Le paradis TERRESTRE... Si on s'y mettait ?

mardi 6 janvier 2015

Jour 43

RÊVE


À ce moment, j’ouvre une page blanche sur mon écran intérieur et j’observe avec tous mes capteurs sensoriels. Je suis alors consciente pas seulement mentalement, mais kinesthésiquement, c’est-à-dire avec tout mon corps. En fait, le corps humain fonctionne ainsi, et il capte beaucoup de choses qui ne passent pas par le mental, comme, par exemple, le langage du corps. Prenez une personne qui vous affirme d’une voix convaincue qu’elle est joyeuse mais dont l’expression du visage est crispée, fermée, …eh bien vous ne la croyez pas.

Les images arrivent, ou les mots. À défaut de quelque chose de précis, je commence alors une visualisation simple et forcément bénéfique grâce à la respiration. Et puis, toujours, les mots arrivent avec les sensations, les images, …on appelle cela l’inspiration. Je guide une visualisation en veillant à suggérer le moins de détails possibles afin que chacun reçoive selon sa sensibilité.

— Visualisez au centre de notre cercle une sphère de lumière. Laissez venir la couleur, observez sa taille… Prenez une lente inspiration, et inspirez l’énergie de la sphère… Observez son effet sur vous… A-t-elle une odeur…? Une saveur…? Expirez lentement… et inspirez à nouveau… Visualisez que la sphère grandit, sa couleur s’intensifie… Respirez toujours amplement et laissez l’énergie de la sphère s’insinuer partout en vous… Observez l’effet qu’elle vous procure… Observez et imprimez la sensation dans votre mémoire corporelle… La sphère grandit toujours, maintenant, elle est aussi grande que le cercle… Elle grandit et devient plus grande que notre cercle, elle nous englobe tous… C’est une sphère protectrice…

Je continue ainsi pendant quelques minutes jusqu’à ce que la présence de la sphère soit stable. Je veille toujours à ce que le voyage soit à la fois individuel et collectif. Avoir conscience des autres participants au cercle est ce qui fait la différence avec n’importe quelle autre méditation qu’on ferait seul chez soi. Au fur et à mesure que je guide la médiation, les images arrivent. À l’instant, je suis alertée sur la présence des arbres, et j’entends qu’ils s’adressent à moi. Je me rappelle ce que j’ai noté tout à l’heure et j’enchaîne après un moment de silence avec la voix sur une fréquence modifiée, ce qui me surprend toujours:

— Bonjour, nous sommes les arbres de la forêt…

S’ensuit un message dont les mots sont souvent moins importants que leur vibration. Ils sont chargés de bienveillance, d’un amour universel auquel nous sommes encore peu habitués et rien que pour cette vibration, ça vaut la peine d’être là. De même pour les entités qui se présentent. Que ce soient les arbres de la forêt, l’enchanteur Merlin ou un archange, peu importe, il me semble, l’important est de savoir qu’à cet instant, nous sommes connectés avec une partie plus grande de notre être, individuel et collectif, et qu’il existe quelque part en nous l’accès à une conscience plus grande de ce qui est. Le petit voyage du jour étant l’expérimentation de cette conscience élargie et son exploration un peu plus poussée.

Les premières fois que j’ai osé exprimer ce que je recevais, une mémoire cellulaire s’est affolée et m’a avertie que j’allais être brûlée sur le bûcher. Heureusement, on ne fait plus cela de nos jours, lui ai-je répondu. Néanmoins, j’ai pensé que j’étais un peu foldingue et qu’on allait me regarder de travers. Et puis je me suis rassurée en me disant qu’au pire, «tout cela» ne faisait de mal à personne. J’ai poursuivi avec le dialogue intérieur en arrière-plan, les yeux fermés, jusqu’à la fin. Quand nous avons tout rouvert les yeux et que j’ai vu les expressions des uns et des autres, j’ai été rassurée. «Tout cela» est bel et bien réel, bien que subtil.

J’ai répète donc à l'instant des mots dictés que je capte de la part d’une conscience qui s’est aujourd’hui identifiée commes les arbres de cette forêt. Il y a de la joie, une jubilation qui est communiquée à tous. Les petits animaux témoignent également de leur plaisir à ce contact du jour. Une demande nous est faite de mieux nous connecter à la nature à l’avenir, car elle est notre alliée. Le règne végétal est un règne accompli. Quoi qu’il se passe sur la planète, la nature se rééquilibre toujours. Nous pouvons puiser à cette énergie d’équilibration quand nous allons mal. Se promener dans la nature est toujours hautement guérisseur, c’est encore mieux si nous osons faire des demandes précises. Notre inspiration est toujours meilleure dans la nature.

