Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

vendredi 12 septembre 2014

Succès

TU DEVRAIS ÉCRIRE

Quand l’écrivain dont j’ai parlé plus haut m’a conseillé d’écrire un livre à la fois, il ne m’a pas expliqué comment choisir lequel. C’est que j’ai des milliers d’histoires à raconter, moi, alors par laquelle commencer?

Choisir, c’est s’engager sur un chemin et abandonner les autres. Choisir une histoire, la raconter. L’écrire, la relire, la modifier, l’enjoliver. Rater, recommencer. Laisser aller le récit et décider d’une fin. Même temporaire, même elliptique, mais arriver à ce point final, et dire : «voilà, c’est fait».

Finir. Encore une peur à affronter. Aboutir. Et après? 

Après, l’offrir au monde. Après, si mon plaisir rencontre celui du lecteur, c’est tant mieux. Mon bonheur sera là.

Et si c’était le succès? Le best seller prévu dès le départ? C’est que je veux bien du succès pour mes écrits, mais pas pour moi. Les projecteurs, les interviews, les signatures, je suis terrifiée. Je ne sais pas faire, être célèbre.

Je revis mon premier succès de quand j’étais potière. J’avais fabriqué une très belle première création, une fontaine d’intérieur. Une inspiration, un jour, et je me suis lancée, pas sûre de résoudre les problèmes techniques. L’œuvre est arrivée avec élégance. Une très jolie petite fontaine, toute simple, et qui fonctionnait bien.

J’ai eu le coup de foudre. Je l’ai mise en vente, mais à un prix que je pensais astronomique, histoire de dissuader le chaland. Manque de pot, comme c’était un bel objet avec une âme, un chaland sensible a eu le même coup de foudre :

— Oh, quelle magnifique fontaine! Combien? Je la prends.

J’ai failli répondre : 

— Vraiment?

Je me suis mordue la langue à temps et j’ai savouré le moment. L’œuvre était en train de faire mon bonheur en faisant le bonheur de quelqu’un d’autre. J’ai alors compris que l’œuvre créée par moi ne peut être un chef-d’œuvre qu’à la condition que je l’offre au monde.

Faire face au succès fait partie du jeu.






Aucun commentaire: