensemble. La vie, c'est aussi les amis, la joie, les apéros et les bons petits plats.

Et là, je vois le piège dans toute sa netteté. Je chemine depuis plusieurs années avec entre autres un groupe de spirituels qui s'est donné un nom de famille. Après des incarnations de solitude, on se retrouve, on se reconnaît, on se remémore un élan passionné de l'âme qu'on a toujours en commun. C'est bon, c'est sécurisant, malgré le temps passé à se demander si vraiment les autres n'ont pas raison et qu'on est frapadingue! C'est bon mais c'est le piège. On a rebâti un abri, on y a collé l'étiquette avec le nom de famille et on recommence la même chose: se distinguer des autres, séparer, juger, comparer, hiérarchiser.

Je ne veux pas cela non plus. J'aspire à la liberté, la vraie, celle qui fout bien la trouille parce c'est la vraie souveraineté et une forme de solitude que l'humain redoute.

4h44. Hawaii versus poids de la routine. Le fossé entre les deux s'élargit et la dissonnance augmente. Respirer, choisir consciemment ma route. Il fait beau, je vais aller me faire un café et le savourer comme je choisis de savourer ma journée. Ne prendre que des décisions conscientes et rester observatrice des singes sur la planète. Jouer leur jeu quand c'est inévitable: remplir les formulaires administratifs idiots et contradictoires sans m'énerver en y consacrant un minimum d'énergie et puis revenir à ma créativité et à ma joie créatrice. Avec la nouvelle énergie, on va avoir des surprises. Tout reste à expérimenter.



mardi 6 mars 2018

La vraie création

Voilà. C'est fait. Un mois sous les tropiques à vivre la bonne vie. Comme prévu, j'ai plongé dans ma création, je m'y suis rencontrée et j'ai observé comment je l'avais créée. Ça paraît alambiqué, dit comme ça, mais une fois qu'on l'expérimente, ça prend tout son sens. J'en ai donc appris un peu plus sur la vraie création et voilà ce que j'en ai compris à ce stade.

La joie est à la source de la vraie création. Joie de vivre, d'exister. Cette joie génère le désir et la passion. Le désir se manifeste sous forme de rêve et c'est à ce moment qu'une énergie est mise en mouvement qui met la conscience en vie, qui matérialise le rêve.

Ce qui cafouille avec la loi de l'attraction, c'est qu'on pense de façon erronnée que c'est le mental qui génère l'énergie. Alors que pas du tout. Le désir et la passion sont généralement mal traduits par le mental. Exemple: je rêve d'une voiture neuve. La loi de l'attraction suggère d'en lister tous les détails: le modèle, la couleur, le prix et la date de livraison. Voilà que l'attention est déplacée disons des tripes ou du coeur où se trouve le désir vers le mental qui calcule, estime, invente des stratégie pour obtenir ce que je désire. La plupart du temps, je vais finir par me focaliser sur comment gagner l'argent qui va me permettre de me payer cette voiture neuve. Comme je suis une humaine normalement formattée par mon éducation, ma lignée ancestrale, la société dans laquelle je vis, ma religion et mes habitudes, ma voiture neuve est petite pour ne pas polluer, peu importe la couleur, je me contenterai de ce qui vient, je la vois pour Noël prochain ou pour mon anniversaire, parce qu'un cadeau en-dehors de ces dates n'est pas d'emblée imaginable et je calcule déjà le nombre d'heures supplémentaires que je dois faire pour obtenir la somme d'argent nécessaire.

Selon la loi de la vraie création, avec tout ça, ce que j'obtiens, c'est de la peine, des efforts, un rêve inaccessible, de la frustration et... aucune voiture, parce qu'à me focaliser sur toute cette liste, j'ai perdu le contact avec la passion d'une voiture neuve. En d'autres termes, le créateur permanent que je suis créé de façon instantanée ce qui vibre en lui. À laisser mon cerveau gauche (l'humain en moi) prendre la barre pour contrôler la création, j'obtiens ce qui précède, alors que si je laisse mon cerveau droit (le Maître en moi) seulement rêver la voiture neuve, j'obtiens une Tesla bronze métallisé dans un délai qui me coupe les jambes! Les enfants le savent bien, ils émettent un désir et attendent qu'il se manifeste. Trop simple pour un mental d'adulte sous hypnose collective.

