Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

mercredi 2 juillet 2014

Game of thrones

LES CONSULTATIONS DE PATYJI

Ce soir, à mon grand étonnement, je trouve le sage Patyji planté devant la télé, il regarde Game of thrones.

— Patyji suprême, tu regardes Game of thrones? demandé-je avec un chouïa d’étonnement.

— Oui, Padawan mon hôtessse affectionnée, merci de me permettre de voir la boîte à images en couleurs qui bougent toutes seules.

Il n’est pas demeuré au point de ne pas savoir ce qu’est la télévision, mais il se donne souvent un genre sauvage primitif, pour rire. C’est un grand déconneur, ce Patyji.

— Ça va pas, la tête, Patyji? Cette série est une horreur. J’ai rarement vu autant de violence et de sexe, comment peux-tu supporter?

— C’est l’avantage d’être un sage, Padawan effrontée, et je te prie de me causer meilleur. Ça va très bien la tête, et c’est justement parce qu’elle va très bien, ma tête, que je peux regarder une telle série sans dommages spirituels.

— Vraiment? Et pourquoi as-tu choisi cette série précisément, ô Patyji geek?

— La sagesse est partout et en tout, ignorante Padawanette marrante, tout dépend du regard qu’on porte. Figures-toi qu’il y a beaucoup à apprendre de ces «jeux de trônes». Tu veux que je t’explique?

— Volontiers, parce que j’ai de la peine à comprendre l’engouement planétaire de cette série.

— Eh bien tu as déjà fort judicieusement remarqué que le sexe et la violence sont exposés à leur paroxysme. Ni foi, ni loi, les bas-instincts humains sont montrés dans toute leur objectivité. Il manque encore les odeurs pour avoir le tableau complet de la capacité de l’humain dans le registre de la violence.

— À quoi bon, Patyji, tu ne crois pas qu’on en a assez?

— Il faut croire que non. Quand nous en aurons assez, nous passerons à autre chose. En revanche, je discerne dans cet attrait mondial pour un scénario qui fait partie de toutes les traditions des peuples comme une synthèse collective.

— Que veux-tu dire?

— De tous temps, les humains se sont bagarrés pour prendre le pouvoir, quel qu’il soit. Où quel qu’ils ont cru qu’il était. Le pouvoir est bien sûr une illusion de plus. Quel est ton sentiment quand tu regardes la série?

— Écœurement. Et fascination. Les décors sont splendides, les personnages multiples. Ils sont tous à la fois laids et magnifiques. Je constate que leurs luttes sont stériles et destructives, et je reconnais que j’attends l’épisode suivant.

— Pourquoi?

— Dans l’espoir que ça finisse bien.

— Et ce serait quoi, une bonne fin?

— Ils se réconcilient, ils s’aiment tous et ils créent un monde parfait.

Patyji sourit et me fait signe de me taire. Les pubs sont finies, l’histoire reprend, il veut voir la suite.






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