Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

dimanche 21 décembre 2014

Jour 27

LE RÊVE

Aujourd'hui, c’est le solstice d’hiver, qui est doux, cette année. Il fait 18° ce matin, à Sines, et grand soleil. Les olives ont toutes été récoltées et le pressoir à huile fonctionne à plein temps. Comme il y a besoin de moins de monde pour cela, beaucoup de bénévoles sont partis. Pour ma part, j’ai décidé de rester. Il y a un groupe de gens intéressants et nos discussions m’enrichissent. Et puis un autre groupe qui fait de la vannerie, et je leur donne un coup de main. Ils ont une technique confirmée et j’en apprends les arcanes. Nous fabriquons des paniers de toutes sortes pour des usages différents. Des contenants de toutes tailles, des habillages de bouteilles pour mettre l’huile à l’abri de la lumière, etc. La production est principalement prévue pour l'oliveraie, le surplus sera vendu au marché pour faire un peu de trésorerie.

Notre petit groupe de quatre est addictif, lui aussi, et ne me donne pas envie de bouger pour l’instant. La vie est belle et bonne ici, je reste. Ana et Z. n’ont pas encore raconté tout ce qui leur est arrivé pendant leur périple, et je m’amuse à les consigner pour eux dans un journal. Encore une histoire personnelle que je publierai sur mon site. Autant de tranches de vie, de témoignages, de rencontres à partager. Avec le temps, ma collection «récits de vie» s’est étoffée et je vois dans les statistiques qu’elle a un gros succès. J’ai fini par laisser mes eBooks en téléchargement libre et instaurer la «donation éthique». Aujourd’hui, plus besoin d’expliquer de quoi il s’agit, le terme est éloquent, mais quand je l’ai initié, il y a cinq ans, j’ai écrit un long article pour exposer tout le travail que nécessite la création d’un eBook. Considérant cela, j’ai ensuite invité les lecteurs à donner la somme qui leur semblait équitable — ou éthique — en contrepartie du livre qu’il venaient d’obtenir.

Au début, sans surprise, peu ont payé. Ce qui m’a surprise, en revanche, c’est de constater qu’il n’y avait que peu de téléchargements en plus. Petit à petit, à mesure que nous nous sommes collectivement réveillés à notre humanité, les dons ont commencé à arriver. Généreusement. Je me suis récemment amusée à faire une statistique: le don moyen du eBook est trois fois supérieur au prix précédemment fixé. Il fallait sortir du monde du commerce pour entrer dans le monde du partage. Aujourd’hui, ma petite entreprise et le style de vie «Réseau» me procurent un niveau de vie parfaitement décent. J’ai les moyens de faire ce que je veux quand je veux, et je n’ai pas de surplus à gérer.

L’argent existe toujours, mais pour les gens du Réseau, il intervient de plus en plus rarement. Parfois, pour acheter un billet d’avion ou des fournitures difficiles à échanger, comme du ciment pour la construction, par exemple. Pour le reste, c’est de l’entraide, du troc. Les besoins sont exprimés sur le site internet, les réponses sont données directement. Personne pour gérer le site autrement qu’informatiquement, ce n’est qu’une interface pour mettre les gens en contact.

Arnaud et moi avons envie d’aller à la plage, Z. et Ana se joignent à nous. L’eau est trop fraîche pour moi pour se baigner, Arnaud en revanche, a pris son maillot. Ana et moi marchons sur le sable pendant que Z. prend des photos. Nous nous rappelons du temps pas si lointain où on fêtait Noël dans une débauche de consommation. Après la crise globale, on a totalement cessé cette célébration à une époque de l’année où les énergies sont au plus bas. On se porte mieux à respecter cette période d’intériorisation. 

— Ça vous dit, de fêter le solstice, demande Arnaud?
— Où ça?
— À vingt minutes d'ici, dans une plaine. J’ai vu qu’il y a une célébration d’inspiration celtique, je crois. Après tout, c’est le moment où la lumière revient, où les jours commencent à rallonger.
— Bonne idée, j’ai envie de faire la fête, dit Ana.


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