Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

lundi 23 juin 2014

Dégel

TU DEVRAIS ÉCRIRE

Enfin!

Mon héroïne est sortie de son marasme. Ne voulant pas revivre les miens en me mettant dans sa peau, j’ai lâché trois phrases résumant qu’elle traversait une épreuve afin de contourner l’obstacle. À relecture, je me suis rendue compte qu’une ellipse est parfois bien plus éloquente qu’un paragraphe fouillé. Je l’ai alors embarquée dans la suite de son aventure et j’ai écrit quelques bonnes pages.

Et puis je suis allée me balader au soleil pour mieux réfléchir. Je cherchais dans ma panoplie de personnages un hurluberlu à insérer dans mon récit. C’est alors que, en traversant le parc public, je vois arriver un homme sur un vélo, plutôt beau mec. Un catogan poivre et sel, un visage avenant, un teint bronzé et des yeux du même azur prometteur que le ciel printanier du jour.

Les secondes suivantes passent au ralenti, les cheveux au vent et je crois même qu’il y a des violons. Ou de la harpe, je ne suis pas sûre. Dans le même instant, je reconnais l’homme, mon cœur s’ouvre, mon visage s’éclaire d’une expression joyeuse et j’articule un cordial «hello». Il fait de même, mais son «hello»  s’éraille à la fin, tout comme le mien quand nous nous souvenons que nous sommes fâchés. Il a déjà passé, moi aussi, et un grand rire monte en moi.

C’est Alain, l’homme qui inspire Maurice, le gourou de mon roman. Nous étions amis et puis nous ne l’avons plus été. Mesquines bisbilles et méchantes billevesées. J’étais très en colère contre lui, c’était il y a très longtemps. L’eau a coulé sous les ponts et j’ai une mauvaise mémoire pour mes rancœurs. Des âges que je ne l’avais pas croisé dans le quartier, je l’ai reconnu juste avant de me rappeler que je le snobais. Lui aussi, manifestement, et vu la joie avec laquelle on s’est salué, on dirait qu’on s’aime toujours.

Nos cœurs sont plus sincères que nous.

A-t-il capté que je pensais à lui en écrivant et la loi de l’attraction aura fait le reste? La vie a le sens de l’humour.

Grâce à cette amusante coïncidence, le soir même, j’écris encore quelques bonnes pages. À quoi ça tient, l'inspiration…




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