Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

Patyji, Gourou Indien

Patyji est un gourou que j’ai ramené d’Inde et qui consulte sur ce blog.

Alors que je visitais Bénarès, on m’a parlé de lui comme le gourou qui connaît le sens de la vie. Tu parles si je me suis précipitée pour le consulter, mais voilà, ce n’était pas si simple. Il se trouvait alors dans les montagnes du Cashemere et il fallait carrément monter une expédition pour le rejoindre. J’ai décidé que rien ne m’arrêterait et j’ai engagé un guide et quelques sherpas que j’ai équipés pour un long périple.
L'expédition
Nous avons voyagé de longues heures en train. D’abord dans un express, puis dans des trains de plus en plus aléatoires dans des contrées de plus en plus reculées. Nous avons ensuite pris le taxi, le touk touk pour arriver au fond d’une vallée. Le reste de la distance jusqu’à la grotte de Patyji ne pouvait se faire qu’à pied. À ce stade, j’avais perdu les sherpas un à un, épuisés, qui avaient refusé d’aller plus loin. J'étais donc seule avec le guide à qui j’avais promis un gros bakchich s’il m’accompagnait jusqu’au bout. Grâce à cette carotte, il resta, mais de très mauvais gré. Il ronchonnait à longueur de journée. Avec la chaleur, les chemins dangereux, le poids des bagages et les lynx dans la montagne, je commençais à l’avoir mauvaise, moi aussi, mais je voulais vraiment savoir quel était le sens de la vie et je tins bon.

Enfin, un beau soir, nous arrivâmes devant la grotte de Patijy. Impossible de le consulter tout de suite, il exigea de moi trois jours de jeûne et de méditation avant de pouvoir l’interroger. Le jeûne, c’était facile. Nous n’avions plus rien à manger depuis deux jours déjà, alors trois de plus ne m’effrayaient pas, d’autant que j’avais chopé une tourista majeure et que mon tube digestif refusait tout aliment. Heureusement, une source fraîche coulait non loin à laquelle nous pûmes nous abreuver, mon guide et moi, ce qui nous permit de survivre.

Enfin, le troisième jour, Patyji me fit signe d’approcher. Ce que je fis avec grand respect et déférence. Je lui posai alors la question qui me taraudait depuis toujours:

— Patijy, quel est le sens de la vie?

Il plongea son regard sombre dans le mien et me sourit. C’était un magnifique Indien au regard de braise et aux dents incroyablement blanches. Un peu maigre, peut-être. Il avait un magnifique sourire et une présence incroyablement chaleureuse. Il écouta et entendit ma question. Il prit alors une profonde inspiration et, au bout de quelques minutes de réflexion, il répondit d’une voix suave et mélodieuse sur un ton pénétré:

— La vie est un long fleuve.

J’avoue, j’ai perdu mon calme.

— Ah non, merde alors! Merde! Je ne viens pas de passer six semaines d’un voyage éreintant à surmonter des obstacles, à risquer ma vie sur des chemins improbables, à supporter un guide ronchon pendant que j’étais malade sous une chaleur infernale pour m’entendre dire que « la vie est un long fleuve! »

Surpris par ma véhémente réaction, Patyji s’étonna:

— Ah bon? La vie n’est pas un long fleuve?

Après cela, Patyji se rendit compte qu’il n’avait peut-être pas toutes les réponses à toutes les questions et quand il apprit que j’étais Occidentale, il décida de m’accompagner dans mon voyage de retour. Depuis, il vit chez moi et il sort de ses méditations une fois par jour pour répondre à une question. Le reste du temps, il explore la société à la recherche de plus de réponses quant au sens de la vie.

Ce coin de blog lui est réservé et je publie ici les réponses qu’il donne aux gens qui le consultent. Vous êtes les bienvenus pour poser toutes les questions que vous voulez.

Le prix de la consultation, c’est deux balles.


PS. Patyji a été initié par Maître Yoda. C'est pourquoi il appelle ses consultants «Padawan».






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