Forte de cette connaissance, je savoure ma création de ce mois à Hawaii créé lors de mon dernier voyage aux USA. Quand mes deux copines ont commencé à parler de suivre le présent stage à Kona, Big Island, j'ai déclaré, un peu par boutade:

— OK, les filles, mais si on retourne à Hawaii, on y reste un mois.

En 2016, j'avais déjà fait 24 heures de voyage pour n'y rester que dix jours. Je m'étais promis que la prochaine fois, ce serait minimum un mois. Je ne pensais pas que cette prochaine fois serait deux ans plus tard seulement. Nous venons de terminer notre repas hawaiien quand l'une des copines demande:

— C'est quoi le prochain voyage?

Ce sera la Slovénie début octobre. L'humain est en apnée et rétréci d'emblée le projet. Je visualise une quinzaine de jours d'un périple près de chez moi comparé au présent voyage aux antipodes, ça devrait le faire financièrement; c'est dans six mois, c'est court, mais assez lointain pour que l'humain inspire et remette toute analyse supplémentaire à plus tard. Ça ira... L'humain n'a pas dit non.

Trois jours plus tard, le sujet revient sur le tapis. La copine déclare sur le même ton que le mien pour déclarer «un mois» à Hawaii:

— Ce sera deux mois cette fois. Et on fait un tour en Europe.

Un ami qui passe la soirée avec nous est intéressé, et plus nous listons les coins que nous voulons visiter, plus il est attiré. C'est dit, il sera de la partie. Pendant ce temps, mon humain s'agite et pique une crise. Il compte déjà les coûts, les prix, se préoccupe de ce que vont dire les gens si je pars deux  mois, bref, il a commencé à casser la magie. Heureusement, la Conscience choisit d'écouter le Maître qui rigole de toutes ces limitations. Il laisse parler l'humain, il est à ce point compassionnel, et comme Conscience demande à Humain de bien vouloir se la coincer cinq minutes, c'est bon, on a compris ce qu'il voulait dire, le Maître frémit de plaisir et de passion à l'idée de ce prochain voyage et le déclare haut et fort. Il demande même pourquoi pas six mois?

— Parce que, répond quelqu'un.

Raison suffisante pour l'instant. Conscience choisit de focaliser sur la joie qui envahit soudain la pièce avec les rires de quatre personnes en train de rêver leur prochaine tranche de vie ensemble. Tout le monde va se coucher et le lendemain matin, c'est le Maître qui règne en maître et l'humain, détendu, se demande pourquoi il a flippé à ce point hier. Bien sûr qu'il va se faire, ce voyage, bien sûr que les sous pour le réaliser vont arriver.

— Comment? demande l'humain qui se réveille.
— Ah ben ça, on verra bien, répondent toutes les autres facettes à l'unisson.

Moment présent. Important, le paramètre instant présent. La joie du projet, l'envie, la passion et c'est tout. Le reste, c'est de l'arrangement autour de cela. Le travail, s'il y en a un, c'est de conserver l'attention sur cette joie car c'est la source de la création. Si la joie diminue et que l'anxiété augmente, la création sera limitée, terne, frustrante... Ce n'est pas mon mental qui créé ma réalité, c'est ma joie de l'instant. Un feu qu'il convient de conserver allumé tout le temps pour que la réalité soit joyeuse.

