Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

lundi 29 novembre 2010

Un noeud au plexus

Retour, ce matin, de cette opprression sur le plexus qui me pèse de façon récurrente depuis plusieurs semaines. J'y associe une angoisse ou une peine connue. Comme un réflexe. J'ai mon lot de bonnes raisons de me sentir en peine, mais je connais la déprime, et ce n'est pas ça.

Au début, je luttais contre. Mentalement, j'allais chercher des bonnes raisons à opposer à des bonnes raisons d'être malheureuse. Pour les contre-balancer, les effacer, je ne sais pas. Négocier avec ce poids qui me provoque parfois des crises de larmes inextinguibles.

Dans ces moments, je sors, je respire et je laisse s'écouler ce chagrin si grand qu'il me vient le sentiment qu'il ne m'appartient pas en totalité. Parce qu'enfin je n'ai pas de raisons de me sentir à ce point malheureuse ! Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Pourquoi un si grand poids ?

Des égrégores ?
Des poches de chagrin qui se promènent dans l'atmosphère et que je capte ? Oui, bon...

Je me console en me persuadant que pleurer un chagrin, c'est le transformer. Je m'en prends au ciel, à la fatalité, à l'univers, aux arbres. Je les engueule, leur demande pourquoi ça va si mal ma vie, qu'est-ce qui cloche avec moi ?

"Rien", me répondent-ils.

Si, si, les arbres répondent. Essayez donc de dialoguer avec eux, vous verrez bien. Ce sont généralement des grands sages et ils sont toujours consolateurs. Collez-vous contre le tronc d'un grand arbre, et observez. Prenez-le dans vos bras.

J'ai également tenté une transformation de ce noeud au plexus. Je visualise un grand vortex d'énergie violette, et ça marche. Mais dès que mon mental se remet en mode "fonctionnement du quotidien", le noeud revient. Faut-il donc que je passe ma journée en position du lotus et en méditation ? Ce n'est pourtant pas l'envie qui manque.

Ce matin, j'accueille.
Le poids est là alors que j'écris. Dense, obscur. Lourd.
Je le regarde bien en face, calmement.

Qui es-tu ?
Qu'es-tu ?

Il prend alors plus de place en moi, il envahit tout le haut de mon corps, mais il s'allège. C'est une présence. Un monde, une vie… Comment dire ?

Je sais dialoguer avec mon ange, ce n'est pas lui.

Ce qui vient me saluer ici, c'est le nouveau.
Enfin, je crois. C'est l'expression la plus proche de ce que je ressens, mais face au nouveau, les mots sont encore inexistants, n'est-ce pas ? Le nouveau est encore jamais vu, donc encore jamais traduit…

Mon cerveau interprète cette présence par un nuage noir et dense. Comment apréhender ce qu'on ne connaît pas et qui, par définition, effraye ? Le cerveau étant ainsi configuré : craindre l'inconnu pour s'en protéger.

À le regarder en face et à l'accueillir d'une façon neutre, le noir dense devient gris et doux. Il s'allège. Le sentiment d'angoisse est remplacé par une densité agréable. Encore indistincte : c'est toujours une brume qui cache j'ignore quoi, mais qui inspire plutôt confiance.

Je ressens faiblement une puissance, comme une immense excitation, une réjouissance. De quoi ? Je suis bien incapable de le dire. Comme à l'idée d'aller à Disneyworld pour la première fois quand on est enfant : on sait que ça va être merveilleux, trop peut-être, on se sent submergé, à la limite de l'angoisse.

Ah voilà : cette angoisse, c'est peut-être la perception d'une joie si grande que je n'ai pas assez de place pour la ressentir.

Plus je traduis mon ressenti en mots et plus il se dévoile. C'est maintenant un plaisir qui grouille timidement dans mon ventre. Nettement plus agréable ! Je sens l'esquisse d'un sourire. À reconnaître la joie, elle résonne en moi.

Quoi ?
Le nouveau monde qui vient me saluer ? Qui attend poliment devant ma porte que j'ose ouvrir à cet étranger ? Peut-être…

Une bonne chose : le noeud est dénoué, il n'est plus sur le plexus, il ressemble à un nouveau plaisir qui prend place dans le ventre. Voilà qui est nettement plus agréable à trimballer dans ma journée.

Je vous laisse, j'ai des tas de trucs vachement importants à faire. Comme vous.

:))

3 commentaires:

flo the frog a dit…

voila une petite interview tout a fait intéressante, :)

http://www.youtube.com/watch?v=bVGqE726OAo

Patricia Eberlin a dit…

Ah oui, je suis d'accord. Là, c'est la même, avec des sous-titres à disposition pour les non-anglophones
http://www.ted.com/talks/lang/eng/julian_assange_why_the_world_needs_wikileaks.html

Lu a dit…

Wwooooo… Tu pleures parfois toi ?
Non, quand tu pleures tu ne pleures que ton chagrin, pas des ondes qui se promènent dans l’atmosphère. Les larmes elles sont dedans. Il faut en faire une force. J’en fais ma carapace.
Pleurer un chagrin n’est pas le transformer. Pleurer allège parfois, pleurer protège, mais pleurer ne transforme pas.
Les arbres ne parlent pas, ce que tu entends (et que tu penses venir d’eux) ce ne sont que tes propres pensées.

Tu es forte si tu réussis à regarder ce poids comme ça. Tu n’as pas peur qu’il te mange ?

Dans ce que tu écris ici il y a une phrase qui me touche particulièrement : « Ah voilà : cette angoisse, c'est peut-être la perception d'une joie si grande que je n'ai pas assez de place pour la ressentir. »

Maintenant, pardonne moi, peut être que tu n’aimes pas ce que j’écris, alors si c’est le cas, supprime mon commentaire, puisqu’ici c’est toi le boss comme tu dis. Mais je te fais part de ce que je pense. Voilà.