Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

jeudi 14 août 2014

L'enfant intérieur

LES CONSULTATIONS DE PATYJI

Cet après-midi, c’est un homme un peu réservé qui consulte. Il est discret, aimable, peut-être un peu timide. Il semble avoir des soucis.

— Patyji, Grand Sage, comment puis-je trouver mon enfant intérieur?

— En le cherchant, Padawan égaré.

L’homme soupire et puis esquisse un sourire devant la simplicité de la réponse.

— C’est vrai: « qui cherche trouve» commente-t-il.

Comme il semble toujours aussi perdu qu’en arrivant, Patyji élabore :

— Quelle est ta vraie question, Padawan en quête? Que cherches-tu exactement?

— Eh bien je ne sais pas au juste. Ma vie est compliquée et lourde. J’ai des responsabilités qui me pèsent, j’aimerais pouvoir me sentir mieux. Il me semble que si je pouvais contacter mon enfant intérieur, je retrouverai la joie et la légèreté de vivre et mes problèmes se résoudraient.

— Si je te comprends bien, tu penses qu’un enfant à l’intérieur de toi pourrait résoudre tes problèmes? 

— Euh… non, maître Patyji, c'est une métaphore. J’aimerais retrouver mon âme d’enfant, ma passion de vivre.

— Ah oui, je comprends mieux, Padawan trop sérieux. Je constate effectivement que beaucoup d’humains ont mis la passion de leur âme en veilleuse et n’ont plus la même joie de vivre que quand ils étaient enfants. Eh bien pour attiser ce feu, il suffit de le décider. Et puis changer les habitudes néfastes pour adopter des habitudes plus saines. Mais la première chose et peut-être la plus importante, c’est respirer. Va dans la nature, respire à fond et regarde autour de toi. Dialogue avec les arbres, les fleurs, les animaux, retrouve ta faculté de t’émerveiller. Joue à vivre et tu verras, ça ira mieux. 

— Oui, c’est sûrement un bon conseil, Patyji suprême, mais je n’ai pas le temps, j’ai un travail, une famille, des responsabilités, et je ne peux pas aller me promener tous les jours.

— Mon cher Padawan, on a le temps qu’on prend. Tu ne peux pas vouloir que les choses changent et que tout reste pareil. Si tu veux que ta vie soit plus légère et heureuse, il faut  être d’accord de changer tes habitudes. Voilà bien le plus grand défi lancé à l’humain: changer. Une fois relevé, tu passeras de victime des mauvaises choses de ta vie à créateur de ta vie idéale. Mais comprends une chose essentielle: ce n’est pas ton enfant intérieur qui changera les choses, c’est toi. Personne ne vient te sauver de l’extérieur ou de l’intérieur. En fait, pour répondre à ta question, ton enfant intérieur est là, il ne t’a jamais quitté, il n’est pas perdu, tu as seulement cessé de le laisser te mener. En ce moment, c’est un de tes aspects qui dirige ta vie, un aspect sérieux et responsable, un peu trop sévère et gravement ennuyeux. Décide de renvoyer cet aspect et remplace-le par l’enfant en toi, puis permet-lui de prendre les décisions dans ta vie. Et pour lui redonner une meilleure place, une bonne recette est d’aller se promener dans la nature avec un chien joyeux, d’écouter le chant des oiseaux et de parler aux arbres et aux pierres. J'ai répondu à ta question.


L’homme s’en va, ragaillardi. Il a dans le regard un pétillement qu’il n’avait pas en arrivant, il me semble qu’il a dix ans de moins.








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