Pigé?
Ben oui, pigé, mais la gravité, les réflexes, les habitudes, le format font que dans deux minutes, je vais me laisser happer par les pensées toutes faites et je vais recommencer à me limiter! Tiens, un exemple de cela: deux jours plus tard, la copine qui a dit «deux mois» visualise que ça va être difficile de trouver des logements pour quatre, qu'il faudra peut-être partager nos chambres, qui va la partager avec  un garçon? Mon plexus se serre alors que je la suis dans son raisonnement. Une heure plus tard, je sors de l'hypnose et je déclare:

— Mais non! D'abord pourquoi ce serait difficile de trouver des accomodations pour quatre? C'est écrit où? Et puis nous savons maintenant que nous voulons notre chambre individuelle et que c'est OK de partager la salle de bains, mais c'est tout. Pourquoi ratatiner notre rêve? Pourquoi ne pas décider de passer une ou deux nuits dans une suite au Carlton sur la croisette à Cannes?

Et voilà. C'est fluide à nouveau. La joie est revenue.

Après, si j'ai bien tout compris, il s'agit encore de lâcher le résultat. La joie, c'est deux mois d'un voyage joyeux ensemble à découvrir des jolis coins de la planète et à rencontrer des gens intéressants. Le créateur permet que les énergies le servent et observe ce qui vient à lui. Il se peut qu'à quatre, notre joie invente quelque chose de bien plus beau, plus heureux et plus intéressant encore.

À expérimenter...











samedi 27 janvier 2018

Combattre ses peurs

LES CONSULTATIONS DE PATYJI

Ce matin, c'est une dame d'une cinquantaine d'années qui frappe à la porte de Patyji. Elle a tout de l'adepte new age: des vêtements amples et confortables, des chaussures plates mais cependant élégantes, une chevelure dans laquelle il y avait des fleurs dans les années 70, c'est sûr, et une belle écharpe indienne autour du cou.

— Patyji, grand gourou, tu es mon dernier recours. Je travaille sur mes peurs depuis plus de 25 ans, et elles sont toujours là. Plus aussi grandes, plus les mêmes, mais j'ai toujours des peurs dont je n'arrive pas à me débarrasser. J'ai fait tous les processus connus, je te demande de m'enlever mes peurs une bonne fois pour toutes, je n'en peux plus de les combattre!

— Chère Padawan attachée, je ne peux pas t'enlever tes peurs! Je ne suis pas magicien.

La femme soupire. Elle espérait secrètement qu'il le soit. Le sage continue:

— Arrête de les combattre!
— Ah oui, mais alors elles vont prendre le dessus!
— Pas du tout, elles vont cesser d'exister!

La consultante ouvre de grands yeux. Je crois voir ce qu'elle fantasme à l'idée de baisser les armes: des fantômes noirs et gluants qui la submergent et la phagocytent; ses yeux sont pleins de frayeur. Face à cette stupeur, Patyji enchaîne:

— Combattre, c'est rester dans la même énergie, c'est conserver la présence des peurs. À les combattre ou les qualifier, tu les maintiens réelles au point qu'elles prennent une existence propres et qu'elles génèrent des besoins. Elles prennent de l'appétit, elles ont besoin de se nourrir d'énergie, elles grandissent en toi et t'épuisent. Les analyzer pour en comprendre la provenance, c'est encourager leur existence. Ta mémoire est de toute façon défaillante, tu ne te souviens jamais que d'une partie des événements qui ont contribué à générer ta peur.

— Mais alors, c'est quoi la solution? gémit-elle, de grosses larmes prêtes à éclater au bord des yeux.
— Dépasse-les!

Les larmes coulent sur ses joues.

— Je ne parle pas de refoulement, ça les densifierait encore plus, mais lève-toi et marche! Savoure l'instant présent qui ne contient aucune peur. Elles n'existent que dans une réalité que tu maintiens ou dans laquelle tu te projettes. Focalise ta pensée sur tes forces et tes sécurités et la peur n'existera plus. Prends une grande respiration, sors et va marcher dans la nature. Observe les animaux, respire et respire encore.

Il n'en dira pas plus même si la femme espère encore une réassurance dont elle a déjà compris qu'elle ne viendra pas de l'extérieur, mais que c'est à elle de gérer ses peurs différemment.

La pièce de deux francs fait un très joli bruit métallique quand elle tombe dans la tirelire, ponctuant la nouvelle compréhension.













