Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

mardi 14 août 2018

La marche du monde

Mon mur facebook m'incite ce matin à cliquer sur deux videos. La première, une séquence de 13 minutes sur la conspiration mondiale. J'ai cliqué parce que c'est un ami à moi avec qui je partage certaines vue qui l'a relayée. Il commente avec prudence, précise qu'il n'est pas forcément d'accord avec tout. Je visionne: musique dramatique à fond et voix robotique. D'emblée, mes cellules se crispent. Un réflexe anti lavage de cerveau que j'ai développé cette dernière décennie. Je fais un pas virtuel en arrière, je laisse défiler les images. Les deux tiers du film répètent la théorie du complot avec des images subliminales des gentils et des méchants. Obama fait partie des derniers et dans mes références vibratoires, c'est un «good guy». Pourquoi? Une affaire de tripes, mais ce n'est pas mon propos ici. Je constate un prêt-à-penser supplémentaire. La video se termine en parlant d'un plan auquel il faut faire confiance sur une musique encore plus dramatique et des slogans tournoyants en typographie biseautée et estampée. C'est la conspiration anti-conspiration qui va sauver le monde et God Bless America.

Gros soupir.

La seconde est une séquence enregistrée par un steward d'une compagnie connue pour son low cost qui dénonce les conditions de travail comme l'esclavage du 21e siècle. C'est en effet innommable. Ce qui l'est aussi c'est quand il cherche à me culpabiliser d'acheter mon billet d'avion en low cost. Je m'énerve un peu.

J'ai été d'accord de recycler l'aluminium depuis 40 ans, de trier mes déchets un peu plus tard, de ne plus acheter Made in China, de privilégier le bio et de boycotter les marques jusqu'au moment où je me suis retrouvée paralysée à ne plus savoir quoi faire pour bien faire. J'ai alors décidé de laisser couler l'eau en me brossant les dents parce que j'ai besoin de ce son relaxant et des ions générés pendant trois minutes. Les jérémiades du steward ont donc tendance à me les briser menu ce matin. Je pose la question: lui a-t-on plaqué un pistolet sur la tempe quand il a signé son contrat de travail stipulant qu'on lui payait les heures en vol uniquement? Quelqu'un l'a-t-il obligé à accepter un salaire horaire aussi bas? Il termine en disant qu'il aime son métier (serveur dans un avion! — Pardon, je suis une vilaine jugeuse...) et qu'il ne veut pas en changer. Eh bien qu'il cesse de pleurnicher!

Re-gros soupir.

Je regarde dehors, il fait magnifiquement beau. Je fais un zoom arrière sur la marche du monde depuis que j'y suis. Je ris en pensant que je ne suis pas loin d'être cette vieille schnock qui trouve que «c'était mieux avant» qui m'horripilait plus jeune. Non, avant, c'était différent. Mieux, pas forcément. Il y a plein de bonnes choses en ce moment, notamment l'avancée faramineuse de la technologie. Je me baladais hier avec une copine et nous nous demandions quel était le nom de ces sommets pourtant si familiers de notre paysage. Hop, l'appli du smartphone nous a renseignées en trente secondes. Elle est pas belle, la vie?

Avant, on ne savait pas tout et on croyait que tout allait bien. Aujourd'hui, on en sait trop, il faut discerner le bon grain de l'ivraie et on croit que tout va mal.

La vérité est sûrement à mi-chemin et je me conforte dans ma conviction que la seule conspiration sur la planète en ce moment est celle de la bêtise.

La bonne nouvelle, c'est que ça peut changer.












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