Après ce rappel important, les arbres nous saluent et nous remercient, et je fais silence après avoir rappelé la respiration consciente. Je pars alors pour mon petit voyage personnel et le temps change. C’est l’existence dans le moment présent. Même si mentalement, je peux partir aux confins du cosmos, je reste présente dans mon corps, ici, et maintenant, enchaînée au cercle. J’ai ordonné à mes poumons une respiration gourmande et lente, je dois parfois revenir y mettre un peu de conscience pour qu’elle reste ample. Et puis les images défilent que je laisse passer et que je regarde comme un film que je découvre pour la première fois. Parfois, c’est du mental-mayonnaise qui arrive. Je pense à des choses triviales. Ou ai-je posé mon sac? Ou alors je suis préoccupée par ma liste de courses à faire. Quand je me surprends dans cet endroit, j’inspire et je demande à ces pensées de passer et de s’en aller. Sans crispation, sinon, elles s’accrochent. Je leur dis gentiment qu’elles pourront revenir plus tard. Dans cette liberté mentale arrivent alors parfois des images totalement délirantes. Je les observe et les mets en mémoire. J’analyserai — peut-être — plus tard. Pour l’instant, je vis les choses.

Je garde une vigilance au groupe. J’y reviens mentalement régulièrement. Pour l’instant, tout le monde est en voyage et tout se passe bien. Il y a, sur la gauche, un petit appel. J’essaye de me rappeler qui cela peut être sans ouvrir les yeux. Quel genre d’appel? La réponse vient immédiatement, c’est Arnaud qui est là. Je capte une énergie stabilisante, c’est notre relation proche qui faisait appel. Joli. Plus loin à droite, une légère dissonnance. Cette fois, j’ouvre les yeux pour évaluer. Une jeune femme à l’air toute crispée. J’inspire et je lui envoie mentalement de l’énergie sans violence. Je la lui propose et non l'impose. Le cercle s’harmonise à nouveau, je peux laisser faire encore un moment. Je repars dans ma visualisation. Si elle ne l'avait pas accueillie, j'aurais dû rester vigilante à ce qui se passait, et éventuellement ramener le cercle à ce moment. Mais pour l'instant, tout va bien, et je continue mon petit voyage personnel.

Et puis un signal est donné qui me fait revenir à moi. Est-ce la fin? Je demande confirmation et elle arrive. Oui, c’est le moment. Alors d’une voix douce que je renforce lentement, je ramène les gens dans le cercle:

— Maintenant… il est temps de dire au revoir et de revenir… Prenez une longue inspiration…

Je joins l’acte à la parole, et j’inspire bruyamment.

— Revenez en conscience dans votre corps… Respirez… Remerciez les entités que vous avez rencontrées, et revenez à vous… Prenez conscience de vos membres… De vos pieds sur le sol… Connectez-vous à vos racines et revenez dans chacune de vos cellules… Respirez…

À nouveau, je fais plusieurs respirations sonores pour encourager chacun à faire de même, notre respiration étant souvent atrophiée par la vie quotidienne.

— Sentez l’air frais remplir vos poumons et se déposer dans chaque parcelle de votre corps, et expirez lentement… Prenez à nouveau conscience de votre ancrage avec le centre de la terre, avec le centre de l’univers, et prenez bonne conscience de votre présence ici et maintenant…

Je scande les mots « ici et maintenant », c’est un ordre! Quand je perçois que tout le monde est là, je poursuis:

— Lentement, à votre convenance, ouvrez les yeux.

Je laisse un moment pour que tout le monde le fasse.

— Maintenant, avec gratitude, nous allons nous lâcher les mains.

C’est un moment qui n’est jamais anondin, car la connexion est toujours plus forte que ce qu’on croit et ce moment où nous nous quittons phyisquement est toujours un moment emprunt de déchirement. Se lâcher brutalement les mains peut provoquer des réactions émotionnelles douloureuses, des vertiges, voire des chutes de tension. Ça ressemble à un réveil brutal d’un sommeil profond, et les corps subtils peuvent être décalés pendant un moment. Un mauvais retour de cercle peut en gâcher tous les bénéfices.

Je regarde l'heure, le cercle a duré 48 minutes. 

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