Réveil

Deux ans que je n'ai pas écrit sur ce blog et j'ai envie de le réveiller. Dernier article le 13 mars 2016, à quelques jours de mon premier voyage à Hawaii dont je ne savais pas encore qu'il allait changer ma vie. Un jour, j'en ai eu totalement marre de cette vie étroite, resteinte et pleine de manques que je vivais depuis presque vingt ans. Je dis totalement marre, car j'ai appris il y a fort longtemps  déjà qu'on ne change que lorsque l'on en a vraiment marre et chaque parcelle de notre corps doit être d'accord avec ça. C'est-à-dire: marre de marre. Stop, plus jamais ça, c'est fini, fini! Seulement à ce moment-là, c'est le point de départ de quelque chose de différent. Donc ce moment-là, je l'ai vécu au sommet du Mont Sinaï en juin 2013. C'est beau, non? «Au sommet du Sinaï» et on avait un guide qui s'appelait Moïse. J'ai donc escaladé le Mont Sinaï avec Moïse et des chaussure trop justes, je me suis esquintée les doigts de pieds (voir le reportage ici), j'ai bien dégusté mais je suis arrivée au sommet avec un putain de sentiment de victoire. Et là, en admirant un lever de soleil inoubliable  — non, mais attends, dans les pas de Jésus, tout de même! —, j'ai senti la même boule orange que j'admirais dans le ciel se placer dans mon ventre et j'ai recommencé à être en-vie... Ce jour-là, je ne le savais pas encore, j'ai passé de victime des événements de ma vie à créatrice de ma bonne vie. Ça s'est fait presque d'un coup, presque inconsciemment.

C'est donc cette envie ou plutôt cette joie de vivre retrouvée qui m'a fait m'inscrire à ce stage dont je rêvais depuis longtemps en avril 2016. J'ai checké trois articles sur ma liste d'envies: stage avec le Crimson Circle, aller à Hawaii et nager avec les dauphins. Je me suis envolée avec une assurance totale, j'ai magistralement loupé l'avion à la première correspondance et j'ai survécu, alors que c'était l'une de mes grandes peurs. Je suis entrée dans ma nouvelle vie de façon royale, souveraine, comme si tout cela était parfaitement normal et que j'avais toujours vécu ainsi. Même pas particulièrement épatée d'avoir changé de monde. J'ai rencontré des gens remarquables, de même vibration et d'intérêts communs, ma famille de l'âme. Je me sentais bien, j'étais enfin arrivé au port. Ma vie prenait enfin tout son sens.

Si javais su! Après cela, j'ai eu le sentiment de régresser. Tout est devenu difficile, ça cafouillait de partout. Ce n'était pas la même misère qu'avant, mais je ramais. Je comprends aujourd'hui ce que j'ai appris récemment au sujet du temps: qu'il n'est pas linéaire.

Je me suis toujours intéressée à ma vie, à la conscience d'être en vie. C'est quoi exactement, comment ça marche? La conscience n'est pas le mental. J'ai entendu récemment que l'évolution suivante de l'humain, c'est l'intégration du corps de lumière ou du corps d'énergie. Là, encore, c'est quoi ça? Selon cette théorie que le temps n'est pas linéaire, ce serait fait: j'aurais déjà mon corps de lumière et je serais en train d'expérimenter comment j'y suis arrivée.

Voilà! C'est exactement ça: je suis partie à Hawaii en 2016 avec mon corps de lumière et j'ai expérimenté Ahmyo (un mot ancien qui signifie «la bonne vie») pendant un court instant. Depuis, j'expérimente comment j'y suis arrivée. Ce n'est donc pas une régression, c'est une balade sur le parcours. Je repars à Hawaii dans cinq jours pour un mois de bonne vie et un stage Ahmyo où je devrais apprendre ce que j'ai déjà expérimenté et comprendre comment je l'ai compris. J'adore!

Mais j'y pense: ma décision de changer de vie au sommet du Sinaï... était-ce le moment précis où j'ai intégré mon corps de lumière quelque part dans le futur? Aie, mes neurones font des noeuds!